Mini-Davos autrichien: le forum d’Alpbach

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cgelinas
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Le journal autrichien Wochenblick a eu la bonne idée de publier le programme de l'édition 2022 d'une rencontre de quinze jours, moins connue mais plus ancienne que le Forum de Davos: le Forum d'Alpbach, qui a commencé hier et dure jusqu'au 2 septembre 2022.

À la seule lecture du programme, on obtient une confirmation de l'esprit de système du clan des décideurs occidentaux.

Le "Great Reset" est un programme censé prendre le contrôle sur toute la vie des gens. Que ses promoteurs s'en rendent compte ou non, on a affaire à un programme holiste, totalitaire, où le soutien à l'Ukraine, l'écologie punitive, le passage aux monnaies numériques, la création de nourriture en laboratoire, la coercition sanitaire etc... doivent être menés au besoin contre les peuples.


Le Wochenblick, média autrichien, a la bonne idée d’attirer notre attention sur le Forum européen d’Alpbach. Le document, à vrai dire est facilement accessible. Mais comme dans La Lettre volée d’Edgar Allan Poe, personne ne pense à regarder à l’endroit le plus évident.

Une contextualisation utile de Wochenblick:

Un moment de brainstorming pour le gouvernement autrichien

“La rencontre annuelle qui a lieu depuis 1945 est relativement éloignée des médias – un processus d’accréditation qui n’autorise que les médias bienveillants y veille. Elle est néanmoins considérée comme le précurseur du sommet du WEF à Davos, plus important aujourd’hui. Ses liens avec l’ÖVP [le parti conservateur autrichien] sont particulièrement étroits : l’ancien président honoraire Erhard Busek, décédé au printemps, et l’ancien président Franz Fischler (ex-commissaire européen) étaient tous deux des membres de haut rang du parti. C’est également le cas de l’actuel président d’Alpbach, Andreas Treichl. Celui-ci a approfondi sa coopération avec le réseau de la fondation Soros.

Alexander Soros, fils du célèbre financier et activiste est également présent. Tout comme (…) le ministre des Affaires étrangères autrichien Alexander Schallenberg, le président Alexander van der Bellen, le chancelier Karl Nehammer et une petite dizaine d’autres ministres du gouvernement autrichien“.

Un lieu de rencontre des réseaux de décideurs euro-atlantistes et d’influenceurs euro-atlantistes

Les tables rondes mélangent personnalités gouvernementales, journalistes, universitaires, industriels de différents pays. J’ai relevé:

  • Le Premier ministre albanais; les ministres slovène, slovaque et tchèque des Affaires étrangères. Le ministre irlandais des Affaires européennes.
  • le prince héritier du Liechtenstein
  • des parlementaires ukrainiens.
  • le célèbre Jeffrey Sachs, professeur à Columbia, conseiller d’Antonio Guterres pour l’application des Objectifs du Développement Durables de l’ONU et devenu ces dernières années un conseiller du Pape François sur les questions écologiques.
  • Josep Borell, le haut responsable de la politique étrangère de l’UE. Et Catherine Ashton, qui l’a précédé à ce poste.
  • le premier vice-président du Parlement européen et plusieurs autres membres de cette assemblée.
  • Pascal Lamy
  • Eamon Gilmore, représentant spécial pour les droits de l’homme de l’UE
  • Wolfgang Burtscher, directeur général de la direction AGRI à la Commission Européenne.
  • Martin Selmayr, l’ancien directeur de cabinet de Jean-Claude Juncker, un temps l’homme le plus puissant de la Commission Européenne, grâce à qui Angela Merkel “tenait” les institutions européennes.
  • Le co-président du European Council on Foreign Relations.
  • la présidente de la Central European University (fondée par George Soros) et la directrice exécutive pour l’Europe et l’Eurasie de l’Open Society Foundation.
  • la présidente de la République de Moldavie
  • le président de Warner Bros.
  • l’historien Timothy Snyder + l’essayiste David Goodhart (auteur de la célèbre distinction entre les “anywheres” et les “somewheres”)
  • Cédric Villani, notre Médaille Fields égarée en politique.
  • Joseph Stiglitz
  • le responsable du service migrations internationales à l’OCDE.
  • La vice-rectrice pour la Recherche et l’Innovation de l’Université Médicale de Vienne.
  • Les gouverneurs des Banques Centrales de Croatie, de Belgique et de Grèce.
  • Le Chief Economist du European Stability Mechanism
  • le conseiller changement climatique du maire de Budapest.
  • la responsable de la cybersécurité de Siemens Energy
  • l’ancien président du Conseil National de Sécurité israélien
  • la Doyenne de l’Ecole des Affaires Internationales de Sciences Po Paris
  • des journalistes autrichiens mais aussi des média Politico, Euractiv.

