Cinq millions pour faire taire un train

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cgelinas
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28 novembre 2022


Lévis devrait payer plus de 5 M$ pour faire taire le sifflet du train à Charny, selon le Canadien National. Une somme «exagérée» réclamée par «un mauvais citoyen corporatif», selon le maire Gilles Lehouillier, qui demandera aux tribunaux de trancher.

«C’est long, c’est fastidieux et là, ils veulent qu’on leur paye la totale, s’exaspère le maire de Lévis, Gilles Lehouillier. Ça n’a juste pas de sens». Après deux ans de négociations avec le Canadien National (CN), Lévis se tourne devant les instances fédérales pour faire taire le sifflet des trains qui traversent le cœur de Charny. Et surtout, le faire à bon prix.

Pour obtenir l’arrêt du criard dans le cœur villageois, Lévis doit répondre à une série de mesures pour éviter les «intrusions» sur la voie ferrée. Il faudra notamment installer des clôtures et revoir la signalisation et les systèmes de passage à niveau.

La Ville avait prévu quelque 2 M$ pour répondre à ces exigences. Mais le CN, lui, estime que la note devrait plutôt être de 5 M$. «Ils sont assez voraces, commente Gilles Lehouillier, visiblement irrité par la situation. Il veut presque qu’on paye la mise à neuf de tous les équipements».

Après avoir qualifié la compagnie de transport ferroviaire de «pas facile à négocier», le premier magistrat de Lévis n’a pas hésité à trancher que le CN est «définitivement un mauvais citoyen corporatif».

«À Charny, on a le plus grand centre de transfert de marchandises du CN dans l’est du Canada, a rappelé l’élu. Les citoyens sont très collaborateurs, mais pas le CN. Il me semble [qu’ils] devraient saisir l’occasion pour se comporter en bon citoyen corporatif», a laissé tomber Gilles Lehouillier.

Devant cette impasse, et les difficultés de négociations, Lévis se tourne vers l’Office des transports du Canada (OTC), le régulateur fédéral des chemins de fer, dans l’espoir de trouver un terrain d’entente concernant les coûts des mesures compensatoires. Le conseil municipal adoptera une résolution en ce sens, lundi soir.

Un kilomètre et demi de sifflet continu

Le cri du sifflet est un sujet de discorde de longue date à Charny, où le chemin de fer passe par le cœur villageois très fréquemment. En quelques centaines de mètres, la voie ferrée traverse quatre passages à niveau dans le secteur, forçant le conducteur à actionner le criard constamment, si ce n’est pas en continu.

Selon le directeur du génie à la Ville de Lévis, Pierre Lefèvre, les trains sont dans l’obligation de siffler pendant 400 mètres avant et après chaque passage à niveau. «Et dans ce cas, on a trois passages qui sont assez près [les uns des autres] et sur le même axe», précise-t-il.

«Il y a une redondance [de passages à niveau], donc le sifflet ne s’arrête pas, relate Gilles Lehouillier. Un kilomètre et demi non-stop de sifflet quand le train circule à très faible vitesse, et quand la fréquence est élevée [...] c’est là que les citoyens disent que ça n’a plus de bon sens.»

«On est déterminés à procéder à l’abolition du sifflet, mais pas à payer ce qui n’est pas à nous de payer», résume le maire, appelant à «l’ouverture» de l’entreprise.

Chaque jour, les sifflets des locomotives retentissent environ 200 fois.

Contacté par Le Soleil, le CN affirme «collaborer avec la Ville depuis le début et appuyer cette démarche» et «avoir l’intention de continuer de collaborer [...] comme [ils l'ont] toujours fait.»



Source: Le Soleil



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Claude Gélinas, Éditeur
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