Québec autorise les infirmières praticiennes spécialisées à prendre en charge des patients

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cgelinas
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13 avril 2024


Les infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne (IPSPL) pourront prendre en charge des personnes inscrites au guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) à compter du 15 avril 2024, a annoncé jeudi le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Jusqu’ici, seuls des omnipraticiens pouvaient le faire.

« Ça valorise beaucoup la profession d’infirmière », a déclaré le ministre jeudi matin en se réjouissant « d’améliorer l’accès pour tous les Québécois ».

[Éditeur: ça va faire augmenter les coûts car il va falloir payer pour la "consultation" avec l'IPSPL et dans de nombreux cas, payer aussi pour la consultation (souvent nécessaire) avec le médecin. Les détails ne sont pas clairs (peut-être intentionnellement) mais on ne peut pas ignorer cette possibilité qui serait encore plus ruineuse que le modèle actuel.]

Si tout se passe bien, ce changement pourrait faire fondre la liste de patients orphelins au Québec qui compte toujours 630 000 personnes. En effet, un millier d’infirmières pourront éventuellement prendre en charge chacune entre 250 et 800 patients, soit entre 250 et 800 000 personnes.

[Éditeur: la prochaine étape sera la prise en charge par une intelligence artificielle, publique ou privée.]

Or, la mesure, qui entrera en vigueur la semaine prochaine, ne touchera dans l’immédiat que quelques dizaines d’IPS, l’équivalent de deux à quatre pour chacune des onze cliniques spécialisées déjà ouvertes.

Aptes à traiter 95 % des problèmes

Aux patients qui pourraient craindre d’être moins bien servis par une IPS que par un médecin de famille, le ministre rétorque que les IPS sont capables de traiter 95 % des problèmes des patients et qu’elles peuvent se référer aux médecins lorsque ce n’est pas le cas.

[Éditeur: moins de revenus pour les médecins ou un arrangement qui va juste coûter le double au trésor public?]

« On ne peut pas juste mettre la pression sur les médecins », a-t-il dit. M. Dubé mentionne aussi que dans certains groupes de médecine familiale (GMF), les patients sont déjà suivis à 95 % par une IPS même s’ils sont jumelés à un médecin.

[Éditeur: ça en dit long sur la réelle utilité des médecins.]

Pour l’heure, seules les infirmières qui travaillent dans les nouvelles cliniques d’IPS pourront prendre en charge des patients toutefois.

Celles qui oeuvrent en GMF ou encore dans des organismes comme la clinique SABSA à Québec n’ont pas encore le pouvoir de le faire. Cela devra faire l’objet d’une négociation financière avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). À l’heure actuelle, les membres de la FMOQ qui pratiquent en GMF reçoivent une prime lorsqu’ils supervisent une infirmière.

[Éditeur: on dirait des négociations d'arrière-coulisses entre organisations mafieuses...]

Exode vers le privé?

Jeudi, Québec solidaire a vu dans cette annonce une « bonne nouvelle ». Le parti craint toutefois qu’une partie des IPS dotées de ces nouveaux pouvoirs quittent le réseau public pour pratiquer dans le privé. Ces dernières années, des dizaines d’entre elles ont fait ce choix en prétextant, pour la plupart, que leurs conditions de travail n’étaient pas suffisamment intéressantes.

« Elles vont ouvrir leurs propres cliniques privées, puis elles vont charger de l’argent aux patients », a fait valoir le député de Rosemont, Vincent Marissal, qui affirme recevoir des plaintes à ce sujet à son bureau de circonscription à Montréal.

[Éditeur: c'est effectivement ce qui pourrait se produire. Le privé a de beaux jours devant lui, au Québec de la CAQuisterie.]

Questionné à ce sujet, le ministre Christian Dubé a reconnu l’existence « d’enjeux de main-d’oeuvre » dans les cliniques d’IPS. Toutefois, il plaide que « le débat sur le privé » n’a « rien à voir » avec son annonce.

L’aboutissement d’une démarche de plusieurs années

Bon prince, le ministre Dubé a reconnu que cette avancée était aussi le fruit du travail de ses prédécesseurs Danielle McCann et Gaétan Barrette qu’il a remerciés.

L’ancien ministre libéral Gaétan Barrette avait investi massivement en 2017 pour augmenter le nombre d’IPS diplômées au Québec. Des 100 quelque qu’on recensait à l’époque, elles devraient franchir le cap des 1400 cette année. Quant à Mme McCann, c’est elle qui a fait adopter en 2020 le projet de loi 43 leur donnant plus de responsabilités.

« Ça confirme ce que la loi permet », a réagi le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la Santé (FIQ), Jérôme Rousseau. Le syndicat espère maintenant qu’on ne s’arrête pas là. « Il ne faut pas que ce soit [fait] à des fins purement statistiques. […] Je vois venir le ministre Dubé qui va se vanter [du fait] qu’il y a moins de patients sur les listes d’attente. »

À terme, les IPS inscrites devront toutes faire partie d’une équipe interdisciplinaire, dit-il. Sinon les patients auxquels elles sont jumelées ne se retrouvent pas orphelins de nouveau lors d’une absence ou d’un congé de maladie d’une IPS.

Un point de vue que partage la présidente sortante de l’Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec (AIPSQ), Christine Laliberté. « Ça prend une prise en charge d’équipe », dit-elle. Il ne faut pas remplacer l’idée d’un médecin de famille pour tous, poursuit-elle par celle d’une « IPS pour tous ».



Source: MSN / Le Devoir



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Claude Gélinas, Éditeur
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