Les sponsors sont nombreux et viennent du Consulting, de l’industrie pharmaceutique, de la Tech, du secteur bancaire.

On remarquera aussi qu’une messe est annoncée au début du Forum (pour hier dimanche 21 août). L’ÖVP ne semble pas renier ses origines “chrétiennes-sociales”, sauf que cela signifie une compromission d’une partie du monde catholique européen avec le Great Reset. (je n’ai pas mentionné, dans la liste ci-dessus, le recteur de l’Université jésuite d’Innsbruck).

Mise en perspective de l’événement par Wochenblick.

Entrant dans le détail du programme, Wochenblick fait un certain nombre de remarques judicieuses. Laissons leur la parole car ils ont l’histoire du Forum d’Alpbach en tête:

“Les discussions porteront sur l’ensemble de l’agenda mondialiste. Dès mardi 23 août, plusieurs thèmes seront abordés, notamment la crise ukrainienne et la manière de transformer la démocratie en Europe. En se référant à une citation d’Einstein selon laquelle “du milieu de chaque crise naissent de grandes possibilités”, on veut évoquer “l’unité européenne”. Et ce, qu’il s’agisse de la guerre, de la soi-disant “pandémie”, de la “crise climatique”, de l’approvisionnement énergétique et de la forte inflation. La solidarité avec l’Ukraine est étayée par une randonnée matinale rituelle jusqu’au sommet de la crête toute proche.

Un plénum avec Soros Junior et Schallenberg se réjouit du fait que l’UE ait réagi par des sanctions d’une sévérité unique et qu’elle livre également des armes mortelles à l’Ukraine. Une révélation pour le ministre des Affaires étrangères d’un pays prétendument neutre ! On veut créer un “réveil géopolitique durable” et intensifier la coopération. On veut également élaborer des plans pour une Russie sans Poutine : “Quel est l’avenir de l’Etat russe, de son économie et de sa société ? Existe-t-il encore une Russie au-delà de Poutine – et si oui, comment pouvons-nous la soutenir ? Comment l’Europe devrait-elle traiter avec la Russie après la fin de la guerre ?” (…)

Ce qui leur importe, c’est l’imbrication des approches. Ainsi, le géant de l’énergie (…) “Verbund” sponsorise un événement sur la “décarbonisation”. Le postulat: “Les développements géopolitiques ont renforcé la nécessité d’un tournant énergétique”. L’itinéraire proposé : s’accrocher aux “objectifs de durabilité” de l’ONU. Les cercles d’élite se réjouissent presque avec espoir : “La guerre en Ukraine accélère-t-elle le tournant énergétique mondial ? Comment sanctionner la Russie tout en éliminant en douce les combustibles fossiles ?” Dans le panel : le PDG du géant gazier ukrainien Naftogaz.

L’avenir sans propriété est vendu comme un porte-bonheur. Une assemblée plénière demande donc : “Nous nous demandons si le système actuel est vraiment adapté à la création de l’utopie d’une vie bonne pour tous et quels processus structurels ou révolutionnaires radicaux doivent précéder sa mise en œuvre. Les experts, les parties prenantes internationales, les journalistes du système et les hommes politiques échangent leurs points de vue. Ils se penchent également sur la question de savoir comment les crises “favorisent l’élan vers des possibilités d’action intensives afin d’imposer le changement à tout le monde”.

