Pfizer, Moderna, Sanofi, Medicago et autres parlent d'un « grave précédent » qui aura des conséquences.
Pour la première fois à travers le monde, des parlementaires canadiens ont obtenu l'accès aux contrats non caviardés que les fabricants de vaccins contre la COVID-19 ont signé avec le gouvernement.
Les compagnies pharmaceutiques mettent en garde le Canada de l'impact sur sa réputation.
[Éditeur: non, mais... les compagnies pharmaceutiques ont du front tout le tour de la tête de menacer les Canadiens qui veulent la transparence. Qu'est-ce que "big pharma" veut nous cacher, exactement? Justement, ils ne veulent surtout pas qu'on sache ce qui se trouve dans leurs contrats de vente de vaccins-COVID... ni aucun autre contrat, incidemment.]
La décision, passée inaperçue, a été entérinée jeudi soir, lors du comité parlementaire des comptes publics, à Ottawa. Les députés de l'opposition, majoritaires, ont voté pour la divulgation, au nez et à la barbe des dirigeants des compagnies Pfizer, Moderna et Sanofi, venues témoigner pour les convaincre de renoncer à cette divulgation.
- https://www.noscommunes.ca/Committees/fr/PACP
- https://www.noscommunes.ca/Committees/f ... d=12005242
Aucune version non caviardée n'a été fournie à des parlements à travers le monde, a expliqué la PDG de Moderna Canada, Patricia Gauthier. Nous n'avons fait ça nulle part sur la planète, a renchéri la présidente de Pfizer Canada, Najah Sampson.
[Éditeur: et bien justement, ça aurait dû être fait partout. Pfizer a volontairement insisté pour garder les peuples dans l'ombre, en regard de ces contrats toujours secrets.]
D'ici deux semaines, les 11 députés membres de la commission des comptes publics pourront prendre connaissance de tous les détails des contrats dans une salle à huis clos, surveillée par un greffier, sans possibilité d'enregistrer ou de prendre des notes.
[Éditeur: c'est un pas dans la bonne direction mais c'est trop timide parce que tous les Canadiens doivent avoir accès à 100% des contenus liés à ces contrats de vente de vaccins-COVID.]
Les parlementaires auront ainsi accès au prix par dose payé par Ottawa à chaque compagnie, mais aussi à toutes les clauses éventuelles auxquelles s'est soumis le gouvernement fédéral.
[Éditeur: on aurait dû savoir ça AVANT les "achats" qui ont essentiellement été conduits dans le secret et dont les clauses sont encore inconnues du public. Ce qui est scandaleux.]
Au total, le Canada a acheté 169 millions de doses pour un coût d'environ cinq milliards de dollars(Nouvelle fenêtre). Depuis décembre 2020, plus de 97 millions de doses ont été administrées à la population du pays, du jamais vu dans l'histoire canadienne.
On va voir si on a payé des prix exorbitants, dit la députée à l'origine de la motion, la bloquiste Nathalie Sinclair-Desgagné, en entrevue avec Radio-Canada.
Elle souhaite analyser les clauses de responsabilités, les quantités minimales d'achats, les échéances de livraison et les éventuelles clauses de non-revente ou don.
« Nous voulons simplement nous assurer qu’il n’y a pas eu d’abus et d’erreurs de part et d’autre. Et s'il y a eu des erreurs, que nous puissions apprendre de nos erreurs pour ne pas les refaire dans le futur, s'il y a une autre pandémie. »
— Une citation de Nathalie Sinclair-Desgagné, députée du Bloc québécois de Terrebonne
Un « grave précédent » qui aura des conséquences, préviennent les fabricants
Les dirigeants des compagnies pharmaceutiques ont, tour à tour, expliqué aux parlementaires que leur vote risque de nuire à leur industrie qui investit des milliards de dollars chaque année.
Selon la présidente de Pfizer Canada, cette décision va créer un précédent avec des conséquences inattendues sur la réputation du Canada et ça envoie un message inquiétant à toutes les industries sur comment ce pays respecte ses obligations commerciales.
« Ces contrats contiennent des informations sensibles commercialement qui sont susceptibles d'intéresser nos compétiteurs et un préjudice dans nos discussions avec d'autres partenaires. »
— Une citation de Najah Sampson, présidente de Pfizer Canada.
