Legault doit une nouvelle fois défendre Fitzgibbon

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cgelinas
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8 juin 2022


Le premier ministre François Legault a défendu le droit du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, de souper avec ses amis, mercredi, alors que Québec solidaire (QS) vient de demander une enquête formelle à la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale en raison de ses relations personnelles dans un dossier de 100 millions de dollars.

M. Legault a déclaré que le lobbyiste Luc Laperrière, un ami du ministre, n’avait pas été impliqué dans une transaction par laquelle le gouvernement et Investissement Québec sont devenus, il y a deux mois, actionnaires de l’entreprise Polycor, active dans l’extraction de granit.

Quelques heures après l’annonce de la transaction, le 4 mai, M. Fitzgibbon a soupé avec M. Laperrière, qui a déjà eu un mandat de lobbyisme en 2019 et en 2020 pour Polycor, a rapporté mercredi Le Journal de Montréal.

En novembre 2020, M. Fitzgibbon a fait l’objet d’une réprimande de l’Assemblée nationale, qui entérinait une recommandation de la commissaire à l’éthique, Ariane Mignolet, en lien avec ce mandat de lobbyisme.

En se rendant au Salon bleu pour la période des questions, M. Legault a pris la défense de son ministre, qui a déjà été relevé de ses fonctions temporairement en raison de ses démêlés éthiques.

« Il a le droit de souper avec ses amis », a-t-il dit tout en marchant, en précisant que M. Laperrière n’avait pas été impliqué dans le dossier.

Vie privée

De son côté, M. Fitzgibbon s’en est pris aux journalistes, mercredi, en défendant son droit à la vie privée.

« Mes soupers personnels ne regardent que moi, a-t-il dit. Dans le cas de Polycor, il y a des faussetés qui ont été dites. Il y aura des enquêtes qui seront faites. Polycor, il n’y a aucun enjeu. »

Le ministre a dénoncé des « fabulations » concernant la transaction de 100 millions dans Polycor, qui fait déjà l’objet de vérifications de la part du commissaire au lobbyisme, Jean-François Routhier.

« L’implication d’Investissement Québec, qui a été rigoureux, permet à Polycor de garder un siège social, de garder des emplois, et là, on sort l’amalgame faux qui nuit à l’entreprise, a-t-il dit. Il n’y en a pas, d’apparence de conflit d’intérêts. »

La députée de QS Ruba Ghazal a écrit mercredi à la commissaire pour lui demander d’enquêter une nouvelle fois sur les apparences de conflit d’intérêts dans les relations entre M. Fitzgibbon et M. Laperrière.

Mme Ghazal a souligné dans sa lettre que Mme Mignolet avait déjà conclu à un manquement au code d’éthique parce que M. Fitzgibbon avait reçu son ami à titre de lobbyiste de Polycor, en 2019.

Selon l’analyse de la commissaire, cet accès aurait pu être perçu comme une contrepartie accordée à M. Laperrière parce qu’il avait plus tôt rendu service au ministre en lui achetant des actions qui auraient pu l’embarrasser.

La rencontre du 4 mai dernier [2022] met en scène « les mêmes protagonistes », a souligné QS en rappelant que la commissaire avait déjà souligné au ministre l’importance de « maintenir une certaine distance avec ses amis ».

« Il recommence à faire la même chose que la commissaire lui reprochait, a-t-elle dit. Il dit que c’est un ami et qu’il a le droit de souper avec n’importe qui. Si sa vie personnelle nuit à sa job, qu’il lâche sa job. »

Le cabinet de la commissaire a affirmé que la demande de QS était en cours d’analyse.

Propos très durs de Drainville

Québec solidaire et les libéraux ont rappelé mercredi que l’ex-ministre péquiste Bernard Drainville avait eu des propos très durs sur les manquements éthiques de M. Fitzgibbon alors qu’il était chroniqueur politique à la radio.

Le 9 décembre 2020, M. Drainville, maintenant candidat pour la Coalition avenir Québec (CAQ), réagissait aux démêlés éthiques du ministre à la suite d’un rapport de la commissaire Mignolet.

« Pierre Fitzgibbon a été d’une désinvolture et d’un je-m’en-foutisme absolument renversants, avait-il dit. Il n’écoute rien. Il fait tout ce qu’il faut pour se mettre dans le trouble. Je ne le comprends pas. »

M. Drainville déplorait que M. Fitzgibbon ait ignoré les avertissements répétés de la commissaire, qui l’invitait à respecter les règles éthiques en vendant des titres d’une entreprise, ce qu’il a fait par la suite.

« T’es en politique, bonhomme, il y a des règles qui s’appliquent, respecte les règles, avait-il lancé. Si tu ne veux pas les respecter, retourne chez vous. »

Mardi, en annonçant sa candidature, M. Drainville a évoqué des « coches mal taillées » à la CAQ, sans vouloir en dire plus.

Le Parti québécois a également dénoncé la situation de M. Fitzgibbon, mercredi. « La commissaire à l’éthique devrait encore une fois se pencher sur le cas du ministre de l’Économie et de ses liens étroits avec des représentants d’entreprises », a dit la députée Méganne Perry Mélançon.



Source: MSN / Le Devoir



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© Jacques Boissinot La Presse canadienne Le premier ministre François Legault a défendu le droit du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon de souper avec ses amis.
© Jacques Boissinot La Presse canadienne Le premier ministre François Legault a défendu le droit du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon de souper avec ses amis.
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Claude Gélinas, Éditeur
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