Ils achètent des titres miniers pour repousser les prospecteurs

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cgelinas
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21 août 2023


Dans plusieurs régions, des citoyens ont décidé de passer à l'action face aux explorateurs miniers


Dans plusieurs régions du Québec, de plus en plus de citoyens achètent des titres miniers pour tenir à distance les prospecteurs, qui ont grandement étendu leurs tentacules au cours des dernières années.

Ce printemps, dans quatre municipalités de la Mauricie, 53 citoyens ont acheté 165 claims tandis que deux organismes à but non lucratif en ont acheté 61 pour un total de 226.

Le conteur Fred Pellerin a financé l’acquisition d’une partie de ces claims.


Un claim, c’est un titre qui donne à son titulaire le droit exclusif de chercher des substances minérales sur un territoire donné.


On compte actuellement quelque 300 000 claims actifs au Québec, soit près de deux fois plus qu’il y a cinq ans.

Tout a commencé avec un hélico

En mars, des citoyens ont eu la surprise de voir un hélicoptère survoler trois municipalités situées à proximité du parc national de la Mauricie.

Mandaté par une firme d’exploration minière, l’appareil effectuait des levés géophysiques afin de connaître la composition du sous-sol.

Douze ans plus tôt, un autre survol d’hélicoptère avait amené citoyens et élus à se mobiliser pour convaincre les entreprises minières de plier bagage.

Mais voilà, elles étaient de retour.

Une recherche rapide dans le répertoire en ligne du gouvernement a permis de constater qu’une grande partie du territoire de Saint-Élie-de-Caxton et de Saint-Mathieu-du-Parc était couverte de claims.

«C’est moi qui ai informé Fred Pellerin qu’une partie de sa terre était claimée, comme la mienne l’est. Il m’a demandé ce qu’on pouvait faire. Je lui ai répondu qu’un claim, ça pouvait être acheté soit par une entreprise, soit par un particulier. À ce moment-là, Fred a acheté deux claims et les gens se sont mis à acheter des claims dans notre région. C’est un moyen pour protéger son territoire», raconte Gilbert Guérin, président du comité Creuse pas dans mon Caxton.

[Éditeur: j'invite tout le monde à aller visiter leur site web. Il n'y a presque rien dedans mais au moins, c'est un début.]

Frais de 73,25$

Tout ce que ça prend pour acheter un claim, c’est une connexion internet et une carte de crédit. Le prix? 73,25$ par claim.


«Ici, c’est la nature et la culture, poursuit M. Guérin. Est-ce qu’on va balayer ça pour faire une mine de nickel?»


Depuis 2013, les MRC peuvent demander au gouvernement de déclarer une partie de leur territoire «incompatible avec l’activité minière», mais plusieurs élus soutiennent que ce statut est difficile à obtenir.

[Éditeur: la CAQ fait tout pour prioriser les demandes du patronat, au sens large et ça déborde dans le secteur des mines avec des claims rendus beaucoup trop faciles et une complication inutile pour permettre aux villes de se défendre contre des claimeurs souvent étrangers et multi-milliardaires.]

«L’achat de claims, c’est un moyen d’exprimer clairement notre mécontentement et le peu de moyens qu’on a pour défendre nos territoires», explique Charline Plante, mairesse de Saint-Élie.

[Éditeur: c'est valeureux mais nettement insuffisant. Pire, la CAQ n'en prend même pas acte et continue d'offrir des zones proches de la vallée du St-Laurent à des étrangers qui veulent venir ici pour établir des mines qui sont presque toujours épouvantables pour l'environnement.]

«On veut essayer de trouver des solutions à long terme pour que les municipalités qui sont touchées par le développement minier ne soient pas obligées d’acheter des claims comme on a dû le faire», ajoute-t-elle.

Pour s’assurer de bien se faire comprendre par l’industrie, Saint-Élie et des municipalités avoisinantes s’apprêtent à envoyer aux minières qui détiennent encore des claims dans la région des lettres signées par des centaines de résidents stipulant qu’aucune activité d’exploration ne sera tolérée.

[Éditeur: bravo aux citoyens qui repoussent les envahisseurs miniers qui ont trop souvent des comportements-voyous contre les habitants des territoires qu'ils claiment.]

En Outaouais aussi

En Outaouais, des citoyens repoussent les minières en achetant des claims depuis plus de dix ans.

