La commissaire à l’éthique enquête sur une partie de chasse de Pierre Fitzgibbon

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cgelinas
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8 décembre 2022


La commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale, Ariane Mignolet, répond favorablement aux demandes de deux députés de l'opposition et ouvre une enquête sur la visite en octobre 2022 du ministre de l’Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, sur une île appartenant à un groupe de riches hommes d'affaires, une activité qui a d’abord été révélée dans un article du Journal de Montréal.

Le ministre aurait pris part à une partie de chasse au faisan en octobre sur l'île de la Province, une île privée située au beau milieu du lac Memphrémagog.

Ce qui dérange dans cette histoire, c’est qu’au moins un des propriétaires de l’île serait bénéficiaire de subventions du Fonds de développement économique [institué au sein du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie], selon les informations remises à la commissaire.

[Éditeur: solide conflit d'intérêt, à mon sens.]

La commissaire a également relevé dans les demandes des députés de Nelligan et de Rosemont – le libéral Monsef Derraji et le solidaire Vincent Marissal – que plus de 30 jours après l’activité, le ministre n’avait pas fait de déclaration au registre public de dons, marques d’hospitalité et autres avantages des membres de l’Assemblée nationale, de même que le fait que la valeur de cette activité pourrait dépasser le seuil de 200 $ prévu au Code.

Ainsi, le ministre aurait commis des manquements à l’article 15 du Code en matière de conflits d’intérêts et aux articles 29 à 33 du Code en matière de dons, avantages et autres marques d’hospitalité, selon MM. Derraji et Marissal.

« Une personne raisonnable pourrait effectivement se questionner quant à savoir si [la participation du ministre à cette activité] constitue une forme de quiproquo et pourrait entraîner des doutes sur l’octroi de ces subventions. »

— Une citation de Monsef Derraji, député libéral de Nelligan

En se basant sur l’article du Journal de Montréal, le député solidaire de Rosemont se questionne sur  la possible réception de dons, marques d’hospitalité ou autres avantages de la part de personnes demandant des aides de l’État étant susceptible de représenter un intérêt personnel pouvant influencer l’indépendance de jugement dans l’exercice d’une charge publique en position décisionnelle face à ceux-ci .

« M. Fitzgibbon n’a pas compris qu’il n’est plus dans le monde des affaires – il est un serviteur de l’État maintenant – et qu’il doit faire attention à ses gestes. »

— Une citation de Vincent Marissal, député de Rosemont

En conférence de presse, M. Marissal a enfoncé le clou en déclarant qu’en face de ce bris dans notre code éthique, il n’y avait pas d’autre choix que d’en appeler à la commissaire. Combien de temps le premier ministre va-t-il tolérer cela? a-t-il dit.

[Éditeur: "Fitz" est un chum pour les chums du régime caquiste du duo composé par François Legault et Charles Sirois.]

Le député du Parti québécois de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, estime quant à lui que la partie de chasse du ministre représentait un constat implacable en ce qui concerne ses fréquentations. On n’est pas du même monde, a-t-il lancé. Ces millionnaires, ces grands propriétaires et dirigeants d’entreprise, c’est difficile, après, de donner la leçon en demandant la sobriété aux gens, quand c’est aussi ostentatoire.

Fitzgibbon nie toute malversation

Pressé de se justifier jeudi durant une mêlée de presse, M. Fitzgibbon a expliqué n’avoir commis aucune faute éthique en se rendant à la chasse dans cet endroit qu’il dit fréquenter depuis 20 ans. J’ai de bonnes connaissances que je vois régulièrement, a-t-il répondu. C’est une activité privée, alors ça va continuer.

L'« hyperministre » du gouvernement Legault a précisé avoir également pris un repas sur l’île gérée par un club privé accessible sur invitation seulement. J’ai payé ce que j’avais à payer et je suis très à l’aise avec cette activité, a-t-il mentionné, ajoutant qu’il n'a pas d’objection à ce que la commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale fasse une enquête sur cette affaire.

[Éditeur: les Québécois, eux, ne sont pas à l'aise, du tout. D'ailleurs, qui, au Québec, mange du faisan?]

Je pense que Le Journal de Montréal devrait demander, via les députés du Parti québécois, une commission d’enquête, a-t-il lancé.

« Je n’ai jamais eu de malversation dans mon comportement et il n’y en aura jamais non plus. »

— Une citation de Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie

Avant la publication de l’article du Journal de Montréal qui demandait au ministre de se justifier sur ce déplacement, l’attaché de presse du ministre, Mathieu St-Amant, avait déclaré: Si vous souhaitez une entrevue sur la chasse au faisan, nous sommes disposés à nous entretenir avec un de vos chroniqueurs de chasse et pêche.

[Éditeur: de l'arrogance à peine voilée, contre le peuple.]

Pour M. Fitzgibbon, cette réplique ne correspondait pas à de l’arrogance. Non, ce n’est pas de l’arrogance, a-t-il rétorqué. Ma vie privée, ça me regarde. Ce n’est pas à cause du Journal de Montréal que je vais me priver de voir les bonnes connaissances que j’ai.

Il s’agit de la sixième enquête en matière d'éthique concernant les agissements de M. Fitzgibbon en quatre ans.

[Éditeur: va-t-il y en avoir une 7e?]



Source: Radio-Canada



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Claude Gélinas, Éditeur
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