Témoignage bouleversant d'un adulte malmené par une société robotique, au Québec

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cgelinas
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Voici un témoignage aussi bouleversant que criant de vérité rarement dite mais partagée par d'autres enfants québécois devenus adultes qui n'ont peut-être toujours pas les mots pour décrire ce qui leur est arrivé.

Pour que l’amour ne disparaisse pas!

La source # (ma vie)

Mon témoignage de vie…


Je suis né, baptisé et reconnu comme enfant de Dieu par l’église (qui représente la société) et mes parents. Ils m’ont promis de m’accueillir comme tel avec tout leur amour.


Mes peurs devaient être grandes à ma naissance car j’ai pleuré en étant inconsciemment angoissé à ce qui m’attendait par la suite comme toutes nos âmes sacrifiées à l’amour ou non.


Leur intention et leur désir étaient sûrement de m’aimer et de me procurer l’amour dont ils seraient les fiers géniteurs.


La réalité est que mon père et ma mère se sont déçus mutuellement, ne se sentant pas aimés l’un de l’autre. J’ai vu ma mère se faire battre; mon père partir vers d’autres femmes. J’ai vu mon créateur, mon père, me battre alors que j’étais un tout jeune enfant. Le péché de ma mère se trouvait dans le fait qu’elle n’était pas assez forte pour partir afin de nous protéger. Bien qu’elle devait m’aimer de tout son coeur; se sentant incapable d’assumer ses difficultés; elle est partie en psychiatrie.

La médecine à l’époque, a prescrit à ma mère qui avait enduré trop de peine, des anti-dépresseurs, des électrochocs, diverses autres pilules en lui promettant qu’elle retrouverait une bonne santé mentale.. Tout cela lui a enlevé une grande partie de son contact avec ses émotions.

Pendant tout ce temps, je suis parti en famille d’accueil où je me sentais insécure et totalement à la merci d’étrangers qui n’ont pas su m’aimer et m’apporter les soins dont j’avais besoin. Tirez-en vos propres conclusions. Je ne décrirai pas de détails.

Je fus traité avec des médicaments dès l’âge de 5 ans à 13 ans. Une forme de cure contre l’anxiété et l’hyper -activité. Merci à la médecine pour les résultats académiques nuls. Je me voyais différent de tous les autres et je l’étais devenu par la force des circonstances.

Ma mère sortit de l’hôpital psychiatrique. .Elle devint serveuse. Nous vivons dans un quartier défavorisé. Les patrons aiment bien cette belle servante… Ma mère connaît la danse ; elle a besoin d’amour, elle ne se voit pas comme désirable. Des hommes passent à la maison sans se soucier de moi ou de ma sœur. J’ai vu des hommes profiter de la fragilité de ma mère et de ma sœur. Ils couchaient avec elles sans se soucier de ma présence.

Lors d’une beuverie, un camionneur amoureux de ma mère me frappa , car j’avais demandé de faire moins de bruit parce que j’allais à l’école le lendemain. Les jours d’après, pour la première fois , j’ai erré dans les rues…au lieu d’aller à l’école… Je fus mis à la porte de mon établissement scolaire car on jugeait mes comportements incorrects. Le pire dans tout cela , c’est moi qui ne se sentais pas un bon garçon.

Sans connaissances, amis, travail , compétences, habitation ou même construction d’une personnalité ou d’autres liens familiaux, j’étais face au néant.

Les autres jeunes orphelins que l’on appelaient criminels m’ont recueilli. Je me suis senti apprécié et j’ai appris à subsister. Le plus beau cadeau que j’ai eu venait de l’accueil de ces gens que l’on avait rejetés.

La drogue me procura un sentiment de sécurité, de bien-être, de bonheur et je voulais en donner… à ceux qui en avaient besoin. La vente illégale a fait en sorte que nous étions criminalisés, rejetés de nos familles, de la société et mis en prison. Alors nous nous sommes armés par peur; on jouait au dur car on risquait trop. La difficulté de la vente par la répression policière et un manque de budget; dans le désarroi, j’ai opté pour d’autres choix pour me financer.

La suite prévisible est un cheminement vers le pénitencier. Je crois que je devais avoir 18 ou 19 ans. Le seul qui m’a aidé est un aumônier de prison; le père Paul Magnan. Puis je me suis mis à lire des livres qui m’apportaient beaucoup de réponses. Et par la grâce, j’ai reçu une seconde naissance en esprit et depuis ce jour, plus de 30 ans après, ma vie a complètement changée.

Donc pour ma part:

  • L’église et le mariage (papier) ne valent rien.
  • L’école et les éducateurs n’ont jamais vu ma détresse.
  • Famille d’accueil d’État et supervision... ne m’ont jamais demandé comment je me sentais et si j’étais violenté…
  • Les médicaments pendant ma jeunesse ont gâché mon enfance et mon développement.
  • Les électrochocs de ma mère l’on rendu moins apte à s’occuper de moi et de ma sœur!
  • Jamais un policier m’a demandé ce que je vivais et pourquoi j’étais rendu là. Même en prison , on voulait que j’obéisse et fonctionne comme un robot. J’étais brisé, sans avoir connu une attention, tout simplement de l’amour ou un être qui se penche sur moi.

Donc pour moi et bien d’autres qui ont vécu l’horreur avec la médecine, la justice et les services sociaux; on est bien placés pour en témoigner…. Nous les édentés comme vous dites…


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