Les discussions ne portent plus sur la question de savoir si le taux directeur est suffisamment élevé, mais plutôt sur la durée nécessaire pour le maintenir à ce niveau, explique le gouverneur Tiff Macklem.
Comme elle l'avait fait en septembre, octobre et décembre dernier, la Banque du Canada a annoncé mercredi qu'elle maintient son taux directeur à 5 %, ajoutant qu'elle avait commencé à discuter du moment où elle baissera son taux.
- https://www.banqueducanada.ca/grandes-f ... directeur/
- https://www.banqueducanada.ca/multimedi ... vier-2024/
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En conférence de presse, le gouverneur Tiff Macklem déclare que les discussions au sein de la banque centrale ne portent plus sur la question de savoir si son taux directeur est suffisamment élevé, mais plutôt sur la durée nécessaire pour le maintenir à ce niveau.
Les économistes s’attendaient à ce que la banque centrale maintienne le statu quo pour lequel elle opte depuis septembre dernier, mais attendaient de voir si la Banque du Canada allait pivoter vers des considérations de réduction de taux.
Cela étant, Tiff Macklem continue de maintenir que la banque centrale n'exclut pas d'autres hausses de taux si l'inflation ne coopère pas.
On ne veut pas donner aux Canadiens un faux sens de la précision. Nous allons voir comment l’inflation évolue, [...] mais il y a eu des progrès.
Une citation deTiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada
La banque centrale demeure préoccupée par les risques entourant les perspectives d'inflation, entre autres l'inflation sous-jacente.
Tiff Macklem a par ailleurs souligné que le climat géopolitique actuel pourrait avoir une incidence sur l'inflation, par exemple en provoquant une hausse du prix du pétrole ou en gênant les chaînes d'approvisionnement.
Dans son communiqué, la Banque du Canada indique s'attendre à ce que l'inflation demeure près de 3 % dans la première moitié de 2024, puis à ce qu'elle diminue progressivement pour atterrir à la cible de 2 % en 2025.
Bien que le ralentissement de la demande réduise les pressions sur les prix d’un nombre accru de composantes de l’IPC et que les pratiques d’établissement des prix des entreprises continuent de se normaliser, les mesures de l’inflation fondamentale ne montrent pas de signes d’une baisse durable.
Sur le plan macroéconomique, la Banque du Canada constate que l’économie canadienne stagne depuis la mi-2023 et que la croissance va probablement demeurer près de zéro au premier trimestre de 2024.
Les consommateurs ont réduit leurs dépenses en réaction aux hausses de prix et de taux d’intérêt, et les investissements des entreprises se sont contractés, indique-t-elle.
Toutefois, la croissance économique devrait reprendre progressivement vers le milieu de 2024.
Dans la deuxième moitié de l’année, les dépenses des ménages devraient se raffermir, tandis que les exportations et les investissements des entreprises devraient bénéficier de la relance de la demande étrangère.
Une citation deLa Banque du Canada, par voie de communiqué de presse
Pas de surprise chez les économistes
En entrevue à Radio-Canada en début de semaine, l’économiste en chef de Desjardins, Jimmy Jean, affirmait que l’échéancier d’une baisse des taux était très incertain. Il ajoutait que le message que véhiculera la banque centrale dans son nouveau rapport sur la politique monétaire pourrait l’amener à revoir ses prévisions cette année en ce qui concerne le taux directeur.
Brooke Thackray, analyste de recherche chez Horizons ETFs, a indiqué à Radio-Canada que le seul facteur qui pourrait faire que la Banque du Canada réduise son taux directeur plus tôt serait que le taux de croissance annualisé du PIB du quatrième trimestre soit négatif.
Si le rapport sur le PIB du quatrième trimestre fait état d'une deuxième contraction consécutive, le Canada entrerait dans une récession technique et la Banque du Canada serait poussée à "se dépêcher" de réduire son taux directeur.
Une citation deBrooke Thackray, analyste de recherche chez Horizons ETFs
Le rapport sur le PIB du quatrième trimestre est attendu pour le 29 février 2024.
Le marché de l'emploi a peu bougé en décembre au Canada, tandis que le taux de chômage s'est maintenu à 5,8 %, selon les données publiées au début de janvier par Statistique Canada.
En décembre, des données de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) montraient que l'économie québécoise était théoriquement en récession, car elle s'était contractée pour un deuxième trimestre consécutif. Elle a glissé de 0,2 % au troisième trimestre après avoir reculé de 0,4 % au trimestre précédent.
La banque centrale annoncera sa prochaine décision concernant son taux directeur le 6 mars.
La Banque du Canada a aussi indiqué qu'elle publiera sa prochaine projection complète pour l’économie et l’inflation, ainsi qu’une analyse des risques connexes, dans son Rapport qui paraîtra le 10 avril 2024.
Source: Radio-Canada
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