Même si l’inflation a considérablement reculé ces derniers mois au pays, plus de la moitié des entreprises interrogées par la Banque du Canada prévoient qu'elle sera encore au-dessus de 3 % dans deux ans.
Un propriétaire d'entreprise sur quatre croit même qu’il faudra plus de quatre ans avant qu'elle revienne à 2 %, la cible de la banque centrale.
Selon un questionnaire en ligne soumis à près de 800 dirigeants d’entreprises canadiennes (Le pouls des entrepreneurs) et une centaine d’entrevues téléphoniques réalisées dans le cadre de l’Enquête sur les perspectives des entreprises, même si l’inflation s’est repliée de cinq points de pourcentage au pays depuis juin 2022, le quart des répondants estiment qu’il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
Lorsqu’on leur demande quel sera le taux d’inflation dans deux ans, 54 % des répondants estiment qu’il sera de plus de 3 %, alors que 39 % estiment qu’il se situera plutôt entre 2 % et 3 %.
La hausse des salaires, les prix élevés des produits de base, de l’énergie, des aliments ainsi que la flambée des prix du logement sont les principaux facteurs évoqués par les dirigeants d’entreprises pour expliquer selon eux cette stagnation de l’inflation en dépit des nombreuses hausses du taux directeur de la Banque du Canada pour calmer la surchauffe économique.
En juin 2022, l’inflation au Canada atteignait 8,1 %, du jamais vu depuis 40 ans au pays. En novembre dernier, après une dizaine de hausses du taux directeur de la banque centrale, le taux d’inflation au Canada était de 3,1 %, mais cette baisse demeure fragile. Plusieurs observateurs s’attendent d’ailleurs à une hausse en décembre.
En ce qui a trait au marché, les entreprises sondées ont signalé des conditions moins favorables au quatrième trimestre.
Bon nombre d’entre elles ont vu le volume de leurs ventes baisser. Les indicateurs de ventes futures, comme les carnets de commandes et les demandes de renseignements, se sont détériorés par rapport à l’an dernier. Mais, dans l’ensemble, les entreprises croient que leurs ventes se stabiliseront au cours des 12 prochains mois, constate la Banque du Canada.
Les taux d’intérêt étant toujours très élevés, les propriétaires d’entreprises redoutent que les conditions économiques difficiles provoquées par le resserrement du crédit affectent à long terme la demande.
Dans la mesure où la demande ralentit, les entreprises ont besoin d’embaucher moins de travailleurs, ce qui est le cas de la plupart des répondants, qui ajoutent par ailleurs avoir constaté une baisse de l’intensité de la pénurie de main-d’œuvre ces 12 derniers mois.
Le stress financier augmente chez les consommateurs
Les ménages interrogés par la Banque dans le cadre de l’Enquête sur les attentes des consommateurs au Canada réduisent quant à eux de plus en plus leurs dépenses pour faire face à l’augmentation des produits de consommation courante et des biens plus durables.
- https://www.banqueducanada.ca/2024/01/e ... e-de-2023/
- https://twitter.com/banqueducanada/stat ... 1371054301
- https://twitter.com/banqueducanada/stat ... 4948845911
Au quatrième trimestre de 2023, près des deux tiers des consommateurs ont déclaré avoir réduit leurs dépenses ou anticipaient de le faire sous peu en raison des taux d’intérêt élevés et de l’inflation.
Alors que de nombreux ménages connaissent des niveaux croissants de stress financier, ce stress est plus élevé chez ceux qui vivent généralement d’une paie à l’autre. Ces ménages sont les plus vulnérables à la détresse financière causée par un choc budgétaire – comme une perte de revenu ou une dépense imprévue – parce qu’ils n’ont pas l’épargne ou l’accès au crédit nécessaires pour s’en prémunir, souligne la Banque du Canada.
Selon la banque centrale, les ménages les plus vulnérables ont moins de deux semaines de dépenses en actifs liquides, sont souvent à court d'argent avant la fin du mois et ne sont pas en mesure de payer immédiatement une dépense imprévue de 500 $.
Une personne sondée sur quatre était dans au moins une de ces situations au trimestre dernier.
S’ils sont en général plus pessimistes qu’au troisième trimestre 2023, les Canadiens qui sont détenteurs d’une hypothèque se disent tout de même confiants, dans une proportion de 80 %, d’être en mesure de continuer d’acquitter leurs traites hypothécaires, lorsque leur prêt sera renouvelé à un taux plus élevé.
Source: MSN / Radio-Canada
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