Notre électricité à bas prix attire les entreprises chez nos voisins

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cgelinas
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21 octobre 2022


Une usine de 20 milliards $ US verra le jour dans l’État de NY grâce à de bas tarifs.


Pendant qu’Hydro-Québec retarde des projets d’investissement d’entreprises ici, des firmes américaines comme Micron et IBM vont profiter de l’électricité «verte» à bas prix de la société d’État pour les années à venir.


«Est-on en train d’aider des compétiteurs? La question se pose. On devrait aider le Québec avant l’État de New York, non?» questionne Jocelyn B. Allard, président de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité (AQCIE).

Au début octobre, le géant de la technologie Micron a déclaré qu’il investirait 20 milliards de dollars dans une nouvelle usine de semi-conducteurs à Clay, dans le nord de l’État de New York.

Dans une entrevue au Washington Post, le sénateur de New York Charles E. Schumer a déclaré que Micron a choisi le site en partie parce qu’il est proche d’une centrale hydroélectrique à Niagara Falls, qui produit de l’électricité peu coûteuse.

Un autre géant américain, IBM, a lui aussi annoncé au début du mois un investissement de 20 milliards de dollars américains dans la Hudson Valley pour les 10 années à venir.

Sur son site web, IBM spécifie que sa stratégie énergétique vise à acheter de l’électricité générée par des centrales établies dans la même région où IBM consomme son électricité.

Hypothèses

«Si le Québec ne vendait pas son électricité à l’État de New York, est-ce que de l’électricité verte provenant du même État aurait été disponible pour Micron? Je ne suis pas certain, puisque la décarbonation de la ville de New York est une priorité pour eux. Donc, est-ce que Micron aurait pu être attiré par notre électricité verte ici, au Québec? Ce sont des hypothèses, mais ce genre de questionnements ne semblent pas être présents dans les choix pas toujours transparents d’Hydro-Québec», ajoute M. Allard.

Rappelons qu’en décembre 2021, Hydro-Québec s’est entendue avec l’État de New York pour fournir à la région, lors de la mise en service complète du chantier, 1250 mégawatts, soit l’équivalent de la consommation de plus d’un million de foyers. Le contrat est d’une durée de 25 ans.

Outre l’électricité à bas prix, le CHIPS and Science Act du président Joe Biden, un programme de subventions aux fabricants de semi-conducteurs et de puces informatiques, a contribué aux annonces d’investissements des deux géants américains.

Des freins au Québec

La situation est fâchante pour nombre d’entreprises québécoises, qui voient leurs ambitions freinées par Hydro-Québec depuis plusieurs mois.

D’ailleurs, selon un document obtenu de la Régie de l’énergie, les abonnements au tarif L et les contrats spéciaux d’Hydro-Québec, qui représentent les clients industriels comme les alumineries et autres gros consommateurs, stagnent depuis presque 10 ans.

Beaucoup d’entreprises ont des projets de décarbonation ou d’expansion industrielle. Et de nouveaux joueurs voudraient s’installer au Québec. Mais ces projets doivent attendre, car l’énergie d’Hydro est maintenant très prisée. Pour atteindre la carboneutralité en 2050, le Québec a besoin de 100 térawattheures (TWh) de plus, soit 50 % de la capacité actuelle d’Hydro-Québec, selon le plan stratégique d’Hydro.

«Depuis un an, les gens se font dire par Hydro-Québec : on ne peut pas vous dire si on est capable de vous servir pour le projet que vous avez l’intention de faire. On ne sait pas si on a l’électricité pour vos demandes. On ne veut pas se commettre. En même temps, Hydro se vante d’avoir des contrats d’exportation qui seront très rentables. C’est un peu décevant», mentionne Jocelyn B. Allard.

«On veut faire les deux, exporter et développer le Québec. Ces deux fronts-là ne sont pas du tout incompatibles. On a reçu beaucoup de demandes de projets, et ces projets vont se faire, c’est une question de temps et de choisir les projets les plus porteurs», précise Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec.


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Hydro-Québec a salué hier la mise sur pied d’un comité interministériel, qui sera présidé par le premier ministre François Legault, chargé de définir une « grille de priorisation » des projets industriels en lien avec la transition énergétique.


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L’entente entre Hydro-Québecet l’État de New York

  • 1250 mégawatts d’électricité fournis par Hydro-Québec à l’État de New York.
  • Une entente d’une durée de 25 ans.
  • Des revenus potentiels pour Hydro-Québec à près de 30 milliards $ US pendant cette période.
  • Une ligne électrique enfouie sur une distance de 545 kilomètres aux États-Unis, dont une bonne partie sous le lac Champlain.


Source: Journal de Montréal



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