Montréal: De plus en plus de profs s’en vont

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cgelinas
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2 septembre 2022


Les professeurs sont de plus en plus nombreux à décrocher à Montréal : dans l’île, les démissions d’enseignants ont connu une hausse marquée de 53 % en trois ans, et un millier d’entre eux ont quitté leur école.

C’est qu’en période de pénurie, les enseignants ont le luxe de choisir où ils veulent travailler.


S’ils étaient 259 à avoir démissionné en 2019-2020, ce nombre a grimpé à 397 en 2021-2022. Au seul centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), 103 enseignants ont remis leur démission depuis le 1er juillet dernier. Un nombre qui inclut les professeurs permanents, mais aussi ceux qui avaient des postes à temps partiel et les suppléants.

Catherine Fortin a fait le saut à la fin de la dernière année scolaire pour s’établir avec sa famille à Sainte-Adèle, dans les Laurentides.

« C’est le travail qui me retenait à Montréal, j’étais dans une magnifique école », dit Mme Fortin, qui aura enseigné cinq ans à Montréal. Mère de deux jeunes enfants, elle aurait souhaité avoir un horaire de quatre jours par semaine, ce que son employeur ne lui permettait pas.

Avec la pénurie d’enseignants qui est partout, je ne me retrouvais plus avec les mains liées. Ç’a été super facile d’aller ailleurs, les gens sont contents de nous accueillir.

Catherine Fortin, enseignante

À l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES), on constate que bien des écoles ont récemment eu à composer avec une ou deux démissions de profs.

« Une des particularités de Montréal, c’est que beaucoup de ses enseignants n’habitent pas sur l’île », dit la présidente de l’AMDES, Kathleen Legault. Quand on a annoncé que des travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine se poursuivraient jusqu’en 2025, par exemple, « on a eu plein de démissions dans l’est de l’île », illustre Mme Legault.

Les trois centres de services scolaires de Montréal expliquent que la principale raison donnée par leurs professeurs qui remettent leur démission est un déménagement. Où vont-ils ? Restent-ils à Montréal ou quittent-ils carrément la région ? Impossible de le savoir.

Au centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, où une cinquantaine de profs partent chaque année, on explique que « plusieurs démissions sont liées au contexte géographique et à un marché d’employés où il est maintenant possible d’obtenir un poste à proximité de son domicile ».

Des départs chez les jeunes et moins jeunes

Seul le CSSDM nous a fourni des données sur l’ancienneté des professeurs démissionnaires. Depuis 2019, près de 50 % d’entre eux avaient moins de cinq ans d’ancienneté.

Les jeunes enseignants, dit la présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Beauvais-St-Pierre, observent ce qui se passe dans les centres de services scolaires autour de Montréal où travaillent leurs amis.

Ils voient que certains enseignent dans une école neuve et en bon état et peuvent travailler quatre jours par semaine.

Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal

Montréal, pour un enseignant, c’est « des écoles délabrées, le manque de services, des pénuries de professionnels, des classes multiethniques, des enfants qui ne parlent pas le français », énumère Mme Beauvais-St-Pierre.

« Ça se peut qu’un prof qui commence à enseigner se dise : ayoye, c’est difficile », poursuit-elle.

Ce n’est pas moins grave quand ce sont des enseignants d’expérience qui désertent les écoles de Montréal, observe Kathleen Legault, de l’AMDES. « C’est une perte d’expertise », dit-elle.

« Il y a des défis particuliers à travailler en milieu montréalais, et on s’appuie sur le personnel d’expérience pour accueillir les nouveaux qui arrivent, qu’ils soient qualifiés ou pas », rappelle Mme Legault.

Multiples raisons

Peu importe le centre de services scolaire, la principale raison invoquée par les professeurs qui démissionnent est celle du changement de ville ou de région.

Le désir d’une meilleure conciliation travail-famille, l’obtention d’une promotion, une insatisfaction par rapport aux conditions de travail, un changement de carrière ou un retour aux études figurent aussi parmi les raisons invoquées par les enseignants qui partent.

« Contrairement au mythe populaire en éducation, très peu d’enseignants du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys quittent le secteur de l’éducation à la suite d’une démission », indique Chrystine Loriaux, porte-parole de ce centre de services.

Catherine Fortin ne quitte pas l’enseignement, mais les raisons qui l’ont poussée à quitter Montréal étaient multiples. Il y avait la conciliation travail-famille, oui, mais aussi les prix exorbitants des logements en ville. Elle a acheté une maison dans les Laurentides.

« On aurait voulu devenir propriétaires à Montréal que ça n’aurait pas été possible », constate Mme Fortin.

N’empêche, dit-elle, c’est à Montréal que son rêve d’enseigner dans une école alternative est devenu réalité. « Je n’en reviens pas qu’on n’ait pas réussi à me garder », s’étonne l’enseignante.



Source: La Presse



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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE -- Pas moins de 103 enseignants du centre de services scolaire de Montréal ont remis leur démission depuis le 1er juillet dernier [2022].
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PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE -- Catherine Fortin, enseignante ayant quitté Montréal pour Sainte-Adèle, dans les Laurentides
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PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE -- Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal
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