Les opposants peinent à faire entendre leurs revendications à la COP28

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cgelinas
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9 décembre 2023


DUBAÏ, Émirats arabes unis — Des militants ont tenu une journée de manifestations samedi, lors du sommet de la COP28 à Dubaï.

Toutefois, les règles du jeu aux Émirats arabes unis, étroitement contrôlées, imposaient de strictes restrictions sur ce que les manifestants pouvaient dire, sur les endroits où ils pouvaient marcher et sur ce que leurs pancartes pouvaient afficher.

Les contrôles frisaient parfois l’absurde.

Un petit groupe de manifestants protestant contre la détention de militants – un venant d’Égypte et deux des Émirats arabes unis – n’a pas été autorisé à brandir des pancartes où étaient inscrits leurs noms. Il était interdit aux manifestants de «défiler» d’un lieu à l’autre, bien qu’ils puissent marcher entre les événements.

Un manifestant propalestinien a affirmé qu'on lui avait dit que les manifestants ne pouvaient pas dire «du fleuve à la mer». Au lendemain d'une attaque brutale du Hamas contre Israël en octobre et du bombardement de la bande de Gaza, cette expression a été utilisée par les propalestiniens qui se sont mobilisés pour réclamer un État unique sur la terre située entre le fleuve Jourdain et la Méditerranée. Certains Juifs entendent dans cet appel une demande claire de destruction d'Israël.

«Il s’agit d’un niveau de censure choquant dans un espace où la protection des libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, de réunion et d’association a été garantie», a déclaré à l’Associated Press (AP) Joey Shea, une chercheuse à l'organisation Human Rights Watch, spécialisée dans les Émirats arabes unis.

Juste avant la manifestation organisée par Amnistie internationale et Human Rights Watch, les manifestants ont dû replier des pancartes portant les noms des détenus, même après avoir déjà barré des messages à leur sujet. L'ordre est venu environ 10 minutes avant le début de la manifestation de la part de l'Organisation des Nations unies (ONU), qui a dit qu'elle ne pouvait pas garantir la sécurité de la manifestation.

En s'exprimant lors de la manifestation, Mme Shea a également dû éviter de nommer les Émirats arabes unis et l'Égypte, conformément aux règles de l'ONU.

«L'absurdité de ce qui s'est passé lors de cette action aujourd'hui en dit long», a-t-elle ajouté.

Le gouvernement émirati et l'organisation émiratie responsables de la COP28 n'ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Des opposants emprisonnés

Les manifestants portaient des pancartes à l'effigie du militant émirati Ahmed Mansoor et du militant égyptien prodémocratie Alaa Abdel-Fattah.

M. Mansoor, lauréat du prestigieux prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de la personne en 2015, s'est attiré à plusieurs reprises la colère des autorités des Émirats arabes unis, réclamant une presse libre et des libertés démocratiques dans cette fédération autocratique de sept cheikhs. Il avait été ciblé par un logiciel espion israélien sur son iPhone en 2016, probablement déployé par le gouvernement émirati avant son arrestation en 2017 et sa condamnation à 10 ans de prison pour son militantisme.

M. Abdel-Fattah, qui s'est fait connaître lors des soulèvements prodémocratiques du Printemps arabe de 2011, est devenu le point de mire des manifestants lors de la COP27 de l'année dernière à Charm el-Cheikh, en Égypte, car il avait cessé de manger et de boire de l'eau pour protester contre sa détention. Il a passé la majeure partie de la dernière décennie en prison en raison de ses critiques à l’égard des dirigeants égyptiens.

Depuis 2013, le gouvernement du président égyptien, Abdel-Fattah el-Sissi, a réprimé les dissidents et les critiques, emprisonnant des milliers de personnes, interdisant pratiquement les manifestations et surveillant les médias sociaux. El-Sissi n’a pas libéré M. Abdel-Fattah, malgré qu’il ait obtenu la citoyenneté britannique pendant son emprisonnement et malgré les interventions en sa faveur de dirigeants mondiaux, dont le président américain Joe Biden.

Les manifestants ont également brandi l'image de Mohamed al-Siddiq, un autre Émirati arrêté dans le cadre de la répression. Les Émiratis en dishdashas blanches, une sorte de tunique, marchaient ou passaient devant la manifestation en charrette, regardant avec curiosité. Les manifestations devaient avoir lieu quelques jours plus tôt, mais les négociations avec les responsables de l'ONU se sont étirées – probablement en raison du caractère sensible de la simple mention des noms des détenus dans le pays.

Pendant ce temps, samedi, des manifestants ont brièvement organisé un «sit-in» au kiosque de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en raison d'une lettre divulguée appelant les États membres de l'organisation à rejeter toute tentative d'inclure une réduction progressive des combustibles fossiles dans tout texte du sommet.

Les organisateurs ont annulé un événement ultérieur sur la sécurité alimentaire organisé par le Centre Heschel pour le développement durable, une organisation israélienne, après que des militants propalestiniens portant des keffiehs, une coiffe traditionnelle, aient voulu y assister. La guerre entre Israël et le Hamas a jeté une ombre sur les négociations climatiques en cours, avec des manifestations propalestiniennes et des commentaires de la part des dirigeants du monde.



Source: MSN / La Presse canadienne / Associated Press



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Les opposants peinent à faire entendre leurs revendications à la COP28 -- © Fournis par La Presse Canadienne
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