À l’ONU, le secrétaire général dénonce un déficit de coopération « colossal »

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Nations unies, New York

Débat général de la 77e session: 20 septembre - 26 septembre 2022


20 septembre 2022


Confrontés à une « cascade de crises », de la guerre en Ukraine à l’explosion du coût de la vie, les gouvernements et les organisations multilatérales doivent faire de la lutte contre la crise climatique leur priorité, a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son discours d’ouverture lors de la 77e Assemblée générale annuelle, à New York.

Devant un parterre de dirigeants venus du monde entier pour cette grand-messe diplomatique, le patron de l’ONU a déploré que l’action climatique soit mise en veilleuse» alors que la crise du climat constitue l'enjeu définitif de notre époque».

Il a dénoncé des ambitions et des actions trop peu ambitieuses des gouvernements, notant que les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont en voie d’augmenter de 14 % cette décennie, lors que celles-ci devraient être réduites de 45 % d’ici 2030 pour avoir le moindre espoir d’atteindre la neutralité carbone en 2050».

Je l’ai vu de mes propres yeux au Pakistan, où le tiers du pays est submergé après une mousson dopée aux stéroïdes».

Nous le voyons partout», a ajouté le secrétaire général.

Aucune région n'est épargnée. Et nous n’avons encore rien vu», a-t-il prévenu. Les étés les plus chauds d'aujourd'hui seront peut-être les étés les plus frais de demain. Les chocs climatiques qui ne se produisent qu'une fois dans une vie pourraient bientôt devenir des événements annuels.»

Les pollueurs doivent payer »

M. Guterres s’insurge tout particulièrement contre l’injustice et les inégalités» liées aux changements climatiques.

Le G20 est responsable de 80 % des émissions de GES. Mais [ce sont] les plus pauvres et les plus vulnérables – ceux qui ont le moins contribué à cette crise – qui en subissent les conséquences les plus brutales.»

C’est pourquoi il exhorte les pays les plus riches à taxer les bénéfices exceptionnels» du secteur des énergies fossiles afin de les redistribuer aux pays victimes des impacts du changement climatique.

Aujourd'hui, j'appelle toutes les économies développées à taxer les profits exceptionnels des entreprises productrices d'énergies fossiles» et à rediriger [ces taxes] de deux façons : vers les pays souffrant de pertes et dommages causés par la crise climatique, et aux populations en difficulté face aux prix alimentaires et de l'énergie en hausse», a déclaré Antonio Guterres

Les pollueurs doivent payer», a martelé Guterres.

La question de la compensation des pertes et des dommages causés par les changements climatiques devrait être un enjeu majeur de la COP27, en novembre.

Lors de la dernière conférence sur le climat de l’ONU, à Glasgow, les pays riches avaient bloqué cette demande de compensation des pays du Sud, promettant seulement le lancement d’un dialogue» sur la question jusqu'en 2024.

Il y a quelques jours, le groupe des pays les moins avancés, réunissant les 46 pays en voie de développement, a remis cette revendication sur la table, réclamant la mise en place d'un mécanisme de financement» pour faire face aux dégâts causés par le réchauffement climatique.

Il est grand temps de dépasser ces discussions sans fin», a fait valoir Antonio Guterres. Les pays vulnérables ont besoin d’actions significatives.»

Appel à la coopération entre des nations unies »

Or, le progrès sur le dossier du climat, à l’instar d’autres enjeux comme la paix mondiale et le coût de la vie, est paralysé» par un dysfonctionnement colossal mondial» et des tensions géopolitiques, déplore M. Guterres.

Selon lui, ces tensions sapent le travail du Conseil de sécurité de l'ONU, le droit international, la confiance des gens dans les institutions démocratiques et la plupart des formes de coopération internationale».

Or, la réalité est que nous vivons dans un monde où la logique de la coopération et du dialogue est la seule voie possible», a-t-il fait valoir.

Ces crises menacent l'avenir même de l'humanité et le destin de la planète», a-t-il estimé. Ne nous berçons pas d'illusions [...] Un hiver de grogne mondiale se profile à l'horizon».

Sur une rare note d’espoir, M. Guterres a pointé du doigt l’accord intervenu entre la Russie et l’Ukraine, sous l’égide de la Turquie et des Nations unies, permettant la reprise des exportations de céréales ukrainiennes.

