Sylvie Gabriel prend la parole au moment de la divulgation de la décision de la Cour suprême

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Le 28 octobre 2021, Sylvie Gabriel, la mère de Jérémy Gabriel a publié une vidéo --EN VERSION INTÉGRALE-- qui sera présentée, demain le vendredi 29 octobre 2021, à la Commission des droits de la personne, à Montréal.

Demain, à la conférence de presse de la Commission des droits de la personne, le jugement sera connu, en regard de la cause qui avait été entendue le 15 février 2021, à la Cour suprême du Canada.

Lors de cette conférence de presse, cette même vidéo sera présentée mais elle aura été éditée pour la raccourcir mais dans VK, je vous partage --EN EXCLUSIVIVTÉ-- la version version intégrale (qui sera disponible à midi, le 29 octobre 2021).


Voici donc l'intégralité de la lettre de Sylvie Gabriel.


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Bonjour,

J’ai initié une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le 12 avril 2012, lorsque Jérémy avait 15 ans. J’ai porté plainte à la Commission après plus de 6 ans d’intimidation subit par mon fils, ma famille et moi-même. Vous savez, lorsqu’on vit avec une personne en situation d’handicap, c’est toute la famille qui vit avec le handicap. En 2008, j’ai été témoin que l’humoriste Mike Ward, faisait des capsules humoristiques de nature discriminatoire basés sur le handicap de mon fils.

Pendant cette même période, nous avons reçu deux offres, afin que Jeremy puisse collabore à un spectacle d’humour avec Mike Ward. Malgré l’humour noir fait sur mon fils, l’occasion était parfaite pour nous, de faire avancer la cause sociale sur les préjugés et les incompréhensions que les gens peuvent avoir sur les personnes en situation d’handicap. Malheureusement, ces offres ont été annulées. Au fil du temps, les actes discriminatoires de Mike Ward ont été répétés dans ses spectacles, sur le web et sur Facebook. Les gags se sont épidémiquement propagés sur le web. Des jeunes ont eu accès à ces capsules; et rapidement, ils se sont retrouvés dans les meilleures gags répéter à tous les jours entre eux. Ces capsules servaient d’outil d’intimidation pour Jeremy à l’école, ses sœurs, son père, et moi-même au niveau de la sphère public.

En conséquence, lors d’une certaine journée du mois de mars 2012, j’ai appelé la Commission des droits de la personne. J’ai complété le formulaire de plainte avec beaucoup de stress et d’émotions, en me questionnant : « dans quoi je m’embarque »! Je m’apprêtais à faire une plainte à l’un des plus grands intimidateurs de l’humour au Québec. J’ai donc pris tout mon courage en main et j’ai complété le formulaire de façon nerveuse. Ça m’a pris un mois avant de me décider à l’envoyer. Moi, une petite maman de Charlesbourg, j’ai décidé un jour, de porter plainte contre un géant « intimidateur » de l’humour alors qu’aucunes autres personnalités connues ne l’avait fait auparavant.

Contrairement à ce que M. Ward a toujours laissé entendre, nous et la commission avons fait 3 demandes de rencontre avec ce dernier, afin de trouver une solution à cette situation difficile à vivre pour nous. Ces demandes auraient pu conclure à une entente de réparation, excluant un montant forfaitaire. M. Ward a lui-même refusé ces opportunités et il a décidé d’en faire autrement en faisant de Jérémy, son souffre-douleur. Il a d’ailleurs affirmé lui-même dans les médias que c’était plus fort que lui en se moquant de Jérémy. Dès son jeune âge, mon fils a subi plus de 24 chirurgies majeures et il a reçu des transfusions sanguines durant une dizaine d’année. Mais comme l’a si bien dit Mike Ward, Jérémy n’est pas mort encore… Quel parent peut accepter des mots aussi si durs pour son fils. Quand vous assistez à un spectacle d’humour, vous voyez un personnage, mais si je vous demandais de remplacer ce personnage par votre propre enfant, ça vous apporterait une incommensurable douleur. Une chose est certaine, c’est que ce long processus d’intimidation d’une durée de près de 10 ans, aura sans doute aider à changer la perception du public sur ce qui est acceptable en humour. En effet, ces procédures auront permis une réflexion collective, afin d’acquérir le discernement entre l’humour saine et drôle, versus celle qui sous le masque de la plaisanterie, intimide, blesse, dénigre et discrimine.