La PDG de Moderna a évoqué des « risques élevés »: la confiance en la sécurité de l'information sur nos contrats et notre chaîne d'approvisionnement est directement liée au fonctionnement mondial de notre organisation.
[Éditeur: des secrets contre le meilleur intérêt des Canadiens. Ça ouvre la porte à diverses schèmes abusifs ou frauduleux... ou les deux.]
Le directeur général de Sanofi Canada, Jean-Pierre Baylet a parlé d'un « grave précédent ».
« La divulgation des informations de ce contrat pourrait nous mettre dans une situation difficile. La pandémie continue, il y a d'autres négociations en cours dans d'autres pays. »
— Une citation de Jean-Pierre Baylet, directeur général de Sanofi Canada
Les députés tentent de rassurer les compagnies
Vous n’êtes pas en terrain hostile, a prévenu d'emblée la députée du Bloc Nathalie Sinclair-Desgagné. Nous sommes reconnaissants envers votre travail durant la pandémie. Vous avez fait quelque chose d'exceptionnel.
[Éditeur: pfff... n'importe quoi! Non, absolument pas! Quiconque a des neurones fonctionnels voient clairement l'arnaque covidienne, à ce point-ci mais dans le contexte de la soumission habituelle des députés d'Ottawa, incluant ceux qui Bloc vacciné et masqué, on comprend que ce discours Calinours pour les fabricants pharmaceutique s'impose un peu de lui-même. Mais dans les faits, tous les députés devraient exiger la pleine transparence.]
Selon elle, les compagnies « exagèrent » les conséquences potentielles de ces dévoilements. Ça ne créerait pas de dangereux précédent.
[Éditeur: elle a raison, les fabricants de vaccins ne veulent pas être exposées alors elles menacent ceux qui voudraient les exposer, au sens large.]
Le député conservateur Kelly McCauley a rappelé aux dirigeants qu'il y a eu des fuites de tels contrats dans les médias de plusieurs pays, et il n'y a pas eu de conséquences graves.
Des pressions exercées sur les parlementaires
Plusieurs membres du comité des comptes publics se sont plaints d'avoir reçu des lettres de différentes chambres de commerce et compagnies pharmaceutiques à travers le pays pour tenter de les convaincre de voter contre la motion.
[Éditeur: une autre preuve que ces lobbys doivent être identifiés et exposés pour leur action anti-citoyenne, contre l'intérêt des Canadiens et pour les combines secrètes qui ne peuvent exister qu'en présence de "secrets".]
Toutes les lettres nous menaçaient à mots couverts, a dit Kelly McCauley. Elles laissaient entendre que vos investissements pourraient quitter le pays.
La vérificatrice générale du Canada a déjà analysé les contrats et fait une enquête, mais les députés ont rappelé qu'elle n'avait pas pu répondre à leurs questions sur le contenu de ces contrats, en raison de la confidentialité des informations commerciales, à laquelle elle est soumise.
[Éditeur: cette confidentialité est scandaleuse, dans le contexte. L'intérêt commercial de transnationales étrangères passe avant l'intérêt public.]
Le rapport de la vérificatrice concluait notamment qu'au moins 50 millions de doses avaient été achetées en trop, soit une valeur d'environ 1,5 milliard de dollars.
Un député conservateur a rappelé au dirigeant de Medicago, qui participait au comité par visioconférence, que sa compagnie a reçu 173 millions de dollars d'aide publique au Canada sans avoir livré une seule dose.
Mais que pourraient donc faire les parlementaires des informations d'intérêt public qu'ils trouveraient dans les contrats s'ils sont soumis à une stricte confidentialité? S’il y a quelque chose de scandaleux dans ces contrats, ça va finir par se savoir, a répondu Nathalie Sinclair-Desgagné à Radio-Canada.
Source: Radio-Canada
Voici les témoins du 23 mars 2023 (Réunion 54):
Pfizer Canada
Fabien Paquette, leader des vaccins, Gamme des vaccins ARNm et antiviraux
Najah Sampson, présidente
Medicago Inc.
Toshifumi Tada, président et chef de la direction
SANOFI Canada
Jean-Pierre Baylet, directeur général, vaccins
Moderna Inc.
Patricia Gauthier, présidente, directrice générale, Canada
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