La vérificatrice générale qui enquête sur McKinsey utilise elle-même des consultants

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cgelinas
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20 mars 2023


Un expert y voit un risque de conflit d'intérêts, ce que réfute le Bureau du vérificateur général du Canada.


Un professeur de l'Université de Montréal qualifie de « patate chaude » l'enquête confiée à la vérificatrice générale du Canada au sujet des contrats d'Ottawa avec le cabinet-conseil McKinsey. Le Bureau du vérificateur général du Canada (BVG) a lui-même eu recours à huit firmes de consultants dans les trois dernières années.

Cette situation risque de poser problème à l’impartialité du BVG, selon Denis Saint-Martin, spécialiste de l’administration publique comparée et des questions de gouvernance au Département de science politique de l'Université de Montréal.

Même si le BVG n'a jamais fait affaire avec McKinsey, le professeur y voit un enjeu de « perception » : Les apparences de conflit d’intérêts institutionnel ne doivent pas être prises à la légère.

« Il est, en effet, demandé à la vérificatrice générale de porter un jugement sur le travail d’une firme appartenant à une industrie à laquelle son bureau est intimement associé. »

— Une citation de Denis Saint-Martin, professeur et chercheur à l'Université de Montréal en administration et en politiques publiques

Depuis 2020, le BVG a dépensé plus de 10 millions de dollars pour différents contrats avec des firmes de consultants qui l'ont aidé dans ses audits. Parmi elles, on trouve de grandes firmes comme Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers.

Ces firmes mentionnées précédemment font également l'objet d'un examen par un comité parlementaire initialement formé pour étudier les contrats attribués à McKinsey. Leurs directions seront invitées à témoigner devant des députés. Mais la vérificatrice n'a pas prévu d'étendre son mandat.

Le recours en sous-traitance à de telles firmes d'experts-conseils a plus que triplé au sein du gouvernement fédéral entre 2017 et 2021, une tendance qui, selon certains chercheurs, érode la capacité de la fonction publique fédérale à effectuer son travail.

Denis Saint-Martin préférerait que le Bureau du vérificateur général du Canada ne travaille qu’avec ses 700 employés.

Le BVG explique avoir recours à des consultants externes pour des services de comptabilité et de vérification, et des services connexes, notamment l’assistance technique, le développement professionnel [formation] et l’initiative de transformation.

Le Bureau du vérificateur général ne craint pas de conflits d'intérêts

Le BVG a en place une structure robuste pour gérer les conflits d’intérêts, explique son porte-parole Vincent Frigon. Tous les employés signent une déclaration annuelle de conflits d’intérêts, et tous les auditeurs [employés ou engagés à forfait] signent une déclaration d’indépendance au début de chaque mission d'audit.

Selon Denis Saint-Martin, tous ces mécanismes relèvent de l’autorégulation, c’est le BVG lui-même [avec ses conseillers issus des cabinets-conseils] qui supervise ses propres règles sur les conflits d’intérêts.

La vérificatrice a travaillé pour un cabinet de consultants

Denis Saint-Martin constate que la plupart des vérificateurs généraux sont passés par l’un ou l’autre des grands cabinets-conseils avant d'être nommés dans leurs fonctions. Par exemple, Karen Hogan, la titulaire actuelle du poste, a travaillé chez Ernst & Young de 1997 à 2003.

Le BVG n'y voit pas un enjeu problématique dans le cadre de l’audit sur l’octroi de contrats à la firme McKinsey. Son porte-parole ajoute que pendant longtemps, l’expérience pratique acquise au sein de ces firmes était considérée comme une formation très importante, voire essentielle, pour tous les professionnels désirant obtenir un titre professionnel en comptabilité.

Avant de décider d'aller de l'avant avec l'audit des contrats octroyés par le fédéral à McKinsey, le Bureau du vérificateur général du Canada a consulté ses bases de données pour s'assurer qu'il n'avait jamais fait affaire avec cette firme.

L'enquête sur McKinsey n'a pas encore débuté.

Le BVG en est à l’étape de la planification.

À cette étape-ci de la planification pour cet audit, nous ne prévoyons pas avoir recours à des firmes privées de vérification, mentionne le porte-parole du BVG.



Source: Radio-Canada / Twitter de RC


La photo de Karen Hogan provient de cette entrevue intitulée "Auditor General Karen Hogan one-on-one with Michael Serapio" de décembre 2022.


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La VG qui enquête sur McKinsey utilise elle-même des consultants.

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Le recours en sous-traitance à de telles firmes d'experts-conseils a plus que triplé au sein du gouvernement fédéral, entre 2017 et 2021.

Les onuso-schwabbiens sont ici, à nos frais.


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La vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, a déjà travaillé pour une firme de consultants.
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Source: Amanda Clarke, Université Carleton<br /><br />https://govcanadacontracts.ca/
Source: Amanda Clarke, Université Carleton

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Claude Gélinas, Éditeur
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