Batterie électrique: Investissement Québec a payé un demi-million $ pour une étude

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cgelinas
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22 novembre 2022


495 000$ plus taxes. C’est l’argent public dépensé par Investissement Québec (IQ) pour que la firme McKinsey lui fasse une étude sur la filière batterie québécoise, a appris Le Journal.

«Investissement Québec (IQ) a versé au total au cours des trois dernières années un montant de 495 000$ à la firme McKinsey. Ce montant, excluant les taxes applicables, vise la production d’une étude concernant le sujet visé par votre demande», a confirmé au Journal Danielle Vivier, responsable de l'accès aux documents pour Investissement Québec.

En septembre dernier, Radio-Canada a révélé que la firme McKinsey avait joué un rôle central dans la gestion de la pandémie avec ses consultants payés 35 000$ par jour, en soutien au gouvernement Legault en pleine crise sanitaire.

Or, Le Journal a appris qu’Investissement Québec (IQ) s’est aussi tourné vers McKinsey en payant 495 000$ pour avoir un portrait de la filière batterie.

Combien ce document a-t-il de pages? Combien d’heures de travail ont été nécessaires pour l’élaborer? IQ n’a pas répondu à ces questions mardi.

En réponse à la demande d’accès du Journal, Investissement Québec s’est contenté de fournir le montant du contrat, sans les documents.

Tentacules partout

D’après Saidatou Dicko, experte en lobbyisme et professeure de sciences comptables à l'UQAM, il faut se poser des questions sur l’influence de McKinsey dans les affaires de l’État.

«C’est inquiétant. McKinsey a des tentacules très importants dans nos états et leurs dossiers stratégiques», a-t-elle dénoncé.

«Est-ce que le contribuable a payé 495 000$ pour un rapport qui sera "tabletté"? L’étude doit être publique», s’est désolé Nicolas Gagnon, directeur québécois de la Fédération canadienne des contribuables.

«S’il s’agit uniquement d’une revue de la littérature sur le sujet, c’est cher payé. Cela dit, il faudrait avoir plus de détails sur le mandat», a analysé Michel Séguin, professeur et expert en éthique de l'UQAM.

«Il faudrait en savoir plus sur la commande du gouvernement. Ce n'est pas inhabituel et nécessairement mauvais d’y recourir», a conclu Yan Cimon, professeur de stratégie à l'Université Laval.

McKinsey a décliné la demande d’entrevue du Journal.


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QUI EST MCKINSEY?

  • Fondation: 1926
  • Siège social: New York
  • Chiffre d’affaires: 14 G$ (2021)
  • Employés: 30 000

(Sources: McKinsey et Forbes)


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En août 2020, Le Journal avait mis la main sur une étude de McKinsey, mais il n’a pas été possible de confirmer s’il s’agissait du document à 495 000 $. On pouvait notamment y lire que la filière pourrait:

  • Générer des revenus de 5,3 milliards $ ;
  • Créer 25 000 emplois, dont 12 000 liés aux mines et payés, dans beaucoup de cas, 120 000 $ par année.



Source: Journal de Québec



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Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon (à droite), et le chercheur de renommée internationale Karim Zaghib lors d’un point de presse de septembre 2020 au sujet de la filière des batteries électriques. Le ministre Fitzgibbon mise gros sur le développement de cette filière.
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon (à droite), et le chercheur de renommée internationale Karim Zaghib lors d’un point de presse de septembre 2020 au sujet de la filière des batteries électriques. Le ministre Fitzgibbon mise gros sur le développement de cette filière.
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cgelinas
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21 février 2022


Sa firme produira des composantes pour la fabrication de batteries au lithium-ion


Karim Zaghib, l’un des cerveaux derrière la filière québécoise de la batterie électrique, tourne le dos au gouvernement du Québec après avoir lancé aux États-Unis sa propre entreprise dans le secteur des batteries au lithium-ion, a appris Le Journal.

Située à Stuart, en Floride, à mi-chemin entre Orlando et Miami, Advanced Cell Engineering (ACE) se spécialise dans la fabrication de cellules, d’anodes et de cathodes, des composantes nécessaires à la fabrication de batteries au lithium-ion. Ces dernières sont utilisées, entre autres, par les grands manufacturiers de véhicules électriques.


Longtemps associé à Hydro-Québec, Karim Zaghib est le cofondateur et actionnaire de cette nouvelle entreprise. Il était, jusqu’à très récemment, conseiller stratégique d’Investissement Québec (IQ). Son mandat a pris fin le 16 décembre, soit dix-huit mois seulement après son arrivée, nous a confirmé la société d’État.

De la recherche aux affaires

« C’était prévu ainsi. Dès mon arrivée à IQ, il était convenu que je quitterais à ce moment-là. Je vous assure que nous nous sommes laissés en très bons termes », a répondu M. Zaghib, 58 ans, lorsque questionné sur le sujet.

La création de son entreprise n’aurait pas provoqué son départ. « Je suis entrepreneur. À ce moment de ma carrière, je voulais faire autre chose, donner vie à mon rêve d’entrepreneuriat. Voilà tout. »

Pour ce faire, M. Zaghib a choisi de faire équipe avec un certain John Kaufman, un entrepreneur en série de Palm City, en Floride. Cet homme d’affaires de carrière a créé de nombreuses entreprises dans de nombreux secteurs, souvent à la croisée de l’énergie, de la technologie et de la sécurité.

ACE a été enregistrée le 30 septembre dernier au Delaware, alors que M. Zaghib travaillait toujours pour IQ. Au Québec, selon les données du Registre des entreprises du Québec, l’entreprise a été constituée le lendemain (1er octobre) et a vu sa fiche modifiée plus tard, le 30 décembre.