Il a salué cette improbable entente qui a permis d’apporter une aide désespérément nécessaire aux personnes dans le besoin» et de faire baisser les prix pour les consommateurs du monde entier».

L'Ukraine et la Fédération de Russie – avec le soutien de la Turquie – ont uni leurs efforts pour y parvenir, malgré d’énormes complexités. Certains pourraient appeler cela un miracle sur la mer. En réalité, c'est la diplomatie multilatérale en action», a assuré le chef de l'ONU.

Macron plaide pour l'unité mondiale

[Éditeur: plus mondialiste que ça... c'est le signal clair de leur désir d'imposer un gouvernement mondial.]

Ne nous résignons pas à la fracture du monde», a pour sa part lancé le président français Emmanuel Macron, lors de son discours, en exhortant les dirigeants du monde entier à rejeter le nouvel ordre» de division que cherche à imposer la Russie impérialiste» avec la guerre en Ukraine.

Dans un plaidoyer parfois enflammé tranchant avec le ton posé des discours à l'Assemblée générale des Nations unies, le président français a appelé à inventer de nouvelles coopérations» pour relever les défis qui se posent au monde, des conflits au dérèglement climatique en passant par les pandémies.

La situation de notre planète accroît nos exigences», a-t-il déclaré, en souhaitant un sursaut collectif» pour bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud».

Cet impératif est rendu d'autant plus urgent par la guerre en Ukraine initiée par la Russie et son président Vladimir Poutine. Nous avons tous un rôle pour y mettre un terme car nous en payons tous le prix», a-t-il affirmé.

Ce à quoi nous assistons depuis le 24 février est un retour à l'âge des impérialismes et des colonies», a martelé Emmanuel Macron. Or qui est hégémonique aujourd'hui si ce n'est la Russie?».

Le chef de l'État cherche ainsi à démonter l'idée que la guerre en Ukraine est un conflit régional résultant de l'opposition entre les Occidentaux et la Russie et, au-delà, le reste du monde. De ce fait, de nombreuses capitales, en Afrique, en Asie ou au Moyen-Orient, refusent de condamner Moscou.

Le Canada à l'ONU

Le premier ministre canadien Justin Trudeau est également à New York. Il doit participer à une série de rencontres mardi et mercredi, dont une qui doit mettre la table pour la COP15, la prochaine conférence de l'ONU sur la biodiversité, qui aura lieu en décembre, à Montréal.

De son côté, l'ambassadeur canadien aux Nations unies, Bob Rae, a soutenu que donner de l'espoir face à une catastrophe est la raison d'être des Nations unies.

Mais cela s'avère difficile quand les catastrophes semblent continuer sans relâche à se produire, a-t-il reconnu.

Le problème auquel nous sommes confrontés est cette incroyable cascade de crises», a déclaré M. Rae.

Nous devons donner de l'espoir, a-t-il indiqué. Nous devons démontrer que nous pouvons agir pour faire une différence. Et c'est l'approche que les Canadiens adoptent dans le monde entier.»

Le premier ministre assistera mercredi à une conférence de contributeurs au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, auquel le Canada a promis 4 milliards de dollars depuis 2002. Au pays, des militants ont exhorté le premier ministre à engager 1,2 milliard supplémentaire pour cette seule année.

Plus de 150 discours

En tout, 157 dirigeants prendront la parole au cours de la prochaine semaine à l’occasion de ce débat général» de l'ONU, tenu en personne pour la première fois depuis 2019.

Ce rassemblement de leaders mondiaux avait été entièrement virtuel en 2020 en raison de la pandémie, et une formule hybride avait prévalu l’an dernier.

Cette année, l'Assemblée générale de 193 membres revient à des discours uniquement en personne. Une seule exception a été accordée pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour des raisons indépendantes de sa volonté» , soit l’invasion étrangère en cours».

Malgré les objections de la Russie et de quelques alliés, l'assemblée a voté vendredi dernier pour autoriser le dirigeant ukrainien à préenregistrer son discours.

Le président russe, Vladimir Poutine, fait pour sa part figure d’absent notable de cette grand-messe diplomatique, tout comme son homologue chinois, Xi Jinping.

Le président des États-Unis, Joe Biden, parlera mercredi matin, une dérogation à la tradition voulant que le pays hôte des Nations unies soit le deuxième à prendre la parole. Un changement qui s’est imposé par la tenue des funérailles de la reine Élisabeth II, auxquelles Biden a assisté.



Source: MSN / Radio-Canada



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