Immigration: cette famille d'origine française est menacée d’expulsion par Ottawa

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cgelinas
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11 janvier 2022


Un couple est désespéré devant le refus du gouvernement fédéral de prolonger son permis de travail


Confrontée à la bureaucratie fédérale, une famille originaire de la France bien établie au Québec est menacée d’expulsion, au moment même où les gouvernements Legault et Trudeau cherchent à attirer plus d’immigrants francophones.

Arrivés il y a deux ans, Aurélie Martin et Flavien Di Virgilio sont désespérés. Le rêve de ce couple et leurs trois enfants vire au cauchemar.

Immigration Canada vient de refuser la prolongation de leurs permis de travail ouvert.

Ils ont 90 jours pour régulariser leur situation et tenter d’obtenir un autre statut, sans quoi ils devront quitter le sol québécois.

Mais les délais de traitement rendent la tâche pratiquement impossible, surtout qu’ils n’ont désormais plus le droit de travailler et sont donc sans revenu.

«Ils veulent des personnes qui parlent français correctement, qui s’intègrent, qui dépensent leur argent ici, alors pourquoi nous compliquer autant la tâche? [...] On est qu’un numéro, on ne nous traite pas comme des humains», se désole la mère de famille, qui a vécu ce refus comme un «coup de massue».

«Nos patrons veulent nous garder»

Jusqu’à vendredi dernier, elle était gérante d’épicerie à Greenfield Park, alors que son mari travaillait chez Héma-Québec.

Leurs trois filles âgées de neuf, onze et treize ans sont bien intégrées dans leur communauté et ne veulent pas repartir pour la France.

«Nos patrons essaient de se battre pour trouver des solutions parce que nos deux patrons veulent nous garder», insiste Mme Martin.

Elle aurait voulu embaucher un avocat pour lui prêter main-forte dans sa croisade pour obtenir un autre permis de travail auprès d’Immigration Canada, mais elle a dû cesser abruptement de travailler vendredi dernier lorsqu’elle a reçu l’avis défavorable. Désormais sans salaire, le couple ne peut se le permettre.

Aurélie Martin ne comprend pas la décision d’Immigration Canada. Elle s’était pourtant prise d’avance en envoyant sa demande de prolongation dès le mois d’août, soit quatre mois avant la date d’échéance de son permis de travail.

Elle a suivi les instructions qui se trouvent sur le site du gouvernement fédéral à la lettre. Parler de vive voix à un agent du ministère s’avère impossible.

L’«Agent M»

«Vous n’avez pas démontré que vous êtes éligible à demander un permis de travail ouvert en vertu du Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés. Votre employeur éventuel est responsable de l’obtention d’une évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) valide et de la confirmation d’Emploi et Développement social Canada», stipule le document du fédéral signé par l’«Agent M» du Centre de traitement des demandes à Edmonton.

«Si vous ne désirez pas présenter une demande de rétablissement, vous devez quitter le Canada immédiatement sans quoi des mesures exécutoires pourraient être prises contre vous», conclut l’avis.

Mais les délais de traitement des demandes d’une EIMT rendent le succès des démarches de la famille Martin-Di Virgilio plus qu’improbable.

«Ça ne me semble pas jouable du tout, ce sont des délais de fous, ils demandent trois à six mois pour une EIMT, comment voulez-vous qu’on le règle en 90 jours? Et sans travailler, parce que du coup, on n’a plus aucun revenu!»

Des bâtons dans les roues

Puisque la petite famille a immigré au Québec en pleine pandémie, le couple n’a pu commencer à travailler dès l’arrivée, comme prévu.

Ils n’ont donc pas encore tout à fait cumulé les 24 mois d’employabilité qui les rendraient éligibles au Certificat de sélection du Québec, prérequis à une demande de résidence permanente.

Il leur manque quelques semaines, qu’ils ne pourront compléter d’ici 90 jours puisqu’ils ont dû cesser immédiatement de travailler, à la demande du fédéral.

«On dirait qu’on nous met des bâtons dans les roues en permanence. On paye nos factures, on paye nos impôts. On n’est pas milliardaires, on est lambda, un couple normal, on ne veut pas de passe-droit non plus, mais on se dit, ce n’est pas juste ce qui nous arrive, déplore la maman. Nous sommes une famille française ordinaire qui ne demande qu’à travailler et vivre au Québec!»

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EXTRAITS DE LA DÉCISION D’IMMIGRATION CANADA

«Compte tenu de votre demande et des documents à l’appui que vous avez fournis, j’ai examiné avec soin l’ensemble de l’information et je conclus que vous ne répondez pas aux exigences de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et de son règlement d’application. Votre demande, telle que présentée, a été refusée.»

«Vous n’avez pas démontré que vous êtes éligible à demander un permis de travail ouvert en vertu du Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés. Votre employeur éventuel est responsable de l’obtention d’une évaluation de l’impact sur le marché du travail valide et de la confirmation d’Emploi et Développement social Canada.»

«Vous ne détenez pas de statut de résident temporaire au Canada. Si vous ne désirez pas présenter une demande de rétablissement, vous devez quitter le Canada immédiatement sans quoi des mesures exécutoires pourraient être prises contre vous.»

Cordialement,

Agent M

Centre de traitement des demandes Edmonton



Source: Journal de Montréal / Mention de "marie" dans Twitter



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La lettre d’Immigration Canada envoyée à Mme Martin.
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