Pourquoi les institutions financières suivent-elles la Banque du Canada lorsqu’elle augmente son taux?

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cgelinas
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23 janvier 2024


Parlons d’abord du lien entre le taux directeur et le taux préférentiel des banques.

La politique monétaire repose essentiellement sur le taux cible du financement à un jour, appelé taux directeur.

Dans le système de compensation quotidienne des effets bancaires, chaque jour ouvrable, les institutions financières se transfèrent des paiements associés aux transactions effectuées par leurs clients respectifs. Pour une institution, le solde net peut ainsi être neutre, négatif ou positif. Ces soldes doivent être équilibrés.

Pour y arriver, les institutions peuvent se prêter des fonds l’espace d’une journée, au taux cible à un jour alors fixé par la banque centrale. Ou emprunter auprès d’elle, moyennant également remboursement le jour suivant. Le taux alors exigé est le taux d’escompte, établi à 25 points de base au-dessus du taux cible à un jour.


On peut ainsi voir qu’une hausse du taux directeur accroît le coût d’emprunt des banques sur le marché du financement à un jour.


« En incitant les institutions financières à se prêter entre elles à un taux avoisinant le taux directeur, le marché du financement à un jour influe sur les taux d’intérêt applicables à toutes sortes d’emprunts au sein de l’économie, y compris le taux préférentiel des banques commerciales (pratiqué sur des prêts comme les prêts hypothécaires et les lignes de crédit) et les taux d’intérêt sur les dépôts, les certificats de placement garanti et d’autres produits d’épargne », explique la Banque du Canada.

Les institutions sont libres de fixer leur propre taux préférentiel, mais l’exercice sera influencé par le taux de financement à un jour de la banque centrale, qui sert également de point de référence sur le coût des fonds sur les marchés financiers. Les six grandes banques canadiennes (et le Mouvement Desjardins) ont toutefois tendance à adopter le même taux préférentiel.

Dans l’établissement de son taux préférentiel, l’institution ajoutera au taux directeur (le taux d’escompte peut aussi servir de base) une marge pouvant osciller en moyenne autour de 2 %. Sur le site de la Banque de développement du Canada, Jovanka Charbonneau, économiste principale, précise que, durant les années 1995 à 2008, la marge tournait en moyenne autour de 1,5 %, pour passer à approximativement 1,75 % jusqu’en 2015 puis s’établir autour de 2 % depuis.

Ce taux préférentiel va à son tour influer sur les taux affichés par les prêteurs. Mais on parle bien de taux affichés, alors que, pour les prêteurs, le taux réellement appliqué peut être fixé au-dessus ou au-dessous du taux préférentiel selon le contexte économique, la perception du risque, l’état de la concurrence et la qualité du crédit de l’emprunteur.

Précisons enfin que, dans sa lutte contre l’inflation, la Banque du Canada ne s’attend pas à un résultat immédiat du rajustement de son taux directeur. « Il faut habituellement de 18 à 24 mois pour que les effets de tels ajustements se transmettent pleinement à l’économie par les quatre principaux canaux que sont les taux d’intérêt offerts par les institutions financières sur les prêts et les dépôts, le taux de change du dollar canadien, les attentes d’inflation de la population et le prix d’actifs comme les maisons, les actions et les obligations », écrit-elle.



Source: MSN / Le Devoir



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Claude Gélinas, Éditeur
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