L’ordre mondial d’après-guerre s’effondrerait s’ils ne censuraient pas Internet

19 février 2024, 23:30

16 février 2024

Mike Benz à Tucker Carlson: Du point de vue de l’OTAN, l’ensemble de l’ordre mondial d’après-guerre s’effondrerait s’ils ne censuraient pas Internet

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Le directeur de la « Foundation For Freedom Online », Mike Benz, parle de la façon dont l’establishment occidental de la défense et de la politique étrangère a créé, utilisé, puis s’est retourné contre le concept de liberté d’expression sur Internet, lors d’une interview avec Tucker Carlson.

« La liberté d’expression sur Internet a été un instrument de l’art de gouverner presque depuis la privatisation d’Internet en 1991... La liberté d’expression a été défendue plus que quiconque par le Pentagone, le Département d’État et l’architecture blob des ONG de la CIA comme un moyen d’aider les groupes dissidents du monde entier à renverser les « gouvernements autoritaires », comme ils ont été présentés.

« Essentiellement, la liberté d’expression sur Internet a permis aux opérations de changement de régime d’être en mesure de faciliter l’agenda de l’establishment de la politique étrangère du département d’État », a déclaré Benz. Google en est un excellent exemple, Google a commencé comme une subvention de la DARPA par Larry Page et Sergey Brin alors qu’ils étaient doctorants à Stanford, et ils ont obtenu leur financement dans le cadre d’un programme conjoint de la CIA et de la NSA pour cartographier comment les « oiseaux d’une même plume se rassemblent » en ligne grâce à l’agrégation des moteurs de recherche. Et puis, un an plus tard, ils ont lancé Google et sont devenus un entrepreneur militaire peu de temps après.

« Toute la technologie de la liberté d’expression sur Internet a été initialement créée par notre État de sécurité nationale. Des VPN pour masquer votre adresse IP, des TOR et le dark web pour pouvoir acheter et vendre des biens de manière anonyme, et des chats cryptés. Toutes ces choses ont été créées dans le cadre de projets de la DARPA ou de projets conjoints de la CIA et de la NSA pour être en mesure d’aider des groupes soutenus par les services de renseignement à renverser des gouvernements qui causaient des problèmes à l’administration Clinton, à l’administration Bush et à l’administration Obama.

« Ce plan a fonctionné comme par magie de 1991 à 2014 environ, lorsqu’il a commencé à y avoir une volte-face sur la liberté d’Internet et son utilité. »

Le point culminant du mouvement pour la liberté d’expression sur Internet a été le Printemps arabe en 2011-2012, lorsque tous les gouvernements adversaires de l’administration Obama – l’Égypte, la Tunisie – ont tous commencé à être renversés par les révolutions Facebook, Twitter. Le département d’État a travaillé en étroite collaboration avec les entreprises de médias sociaux pour être en mesure de maintenir les médias sociaux en ligne pendant ces périodes.

« En 2014, après le coup d’État en Ukraine, il y a eu un contre-coup d’État inattendu où la Crimée et le Donbass se sont séparés avec essentiellement un filet de sécurité militaire auquel l’OTAN n’était pas du tout préparée à l’époque », a-t-il déclaré. « Ils ont eu une dernière chance, c’est-à-dire le vote sur l’annexion de la Crimée en 2014, et lorsque les cœurs et les esprits des habitants de la Crimée ont voté en faveur de l’adhésion à la Fédération de Russie, cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le concept de liberté d’expression sur Internet aux yeux de l’OTAN. Ils ont vu la nature fondamentale de la guerre changer à ce moment-là.

« L’OTAN, à ce moment-là, a déclaré ce qu’on appelle la doctrine Gerasimov... que la nature fondamentale de la guerre a changé, qu’il n’est pas nécessaire de gagner des escarmouches militaires pour s’emparer de l’Europe centrale et orientale, tout ce que vous avez à faire est de contrôler l’écosystème des médias et des médias sociaux parce que c’est ce qui contrôle les élections. Et si vous mettez la bonne administration au pouvoir, elle contrôle l’armée. Il est donc infiniment moins coûteux qu’une guerre militaire de simplement mener une opération d’influence politique organisée sur les médias sociaux et les médias traditionnels », a-t-il poursuivi.

« Une industrie s’est créée le Pentagone, le ministère de la Défense britannique et Bruxelles en une infrastructure de guerre politique organisée créée initialement en Allemagne et en Europe centrale et orientale pour créer des « zones tampons psychologiques » », a-t-il déclaré. « Créer la capacité de faire travailler l’armée avec les entreprises de médias sociaux pour censurer la propagande russe ou pour censurer les groupes populistes de droite en Europe qui montaient en puissance politique à l’époque en raison de la crise des migrants. »

« Lorsque le Brexit s’est produit en 2016, c’était un moment de crise où, tout à coup, ils n’avaient plus seulement à se soucier de l’Europe centrale et orientale, mais aussi de l’Occident – cette idée d’un contrôle russe sur les cœurs et les esprits. »

« Le Brexit a eu lieu en juin 2016, le mois suivant à la Conférence de Varsovie, l’OTAN a formellement amendé sa charte pour s’engager expressément en faveur de la guerre hybride en tant que nouvelle capacité de l’OTAN. Ils sont passés de 70 ans de chars d’assaut à ce renforcement explicite des capacités de censure des tweets qu’ils considéraient comme des mandataires russes. Et encore une fois, il ne s’agit pas seulement de propagande russe. Ce ne sont pas des groupes du Brexit, des groupes comme Matteo Salvini en Italie, en Grèce, en Allemagne ou en Espagne avec le parti Vox. »

« À l’époque, l’OTAN publiait des livres blancs disant que la plus grande menace à laquelle l’OTAN est confrontée n’est pas une invasion de la Russie, mais qu’elle perd les élections nationales à travers l’Europe au profit de tous ces groupes populistes de droite, qui, parce qu’ils étaient principalement des mouvements de la classe ouvrière, faisaient campagne pour une énergie russe bon marché à un moment où les États-Unis faisaient pression sur cette politique de diversification énergétique. Après le Brexit, ils ont fait valoir que l’ensemble de 'l’ordre international fondé sur des règles' s’effondrerait si l’armée ne prenait pas le contrôle des médias. »

« Ainsi, l’OTAN serait tuée sans qu’une seule balle ne soit tirée, et sans l’OTAN, il n’y aurait pas d’organe d’application de la loi pour le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale, de sorte que maintenant les acteurs financiers qui dépendent du bélier de l’État de sécurité nationale seraient fondamentalement impuissants face aux gouvernements du monde entier. »

« De leur point de vue, si l’armée ne commençait pas à censurer Internet, toutes les institutions et infrastructures démocratiques qui ont donné naissance au monde moderne après la Seconde Guerre mondiale s’effondreraient. »

Source: Real Clear Politics

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