Investissement Québec confirme qu’elle connaissait les intentions de création d’entreprise de M. Zaghib, mais évite de répondre lorsqu’on lui demande si elle savait que son entreprise avait été créée alors que ce dernier était toujours à son emploi.

Siège social aux États-Unis

« Cette compagnie n’a connu aucune activité durant que [sic] Dr Zaghib était chez Investissement Québec. Tout s’est fait dans le respect du code d’éthique de la Société », a fait valoir la porte-parole d’IQ, Isabelle Fontaine.

M. Zaghib soutient que ACE n’est pas en activité. Un site internet de l’entreprise – en anglais seulement pour l’instant – le laisse pourtant croire. Ce site, tout comme ses documents d’enregistrement, confirme que le siège social de la nouvelle entreprise est établi en Floride.

Cette localisation permettra à l’entreprise d’espérer des contrats du département de l’Énergie américain et autres sociétés situées aux États-Unis, nous a expliqué M. Zaghib.

Ce dernier entend diriger du Québec un centre de recherche et développement à naître dans la région de Montréal. Une usine doit également être construite. M. Zaghib sera responsable entre autres de l’équipe de conception des cellules de batteries produites par l’entreprise.

L’ex-chercheur devenu entrepreneur assure que les technologies et composantes (cellules, anodes et cathodes) que s’apprête à fabriquer son entreprise ne sont pas le fruit de son travail de plus 20 ans chez Hydro-Québec. « C’est quelque chose de complètement différent », assure-t-il.

Quoi qu’il en soit, les choses semblent se profiler rapidement. L’entreprise affiche déjà sur internet son besoin de recrutement, tant en Floride qu’au Québec. « Nous prévoyons commencer la fabrication d’ici la fin de 2023 et atteindre une pleine cadence de production d’ici la fin de 2024 », indique le site web de l’entreprise.

LES APPARENCES JOUENT CONTRE LUI

Il aura beau se défendre et tenter de faire valoir un « comportement éthique exemplaire » sur toutes les tribunes, les apparences risquent de jouer longtemps contre le chercheur, devenu entrepreneur, Karim Zaghib.

C’est du moins la conclusion à laquelle en vient Michel Séguin, professeur en éthique et gouvernance de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. « Je ne dis pas qu’il y a conflit d’intérêts, nuance-t-il. Je dis simplement que les apparences de tels conflits risquent de lui être défavorables. » Longtemps associé à Hydro-Québec, Karim Zaghib était jusqu’à très récemment conseiller stratégique d’Investissement Québec (IQ) sur les questions liées au développement de la filière de la batterie électrique.

Ce passage de 18 mois suivait une carrière prolifique de plus de 20 ans à l’Institut de recherche d’Hydro-Québec et comme directeur du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec.

Le hic est qu’à peine libéré de ses fonctions stratégiques au sein de l’État québécois, ce dernier confirme s’être lancé en affaires, et ce, dans le même domaine (les batteries électriques) où il a excellé pendant toute sa carrière.

Non à l’aide de l’État

Le professeur Séguin explique que le fruit du travail de recherche d’un employé appartient normalement à l’employeur. Toutefois, précise-t-il, les compétences développées par un employé au cours de ses années de service au sein d’une organisation lui appartiennent. Rien, en conséquence, n’empêcherait un ex-employé de se lancer en affaires dans le même domaine d’activité.

Par contre, appartient à l’ex-employeur toute information ou tout plan stratégique dont M. Zaghib a pu être mis au courant pendant sa carrière, tant chez Hydro que chez IQ.

« Ces informations ne lui appartenant pas, il serait de son devoir ultime de ne jamais utiliser ces informations pour ses propres intérêts, ou encore ceux de l’entreprise qu’il vient de créer », explique le professeur. Est-ce qu’il a pu se servir de ces informations pour décider de lancer son entreprise à ce moment-ci ? La question se pose, pense l’éthicien. Dans ce cas-ci, les apparences de conflit sont telles qu’un doute risque de subsister. En attendant que ce doute se dissipe, le mieux, croit-il, serait que l’entreprise s’abstienne de toute aide de l’État.

QUI EST KARIM ZAGHIB?

Le chercheur Karim Zaghib est reconnu internationalement pour des percées en électrochimie et en transition énergétique. Il a été nommé trois fois parmi les 3300 scientifiques les plus influents au monde. Son nom est associé à plus de 550 brevets et 60 licences, et il a participé comme auteur à plus de 425 articles scientifiques et 22 livres. Ses brevets seraient aujourd’hui exploités par 62 entreprises dans le monde.

En outre, il a été le premier à introduire le graphite naturel et le nanotitanate dans les batteries lithium-ion à base de fer phosphate (LiFePO4). Cette technologie se trouve aujourd’hui largement déployée dans les véhicules électriques et le stockage d’énergie.

SA CARRIÈRE

  • 1995 – Chercheur principal, division Batteries, à l’Institut de recherche d’Hydro-Québec.
  • 2007 – Directeur, division Stockage d’énergie et conversion, à l’Institut de recherche d’Hydro-Québec.
  • 2017 – Directeur général du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec.
  • 19 juin 2020 – Conseiller stratégique au comité de direction d’Investissement Québec.
  • 30 sept. 2021 – Enregistre son entreprise de fabrication de cellule, anodes et cathodes au Delaware.
  • 1er oct. 2021 – Enregistre son entreprise au Registraire des entreprises du Québec.
  • 16 déc. 2021 – Quitte Investissement Québec.


Source: Journal de Montréal



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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN -- Karim Zaghib, un génie des batteries, en avril 2018, alors qu’il était le DG du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec.
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN -- Karim Zaghib, un génie des batteries, en avril 2018, alors qu’il était le DG du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec.
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Claude Gélinas, Éditeur
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