«En 2011, on a réussi à faire en sorte que la compagnie minière qui détenait les claims les abandonne. Par la suite, on a décidé de se comporter comme une minière et de claimer le territoire de notre lac», relate Jean Daoust, un expert en télédétection qui est aussi président de l’Association des propriétaires du lac Viceroy.


«On n’a pas le choix de protéger des joyaux de la nature du Québec contre notre propre gouvernement», dénonce-t-il.


Au printemps, la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, a tenu des consultations sur l’opportunité de resserrer l’encadrement de l’industrie minière.

[Éditeur: dans la plus grande discrétion, malheureusement. Les Québécois veulent défendre leur environnement et c'est tout le secteur des mines qui doit être revu, de fond en comble et à mon sens, nationalisé, comme Hydro-Québec. Par le peuple et pour le peuple. En ce moment, on se fait polluer et vider notre réservoir de ressources naturelles, essentiellement par des intérêts étrangers, ultra-riches.]


Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière, déplore que le gouvernement n’ait pas profité de l’occasion pour imposer un moratoire sur l’achat de claims.

«Quel message a-t-on envoyé aux minières? Dépêchez-vous de claimer! Un claim, on peut renouveler ça pendant des années.»

L’INDUSTRIE DÉNONCE LE «PAS DANS MA COUR»

L’achat de claims par des citoyens pour repousser les entreprises minières ne sert absolument à rien, prétend le lobby de l’industrie.

«Pour avoir accès à un terrain, une entreprise doit absolument avoir une entente écrite avec son propriétaire, même si elle détient un claim», affirme Alain Poirier, directeur de projets à l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ).

[Éditeur: qui paie son salaire? Les mêmes qui détiennent les claims et qui s'enrichissent à même les ressources naturelles des Québécois. Son lobbying public sert le "mauvais maître" et de ce fait, il n'agit pas pour le meilleur intérêt des Québécois mais bien pour celui de ses souteneurs.]

Selon lui, l’acquisition de claims par des entités non minières va à l’encontre du principe qui sous-tend les titres miniers.

Ceux-ci servent à «améliorer la connaissance géologique du Québec», plaide M. Poirier.

[Éditeur: dans l'intérêt de qui? Parce que ce n'est pas pour enrichir les Québécois que des multi-milliardaires étrangers viennent creuser d'immenses trous toxiques, ici.]

Les cas fortement médiatisés d’exploration minière sur des terrains privés, «c’est pas mal plus l’exception que la règle», soutient-il.

[Éditeur: mais ça arrive quand même.]

Environ 10% du territoire québécois est actuellement couvert par des claims, contre 5% il y a cinq ans et 8% en 2011, selon l’AEMQ.

[Éditeur: donc, le problème double en ampleur, c'est pourquoi c'est si inquiétant.]

«Ça varie toujours», dit Alain Poirier.

Rares, les forages

«Environ 95% des travaux d’exploration minière sont effectués en Abitibi-Témiscamingue, à Eeyou Istchee Baie-James et dans le Nord-du-Québec, précise-t-il. Et sur 265 000 claims actifs, à peine 1360 font l’objet de forages ou d’autres activités mécaniques.»

[Éditeur: mais les claimeurs peuvent décider d'aller de l'avant, massivement, à tout moment et cet état de fait pèse comme une épée de Damoclès sur la tête des Québécois et des propriétaires des terrains visés qui pourraient ensuite être visés par des expulsions ou des rachats forcés.]

«Ce à quoi on se heurte le plus souvent, c’est le “pas dans ma cour”», estime M. Poirier.

[Éditeur: et ça va continuer parce que l'industrie minière est horrible, au plan environnemental d'abord mais aussi sur le plan social avec les milliards qui quittent allègrement le Québec pour ne jamais revenir, sauf dans la mesure minimale pour entretenir le proverbial vol de nos ressources naturelles.]

«En fait, les gens veulent tout protéger, poursuit-il. Pour plusieurs, c’est juste: “on ne veut pas de mine”. Ça n’a rien à voir avec un projet en particulier. C’est la perception. On veut tous les produits qui sortent d’une mine pour notre vie quotidienne, mais on ne veut pas de mine.»

[Éditeur: il y a une manière de faire les choses et les mines font tout pour se faire détester par les Québécois. Sans oublier qu'elles s'enrichissent sans fin pendant que les Québécois continuent de crouler sous les dettes, même avec de gros salaires qui sont massivement imposés.]



Source: Journal de Québec



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