Une publicité électorale de la CAQ fait réagir

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cgelinas
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16 juillet 2022


Des publicités électorales de la Coalition avenir Québec (CAQ) et le contexte dans lequel elles ont été réalisées soulèvent des questions « éthiques » auprès d’élus et d’experts, notamment en ce qui concerne la rémunération accordée à la citoyenne au coeur de cette opération de marketing.

Une dame à l’aube de ses 80 ans demeurant dans un village de la Mauricie occupe ces jours-ci le rôle principal dans des publicités diffusées à la télévision et en ligne dans lesquelles on la voit faire part, entre autres, de son appréciation du premier ministre François Legault et du ministre de la Santé, Christian Dubé. Ces publicités donnent l’impression de prendre la forme d’un micro-trottoir (vox pop). Il s’agit d’ailleurs de l’expression utilisée entre autres par la CAQ sur sa chaîne YouTube pour décrire cette série de quatre clips publicitaires réalisés en prévision des élections provinciales du 3 octobre.

[Éditeur: c'est clair que la CAQ a profité d'elle... c'est dommage pour elle car à l'évidence, elle n'est absolument pas équipée pour faire face aux conséquences de sa présence... partout!]

Dans les faits, cette dame a d’abord pris part en 2018 à un micro-trottoir dans les rues de Shawinigan. Elle a alors été interpellée à l’improviste par une équipe travaillant pour la CAQ afin de partager ses opinions sur cette formation politique et son chef. Elle a par la suite reçu un chèque de 100 dollars lorsqu’on l’a contactée pour lui indiquer que ses propos seraient utilisés à des fins publicitaires, a appris Le Devoir.

Cette dame, qui a demandé à taire son nom, a ensuite été contactée plus tôt cet été par une entreprise spécialisée dans la production de matériel visuel mandatée par la CAQ, qui s’est déplacée chez elle à la fin mai afin d’obtenir de nouveau son opinion sur le gouvernement Legault. Cet entretien filmé a duré plus d’une heure, selon nos informations. Dans les jours suivants, la dame a signé une décharge autorisant l’utilisation de son témoignage à des fins publicitaires en échange d’une somme de 250 dollars.

[Éditeur: malheureusement, son nom finira par circuler et 250$, c'est une insulte, surtout que la CAQ a VOLÉ les fonds publics québécois pour enrichir les artistes-collabos pro-masques et pro-"vaccins"-COVID-19.]

La publicité de la discorde

Dans ce contexte, peut-on appeler cette entrevue un « vox pop » ? Et surtout, la somme offerte à cette dame est-elle raisonnable, compte tenu de l’ampleur qu’a prise cette campagne publicitaire, qui a fait l’objet de parodies de la part d’humoristes, en plus de générer de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux ? Le débat est lancé.

« Très souvent, ces gens-là ne sont pas rémunérés du tout », lance au Devoir l’avocate Lyne Robichaud, qui se spécialise en droit publicitaire, au sujet des citoyens appelés à prendre part à des micros-trottoirs pour des partis politiques. « Souvent, les gens le font par conviction » et non pas pour l’argent, ajoute-t-elle.

Le président d’Upperkut, Serge Leathead, note d’ailleurs que lorsque son agence publicitaire est appelée à réaliser des « vox pop », plusieurs organisations « ne veulent pas qu’on paie à des tarifs très élevés les gens » afin d’éviter de teindre « l’authenticité » de leurs propos. « Si on fait un vox pop, il ne faut pas que l’argent serve à les rémunérer, mais à les dédommager pour le trouble subi », estime-t-il.

Contactée par Le Devoir, l’Union des artistes du Québec (UDA) a indiqué qu’elle se penchera sur ce dossier en début de semaine prochaine. On précise cependant que des zones grises entourent le recours à des citoyens pour des tournages de ce type.

Quoi qu’il en soit, d’un « point de vue éthique », la prestation de la dame en premier plan des publicités de la CAQ « mériterait » de recevoir « un cachet bien plus élevé », compte tenu du fait « qu’elle est la figure unique de plusieurs messages », analyse le professeur de publicité sociale à l’Université Laval Christian Desîlets. Selon lui, le montant octroyé aurait pu atteindre 10 000 dollars, « voire plus ».

« On pourra objecter que sa grande médiatisation a pu la satisfaire bien plus que le modeste cachet reçu, mais encore aurait-il fallu lui proposer un cachet à la hauteur de ce qui est normalement versé » pour une participation de ce type à une campagne publicitaire, ajoute l’expert.

« C’est de mettre beaucoup de pression sur une dame qui n’était peut-être pas pleinement consciente que son image serait omniprésente, au point qu’il y ait des parodies », a pour sa part réagi vendredi le député péquiste Pascal Bérubé, qui croit lui aussi que cette dame aurait dû recevoir une compensation financière plus élevée.

M. Desîlets remet d’ailleurs en question le choix du terme « vox pop » pour identifier ces publicités de la CAQ, puisque le choix de cette participante « ne doit rien au hasard », comme c’est le cas normalement dans un micro-trottoir.

[Éditeur: ce n'est absolument pas un vox pop, loin de là, en fait!]

« La façon de procéder de la CAQ est choquante. Ils le savent, il y a des règles à suivre pour être conforme aux normes de l’industrie et aux ententes avec l’Union des artistes. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que la CAQ contourne les règles à des fins partisanes », a pour sa part réagi par courriel vendredi soir le directeur des communications du Parti libéral du Québec, Maxime Roy.

Joint par Le Devoir, le CAQ n’a pas voulu commenter cette affaire, arguant que les informations concernant ses productions publicitaires « ne sont pas d’ordre public ».



Source: MSN / Le Devoir



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© Capture d'écran, YouTube de la Coalition avenir Québec -- Une dame à l’aube de ses 80 ans demeurant dans un village de la Mauricie occupe ces jours-ci le rôle principal dans des publicités diffusées à la télévision et en ligne.
© Capture d'écran, YouTube de la Coalition avenir Québec -- Une dame à l’aube de ses 80 ans demeurant dans un village de la Mauricie occupe ces jours-ci le rôle principal dans des publicités diffusées à la télévision et en ligne.
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Claude Gélinas, Éditeur
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