Maintenant que l’expérience arrive à son terme. Jérémy, sa famille et moi-même demandons le respect de notre vie privé et d’avoir la paix. Je vous remercie de votre compréhension.




Source: Sylvie Gabriel, mère de Jérémy Gabriel




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La UNE de votre Journal de MONTRÉAL, édition du 30 octobre 2021 titre: Victoire en Cour suprême: "Je ne suis pas heureux d’avoir gagné, je suis soulagé", affirme Mike Ward.

Victoire en Cour suprême: «Je ne suis pas heureux d’avoir gagné, je suis soulagé», affirme Mike Ward

La victoire serrée de Mike Ward a été très bien accueillie par les humoristes même si « le mal est déjà fait »

« C’est un grand jour pour moi et un grand jour, je pense, pour l’humour. Je ne suis pas heureux d’avoir gagné, je suis soulagé », a déclaré Mike Ward quelques heures après avoir remporté sa cause devant la Cour suprême. Un soulagement qui a été partagé par les humoristes joints par Le Journal.

« J’ai fait ce que n’importe quel humoriste aurait fait », a dit Ward à la caméra, dans une vidéo de plus de six minutes publiée sur sa page Facebook.

L’humoriste a préféré faire une déclaration sur les réseaux sociaux plutôt que d’enchaîner les entrevues.

Quelques heures après sa victoire, il en a profité pour revenir sur les débuts de l’histoire et régler des comptes avec ses détracteurs.

« Quand j’ai vu que la Commission des droits de la personne disait que ma joke était méchante et que je devais payer 80 000 $ à la famille de la victime, je me suis dit que ce n’était pas vrai que cette commission allait agir comme un petit gangster d’un film de mafia », dit-il.

« Je fais de l’humour pour le monde qui aime ça. Si t’aimes pas ce que je fais, viens pas me voir. Je ne fais pas des shows dans ta cour, je les fais dans des salles. Il faut que tu achètes des billets. Je ne passe même pas à la télé, donc tu ne peux pas tomber sur moi. »

Ward a admis que cette longue histoire a profondément affecté sa santé, mentale et physique. Il a terminé sa déclaration en souhaitant bonne chance à Jérémy Gabriel dans sa vie.

« T’es un jeune homme, je ne sais pas où la vie va t’amener, mais j’espère que tu vas avoir du succès, de l’amour et du bonheur. »

« Une formidable nouvelle »

Alors que certains humoristes ont préféré ne pas commenter la décision de la Cour suprême, d’autres, comme Olivier Martineau, se sont réjouis du verdict.

« C’est une formidable nouvelle. Mike Ward n’a pas seulement défendu sa cause, il a défendu la liberté d’expression dans un contexte artistique. Ça vaudra pour l’humour, le théâtre, la danse, le cinéma. Il y aura quelque chose qui a créé un précédent. »

Maxim Martin a reconnu qu’il s’agissait d’un soulagement, même si cette victoire ne signifie pas que les humoristes peuvent dire ce qu’ils veulent.

« Les humoristes sont déjà en train de réapprendre à parler. Pour du monde comme Mike, Jean-François Mercier, Mariana Mazza et moi, c’est un vrai beau défi que d’être capable d’être aussi incisif, de passer des messages et de grafigner tout en respectant le vocabulaire d’aujourd’hui. »

Ce qu'ils ont dit

« Je trouve que ça n’a aucun sens que la Commission des droits de la personne décide de ce qui est légal ou non dans un spectacle d’humour. Ce n’est pas leur place de juger. Ça fait que je n’avais pas le choix de me battre. J’ai fait ce que n’importe quel humoriste aurait fait. [...] Je ne voulais pas créer de précédent. Je ne voulais pas que les jeunes humoristes se fassent dire « tu ne peux pas parler de ça ». Je trouvais ça inacceptable. [...] Ce procès-là a « scrapé » ma santé mentale et physique. La dernière fois que j’ai fait ce gag-là, il y a huit ans, j’étais un jeune homme mince et semi-beau. Là, je suis un gros vieillard. »

