Lévis: hausse salée de 7,7% du compte de taxes en 2024

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cgelinas
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12 décembre 2023


Il s'agit de la hausse la plus élevée depuis les fusions municipales en 2002.


Les citoyens de Lévis encaisseront la plus importante hausse de taxes résidentielles depuis 2002 avec une augmentation de 7,7 % dans le budget de 2024. C'est aussi l'une des augmentations les plus élevées parmi les grandes villes du Québec.

Pour une résidence moyenne évaluée à 329 000 $, la hausse de l'impôt foncier se traduira par une facture de 3272 $, soit 235,20 $ (19,60 $/mois) de plus par rapport à l'an dernier.

Cette hausse inclut la taxe liée à l'eau potable et la gestion des déchets. Sans ces services, la hausse est de 6 % pour la taxe foncière résidentielle et commerciale, soit l'une des hausses les plus élevées parmi les grandes villes du Québec.

La hausse grimpe à 8 % pour le secteur industriel. L'augmentation de taxe est toutefois inférieure pour le secteur commercial avec 6,3 %, ce qui comprend la gestion des déchets et l'eau potable. On est un terrain fertile pour l'activité commerciale et ça, on y tient , a expliqué le directeur général de la Ville de Lévis, Stéphane Lafaut.


Hausses des taxes foncières résidentielles en 2024 pour différentes grandes villes du Québec

Tableau avec 2 lignes et 6 colonnes. Trié par ordre croissant par colonne "Hausse (en %)"

Ville Hausse (en %)
  • Gatineau: 2,9%
  • Québec: 3,9%
  • Laval: 4,8%
  • Montréal: 4,9%
  • Longueuil: 5,8%
  • Lévis: 7,7%

Source: Budgets 2024 des villes citées


Quelques villes de taille moyenne, comme Terrebonne, Trois-Rivières, Sherbrooke et Saguenay, n'ont toujours pas déposé leur budget.

La hausse à Lévis est toutefois considérablement plus élevée qu'à Québec (+3,9 %), à Montréal (+4,9 %), à Longueuil (+5,8 %) ou à Gatineau (+2,9 %).

Lévis se défend toutefois en disant que son taux de taxation sur chaque tranche de 100 $ d'évaluation demeure parmi les plus bas au Québec.

L'administration Lehouillier justifie cette hausse en invoquant l'important développement des dernières années à Lévis et le choix de ne pas couper dans les services.

On a pris une décision responsable. [...] On a décidé de ne plus creuser l'écart avec les villes comparables. On peine à faire le rattrapage, a indiqué Gilles Lehouillier.

Est-ce que c'est un budget facile? Non. C'est un budget extrêmement difficile.

Une citation deGilles Lehouillier, maire de Lévis

On n'a pas de marge de manœuvre, ajoute le maire, qui précise que l'inflation a des répercussions directes sur le budget de la Municipalité. Pour notre équipe, c’était une des décisions les plus difficiles [à prendre].

Questionné à savoir si la Ville aurait dû augmenter ses taxes dans les dernières années pour éviter de donner ce coup de barre, Gilles Lehouillier répond : Oui, probablement.

Hausse importante du budget

La Ville de Lévis a déposé un budget de 404,9 millions de dollars. Il s'agit d'une augmentation du budget de plus de 12 % par rapport à l'exercice précédent, ce qui est nettement supérieur à l'inflation annuelle, qui est de 5,9 % pour 2023, selon l'administration Lehouillier.

Cette dernière indique qu'elle prévoit des dépenses supplémentaires dans le cadre des négociations avec ses policiers et ses cols blancs. On s'est prémuni pour faire face à la musique, prévient Stéphane Lafaut.

Lévis a aussi annoncé la création d'un fonds pour le logement social et abordable de 2,4 millions de dollars annuellement pour les huit prochaines années.

Elle prévoit aussi des augmentations de 9 % pour l'entretien de ses immeubles et de ses équipements motorisés.

Les dépenses liées au service de déneigement augmentent également de 4,8 % pour 2024.

La Ville prévoit investir plus de 15 millions de dollars en transports et en mobilité durable, soit 3,8 % de ses dépenses. Ce sont 850 000 $ de plus qu'en 2023.

La dette grimpe

La dette de Lévis ne cesse d'augmenter : celle-ci a grimpé de 34 % depuis 2021. La dette nette devrait s'établir à 654 millions de dollars l'an prochain.

Encore là, le développement rapide de Lévis explique cette hausse, selon Gilles Lehouillier. Cette dette-là devient relative par rapport à nos nouveaux revenus, ajoute le maire, qui précise que le ratio d'endettement a diminué depuis 2020.

Nouvelles sources de revenus

L'administration Lehouillier souhaite diversifier ses sources de revenus puisqu'elle est très dépendante de ses revenus tirés de la taxation. On a pas encore pris le virage des grandes villes, dit le maire.

C'est que 86 % des revenus de Lévis proviennent des taxes municipales. Si on avait eu d'autres sources de revenus, on aurait pu jouer un peu plus sur le foncier, explique Gilles Lehouillier. On ne peut plus compter sur 90 % de revenus venant de la [taxation] foncière. On n'aura pas le choix de s'éloigner de ça, ajoute le maire, sachant que l'ajout de taxes risque d'être impopulaire.

On va tout regarder ce qui est possible dans les prochaines années, ajoute le directeur général Stéphane Lafault.

À titre d'exemple, la Ville de Lévis comptera sur une nouvelle taxe sur les terrains vacants pour 2024. Cette dernière devrait dégager des revenus d'environ 11,5 millions de dollars. Il s'agit d'un acquis tiré d'un nouveau pacte fiscal avec les municipalités.

Irrespectueux

Le conseiller de Saint-Étienne et membre de l'opposition officielle souligne qu'il rejettera ce qu'il qualifie de budget irrespectueux pour les contribuables de Lévis.

C'est la plus haute hausse annoncée en ce moment de toutes les villes. Je trouve ça irrespectueux de ne pas en avoir parlé à l'avance, de ne pas avoir consulté les citoyens, déplore Serge Bonin. Ce n'est pas acceptable, ce n'est pas normal, et moi, je refuse de cautionner ça.

Serge Bonin trouve que trop de dépenses sont liées à l'année 2024 dans le Plan quinquennal d'immobilisations (PQI) dévoilé la semaine dernière. C'est trop. Je sens que c'est une fin de mandat où on veut tout faire pour rattraper tout ce qu'on n’a pas pu faire durant la pandémie. Il faut respecter la capacité de payer des contribuables.


L'opposition attend avec impatience le dépôt d'un cadre financier, notamment un plan pour la gestion de la dette. On n’en a toujours pas. C'est de l'improvisation et ça nous mène à une hausse de taxe explosive cette année et c'est inacceptable.

Ce manque de planification, selon M. Bonin, n'est pas digne d'une ville de la taille de Lévis.



Source: Radio-Canada



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