(…) Rien n’est laissé au hasard : On promeut l’idée de Smart Cities “climatiquement neutres” totalement interconnectées. La question de savoir comment l’humanité se nourrira à l’avenir est également posée. Alarmant : le WEF, Gates & Co. soutiennent depuis longtemps l’idée de viande artificielle, de plus d’insectes au menu. (…) Même la réflexion selon laquelle la “cuisine autrichienne doit désormais évoluer différemment” n’est pas taboue.

Le même jour, on explore les “aspects géopolitiques et sécuritaires de la sécurité alimentaire mondiale”. Un fonctionnaire du “Programme alimentaire mondial” de l’ONU est de la partie. Le “Standard”, proche de Bilderberg, sponsorise également une table ronde sur l’alimentation durable dans le monde. Une table ronde organisée vers la fin du sommet met en évidence que l’économie alimentaire doit être à la fois “globale, autonome et durable”. On veut justement agir à tous les niveaux de la création, jusqu’au plus petit village et à ses communautés agricoles. (…)

En présence d’une journaliste de l’ORF et de divers lobbyistes du climat, Gewessler étudie un “modèle économique alternatif” qui se soumet entièrement à l’obligation de “durabilité”. Une partie de ces plans consiste une fois de plus à renverser la mobilité – il y a huit ans déjà, les participants à Alpbach rêvaient de la fin de la possession privée de voitures d’ici 2030. Mais ce n’est qu’une partie : le chef de la WKO, Harald Mahrer (ÖVP), fait partie d’une manifestation au cours de laquelle il est question de la manière dont on veut parvenir à un “changement de paradigme dans presque toutes les industries” grâce à “des instituts de recherche internationaux de premier plan et à l’intelligence collective”.

S’ensuit une manifestation intitulée “Beau nouveau monde du travail”. Veut-on nous préparer à une dystopie d’esclaves salariés à la Huxley, rendue supportable par la consommation ? Une seule chose est sûre : toute la chaîne de production doit être convertie à la “neutralité climatique”. Pour ce “progrès”, les entreprises devraient idéalement être gérées comme des services secrets, estime un plénum avec Schallenberg et l’ex-chef du Mossad Efraim Halevy. Et tout le monde est d’accord : la numérisation est une chance pour promouvoir le changement dans le sens des élites mondialistes.

Contrôle numérique total et citoyen transparent

En effet, les dirigeants mondiaux voient en celle-ci une possibilité de créer un citoyen transparent – et d’éliminer en même temps les dissidents. Depuis des années déjà, les “discussions technologiques” sont au cœur de la rencontre d’Alpbach. Cette fois encore, diverses manifestations seront organisées dans ce domaine. Elles vont de la cybersécurité à la censure en ligne. L’objectif est de lutter contre la “désinformation” sur le “champ de bataille Internet”, car elle “menace les démocraties du monde entier”. La révolution numérique doit garantir que plus personne ne remet en question les récits des élites : “Ces dernières années, les faits ‘alternatifs’ se sont répandus dans de nombreux domaines, comme le changement climatique ou la pandémie actuelle”.

Les secteurs privé et public doivent se rapprocher à cette fin. Présente lors d’une séance plénière de censure : Melissa Fleming, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour la “communication mondiale”. L’année dernière déjà, l’organisation internationale avait choqué par ses projets de surveillance du monde entier sous prétexte de pandémies. Cette porte reste ouverte – le système de santé et “l’avenir de la médecine par ARNm” sont également au programme. Il s’agit en fait d’améliorer les flux de données internationaux : Car les données sont, avec l’intelligence artificielle et les puces, “l’épine dorsale de l’économie de demain“”

Analyser une information en accès libre

On pourrait passer beaucoup plus de temps à analyser ce document en accès libre. “La caste” ne se cache pas. Elle reste arrogante et sûre de son succès. Elle est tout autant prisonnière de ses croyances. 80% du travail que devraient effectuer les services français – si nous avions encore une politique indépendante – concerne des documents en accès libre. Qu’il s’agirait d’analyser correctement, pour comprendre les manières de penser, les comportements et les ries sociaux, les croyances et les représentations de ce monde de l’entre-soi où l’on croise des politiques, des hauts fonctionnaires, des banquiers centraux, des industriels, des investisseurs.


Références:



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Claude Gélinas, Éditeur
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