– Mike Ward


« On a toujours dit que la liberté d’expression, c’est un droit acquis. Mais c’est un droit qui vient avec des responsabilités. Ce n’est pas parce que tu peux dire n’importe quoi que tu dois dire n’importe quoi. [...] La journée où l’humour ne grafignera plus, ce ne sera pas de l’humour en santé. »

– Maxim Martin [humoriste]


« J’appuie la démarche de Mike et je suis très heureux qu’il ait gagné. »

– Jean-François Mercier [humoriste]


« Le mal a déjà été fait sur la censure. Les humoristes s’autocensurent maintenant, les producteurs ont peur qu’on aille dans certaines zones en humour. La décision d’aujourd’hui [vendredi], par contre, c’est un maudit beau pansement. C’est une blessure qui va arrêter de s’aggraver. »

– Charles Deschamps [humoriste et copropriétaire du Bordel Comédie Club]


« Il a défendu le monde de l’humour, il a défendu le droit de faire des blagues et il a défendu ce que j’appelle le droit de faire de la peine. Le grand danger, c’est qu’on commence à verser vers une société de censure, de restrictions, une société de paramétrage. »

– Olivier Martineau [humoriste]


« Qu’on soit d’accord ou non avec les propos de Mike Ward, qu’on les trouve drôles ou ignobles, reste qu’à mon avis il n’y a rien de plus important que la liberté d’expression. [...] Avec cette blague, Mike a provoqué une importante conversation publique. La décision rendue par la Cour suprême aujourd’hui [hier] a un impact direct sur la liberté d’expression des artistes. Merci Mike. »

– Patrick Groulx [humoriste]


« Je suis évidemment content pour mon ami, sans non plus être heureux que monsieur Gabriel ait perdu sa cause. Je me suis toujours fait un devoir de soutenir Mike dans cette épreuve [le procès] sans jamais prendre parti contre Jérémy. Le coût émotif et psychologique a été lourd pour chacun d’eux. Je leur souhaite maintenant qu’ils puissent tourner la page. »

– Martin Perizzolo [humoriste]


« C’est une décision très importante pour notre industrie. Elle va avoir un impact important sur la liberté d’expression, qui est au cœur de notre industrie. D’un point de vue créatif, aujourd’hui, la liberté d’expression n’a pas été restreinte. C’est certainement un grand soulagement pour tous les créateurs en humour. »

– Sylvain Parent-Bédard [fondateur de ComediHa! Fest-Québec]


« Il ne faut pas penser que ce jugement-là vient nous dire que c’est un plaidoyer pour l’irresponsabilité, la non-imputabilité. Ça m’inquiète toujours que l’on pense que la conclusion, c’est qu’ils [les humoristes] peuvent dire n’importe quoi. »

– Louise Richer [fondatrice de l’École nationale de l’humour]

Comme vous pouvez le constater, la "communauté des humoristes" se range massivement derrière Mike Ward en le consolant, lui, d'abord.

C'est absolument incautionnable puisqu'il est celui qui a perpétré les attaques "humoristiques" noires contre Jérémy Gabriel, un enfant handicapé de 13 ans sur le dos duquel il a fait une partie de ses choux gras.

La méchanceté des paroles de Mike Ward, fussent-elles de nature humoristique, n'ont pas ménagé un enfant handicapé et aujourd'hui, de nombreux membres de la communauté "humoristique" se réjouit pour... Mike Ward, l'agresseur-premier de Jérémy Gabriel.

C'est à lever le coeur.

Au fond, quand on y pense, maintenant, n'importe quel humoriste pourra rire de Jérémy Gabriel autant qu'il le souhaite et ce, en toute impunité.

Imaginez ce que les humoristes pourront dire sur... vous.

Ou vos enfants.

Ou vos proches... la liberté de détruire des vies est maintenant protégée par le Cour suprême.

Yééé...



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