Branle-bas de combat des municipalités en vue du 1er juillet

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cgelinas
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19 avril 2022


La Ville de Montréal entrevoit une nouvelle hausse cette année du nombre de ménages qui devront être hébergés d’urgence à partir du 1er juillet, tandis que de nombreuses villes du Québec mettent en place pour la première fois des services d’aide d’urgence en prévision de la période des déménagements.

Dans les dernières années, le nombre de ménages à faible revenu que l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) a dû héberger temporairement à partir de la période des déménagements n’a cessé de grimper, passant de 52 en 2019 à 104 en 2020, puis à 127 en 2021, selon les données fournies au Devoir.

Ces ménages, qui sont hébergés notamment dans des hôtels, doivent parfois attendre des mois avant de retrouver un logement qui répond à leurs besoins ainsi qu’à leur capacité de payer. Ils sont d’ailleurs encore huit, à ce jour, à être hébergés temporairement par l’OMHM parce qu’ils n’ont pu trouver un logement l’an dernier, a-t-on appris.

« Tout l’enjeu, c’est que plus les logements abordables sont rares, plus ça prolonge le séjour de ces personnes-là [en hébergement temporaire] », constate en entrevue la directrice du Service de l’habitation de la Ville, Clotilde Tarditi, plusieurs quartiers de la métropole faisant face à une augmentation rapide des loyers.

Cette année, la Ville de Montréal prévoit d’ailleurs une nouvelle hausse de « 10 à 25 % » du nombre de ménages qui seront hébergés d’urgence par l’OMHM à partir du 1er juillet 2022, confie la fonctionnaire municipale, qui « espère faire de mauvaises prévisions ».

« La crise du logement à Montréal est une réalité depuis plusieurs années déjà, mais elle atteint un niveau préoccupant cette année encore », a pour sa part souligné le responsable de l’habitation au comité exécutif, Benoit Dorais, qui rappelle que le budget de l’OMHM a été bonifié cette année « afin que personne ne se retrouve à la rue lors de la période des déménagements ».

Mme Tarditi affirme d’ailleurs que la Ville entend s’assurer que les ménages sans logis le 1er juillet trouvent rapidement « des solutions pérennes » pour se loger, notamment en incitant ceux-ci à avoir recours au programme de supplément au loyer (PSL) du gouvernement du Québec. Peu de ménages dans le besoin y ont toutefois eu recours l’an passé, explique la fonctionnaire.

« Je ne pense pas me tromper en disant que, dans un marché tendu dans le sens de la rareté du logement abordable, on peut penser que des propriétaires seront moins désireux de passer par ce modèle-là », soulève Mme Tarditi.

« On s’y prépare » à Longueuil

À Longueuil, l’an dernier, 58 « demandes d’aide » ont été formulées par autant de ménages locataires, ce qui totalisait 101 personnes peinant à trouver un logement en prévision du 1er juillet, rappelle au Devoir la mairesse de la ville de la Rive-Sud, Catherine Fournier. De ce nombre, 13 ménages ont dû être hébergés temporairement avec l’aide de la Croix-Rouge, parfois pendant des mois.

Cette année, ce portrait pourrait s’assombrir dans le contexte de l’écart grandissant entre les loyers mensuels des logements « occupés actuellement » et ceux, plus récents, qui sont disponibles pour la location. Cet écart serait de plusieurs centaines de dollars, affirme Mme Fournier, qui indique que la Ville a mis en place « un comité de gestion de crise du logement, qui est déjà à pied d’œuvre » afin de soutenir les locataires qui se retrouveront au pied du mur le 1er juillet. « On s’y prépare. »

À Laval, où plusieurs secteurs connaissent une effervescence immobilière, le prix moyen des loyers a grimpé de 37 % en 10 ans, dit la conseillère municipale de Sainte-Rose et responsable des dossiers liés à l’habitation, Flavia Alexandra Novac.

« C’est plus difficile pour nous de trouver un logement abordable pour les personnes dans le besoin, mais il y a un effort d’accompagnement des locataires », par l’entremise d’un service d’aide, qui les aide à trouver un appartement, explique l’élue municipale. Ce service a d’ailleurs déjà reçu 89 demandes d’aide depuis le début de l’année.

Une première dans plusieurs villes

La crise du logement s’étend dans un nombre croissant de villes éloignées de la grande région de Montréal, ce qui a incité certaines d’entre elles à mettre en place, pour la première fois cette année, des services d’aide à leurs locataires, en prévision de la période des déménagements. C’est le cas de Granby, en Estrie, où 0,1 % des logements locatifs étaient inoccupés, l’an dernier, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

« C’est possiblement la première fois que la Ville de Granby vit ce type de problématique là », relève la mairesse, Julie Bourdon, qui indique avoir mis en place un « comité d’urgence en vue du 1er juillet ». La Ville compte entre autres embaucher « une ressource » pour l’aider à piloter l’aide qui sera offerte aux locataires dans le besoin, indique la mairesse, qui compte aussi effectuer « un appel à tous auprès des propriétaires » pour trouver « des endroits disponibles » pour des locataires dans le besoin.

« On a déjà reçu des appels de gens qui n’ont pas trouvé un logement pour le 1er juillet et qui ne savent pas quoi faire », confie d’ailleurs Mme Bourdon, qui espère être en mesure d’éviter « que la crise prenne trop d’ampleur à Granby », notamment en réservant des terrains pour des projets de logements sociaux.

À Rimouski, un service de soutien pour aider les locataires à la recherche d’un logement était déjà en place l’an passé. Le taux d’inoccupation sur le marché locatif, déjà très faible, a depuis chuté à 0,2 % pour les logements de petite taille, voire à 0 % pour ceux destinés aux familles, relève le directeur du service à la clientèle de l’Office d’habitation de Rimouski-Neigette (OHRN), Daniel Bélanger.

Afin d’éviter que des ménages du secteur se retrouvent « à la rue le 1er juillet », l’organisme doit cette année faire preuve de créativité, relève M. Bélanger, qui ne peut plus miser sur une vigie des annonces publiées sur différentes plateformes en ligne pour aider des locataires à trouver un logement. L’OHRN se tourne ainsi vers des propriétaires de maisons pour les inciter à en louer « une partie » à des locataires.

« Quand on n’a aucune option sur le marché, on doit travailler avec les citoyens pour trouver des options qui sont viables pour eux », résume Daniel Bélanger. Quant au PSL du gouvernement Legault, il est de peu d’utilité dans Rimouski, faute de « logements disponibles », lance-t-il.

Joint par Le Devoir, le cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, affirme être déjà en train de se préparer en vue du 1er juillet. La ministre a d’ailleurs eu une rencontre avec les offices d’habitation de la province « il y a quelques jours » afin de s’assurer que « tout est en place » en prévision de cette période des déménagements. Une annonce aura d’ailleurs lieu « prochainement » pour inciter les municipalités à « offrir du soutien » aux locataires dans le besoin, a écrit l’attachée de presse Bénédicte Trottier Lavoie.

« Pour ce faire, notre gouvernement rendra des sommes d’argent disponibles », a-t-elle ajouté.



Source: MSN / Le Devoir



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Claude Gélinas, Éditeur
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