Les locataires bas-laurentiens sont les plus pauvres au Québec, selon le FRAPRU

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cgelinas
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5 décembre 2023


Des organismes communautaires du Bas-Saint-Laurent tirent la sonnette d'alarme en matière d'accès au logement dans la région.

Des chiffres dévoilés par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) brossent un sombre portrait de la situation financière des locataires bas-laurentiens.


Les ménages locataires du Bas-Saint-Laurent sont les plus pauvres parmi les 17 régions administratives du Québec, révèle Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, évoquant le revenu médian de 38 000 $ au Bas-Saint-Laurent pour 2020. En ajoutant la hausse des prix du loyer, les locataires de la région deviennent de plus en plus vulnérables, s'inquiète l'organisme.

Ces données, tirées du document Dossier noir : logement et pauvreté, proviennent du dernier recensement de Statistique Canada (les données sur la pauvreté sont ici).


Toujours selon le document, près d'un ménage locataire bas-laurentien sur cinq consacrerait plus de 30 % de son revenu pour se loger. On dénombre 2020 ménages dans cette situation à Rimouski et 810 à Rivière-du-Loup.

Pour l'ensemble du Bas-Saint-Laurent, on parle de 5210 ménages, dont la moitié gagne moins de 21 000 $ par année, d'après ce qu'affirme le FRAPRU.

Les personnes seules, les femmes, les personnes âgées et les jeunes seraient disproportionnellement touchés par ce phénomène, selon l'organisme.

On voit que ces gens-là ont une capacité de payer limitée. Même ceux qui, jusqu'ici, s'en sortaient plutôt bien, sont frappés par la hausse du coût des loyers et ce qu'on voit, c'est que ces ménages-là s'appauvrissent, avertit Véronique Laflamme, qui craint les effets de la crise du logement sur les ménages les plus pauvres.

Près d'une dizaine d'organismes communautaires étaient représentés lundi lors d'une conférence de presse visant à lancer un signal d'alarme, alors que la hausse du coût de la vie pèse lourd sur les ménages québécois.

Construire plus, mais mieux

La rareté des logements locatifs peut sans doute expliquer cette hausse des loyers dans la région, alors que les mises en chantier résidentielles ont fondu en l'espace de plusieurs années. Mais cette rareté est plus importante du côté des logements sociaux, notent les organismes qui ont fait front commun lundi à Rimouski pour en réclamer davantage.

Même si on construit pour construire et qu'on construit n'importe quoi, on ne s'en sortira pas parce qu'on va avoir un autre problème, qui sera celui de l'inabordabilité, qui est déjà présente, prévient Mme Laflamme du FRAPRU.

David Barbaza, directeur général de la Fédération des OSBL d'habitation du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles (FOHBGI), dresse le même constat. Pour lui, ce sont les programmes de financement qui ne répondent pas aux besoins actuels.

Malgré les milliers de logements retenus dans le cadre du Programme d'habitation abordable Québec (PHAQ) l'année dernière, seul un projet a été mis en chantier, indique David Barbaza.

Parmi les deux projets sélectionnés à Rimouski, aucun n'a vu de pelletée de terre, rappelle-t-il.

Le directeur général de la FOHGBI regrette par ailleurs que le marché privé ait accès à ce programme. Ce n'est que le logement hors marché qui va garantir l'abordabilité.

Des appels à voter contre le projet de loi 31

Les groupes communautaires présents à Rimouski lundi redoutent particulièrement les conséquences possibles du projet de loi sur l'habitation déposé – et lourdement amendé – par la ministre France-Élaine Duranceau. Ils en ont principalement contre l'amendement qui mettrait fin aux cessions de bails, largement décrié par des associations de locataires du Québec.

En 50 ans, on n'a jamais vu un recul pareil au niveau des droits des locataires, s'inquiète Thomas Savy, intervenant au Comité logement Bas-Saint-Laurent. Ce serait donc un très bon moment pour s'y opposer.

M. Savy met au défi les députées caquistes Maïté Blanchette Vézina et Amélie Dionne de briser la ligne de parti et de voter contre l'adoption du projet de loi.

Céder un contrat locatif revient à transmettre le bail à un autre locataire pour qu'il paye le même prix que son prédécesseur, à la différence d'une fin de bail, où le propriétaire peut le remettre disponible sur le marché en augmentant le loyer, par exemple.

Quand on regarde la différence entre les loyers qui sont habités et ceux qui sont mis sur le marché, notre regroupement national, le RCLALQ, a fait une enquête et on voyait qu'il y avait une différence de 26 % entre les loyers qui sont payés et ceux qui sont affichées. Donc, si on a un loyer qui est à 1000 $, quand il va se retrouver sur Kijiji il va arriver à 1260 $, évoque Thomas Savy.

La ministre responsable de l'habitation s'est longuement défendue, plaidant qu'un propriétaire avait le droit de déterminer qui habitera au-dessus de sa tête. Désormais, le propriétaire pourra refuser une cession de bail pour un motif qui n'est pas jugé sérieux. France-Élaine Duranceau avait aussi rappelé que le locataire pourra, une fois le projet de loi 31 adopté, connaître plus facilement le loyer de l'occupant précédent.

[Éditeur: France-Élaine Duranceau donne l'impression qu'elle travaille pour les locateurs.]

Mais pour les associations de locataires, mettre au rancart la cession de bail ne fait que répondre aux intérêts des propriétaires. On va clairement voir une hausse des loyers, anticipe Thomas Savy, qui s'inquiète que la fin du droit n'entraîne des hausses de loyers encore plus importantes.



Source: MSN / Radio-Canada



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