Ça va mal à Pékin: les tests bric-à-brac du gouvernement chinois

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cgelinas
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La façon dont les autorités chinoises effectuent leurs tests de COVID-19 a instantanément transformé en cauchemar l’assignation olympique de deux employées de Radio-Canada récemment débarquées à Pékin. Cette situation laisse présager de sérieux problèmes quand les athlètes canadiens arriveront dans la capitale chinoise à compter de la semaine prochaine.

[Éditeur: la covidisterie est mondiale, incluant en Chine... pour le paraître, parce que ça n'a RIEN à voir avec la "santé".]


N.D.L.R. Avant d’aller plus loin, il est important de souligner que j’ai pu suivre cette histoire d’heure en heure au cours des derniers jours parce que ma femme, Chantal Léveillé, y est directement mêlée. Elle est rédactrice en chef à Radio-Canada Sports. L’autre collègue impliquée dans cette affaire a demandé à ne pas être nommée dans ce texte parce qu’elle craint des représailles des autorités chinoises.

Fin de la mise au point.



À chaque Jeux olympiques, Chantal Léveillé et plusieurs autres collègues de Radio-Canada/CBC arrivent sur les lieux plusieurs jours avant les équipes de journalistes, de commentateurs, de caméramans et de techniciens. Certains techniciens arrivent même des mois à l’avance. Ces collègues sont chargés d’ouvrir le chemin pour le reste de la délégation. Ils s’assurent que notre salle de rédaction, nos systèmes de communication et toutes nos positions sur les sites seront fonctionnels au moment de déployer notre couverture.

Nous sommes en ondes près de 23 heures par jour durant les Jeux et il y a plus d’une centaine d’employés sur place. Il faut que tout fonctionne au quart de tour.

Samedi dernier, donc, une équipe de sept employés de Radio-Canada est arrivée à Pékin. Au sein du groupe, Chantal Léveillé et une collègue étaient les seules qui avaient contracté la COVID-19 en décembre dernier. Toutes deux doublement vaccinées, elles se sentaient toutefois en totale sécurité puisque les chances de contracter la COVID-19 deux fois dans un court laps de temps sont infinitésimales.

En plus, les autorités chinoises avaient exigé que chacune d’elles produise pas moins de cinq tests négatifs avant de s’envoler pour Pékin! Ces tests avaient été effectués dans un des laboratoires privés les mieux cotés au Canada.

Le hic, c’est que lorsqu’on débarque en Chine, les tests effectués ailleurs n’ont aucune valeur. Dans un texte publié hier par nos collègues de la CBC, le médecin en chef du Comité olympique canadien, le docteur Mike Wilkinson, sonnait d’ailleurs l’alarme à cet effet. À son avis, plusieurs athlètes canadiens risquent de voir leurs Jeux compromis.

Lorsqu’elles ont été testées à leur arrivée à l’aéroport de Pékin, Chantal Léveillé et sa collègue, stupéfaites, ont appris qu’elles avaient produit des tests positifs. Rappelons qu’elles avaient subi cinq tests négatifs avant de partir, dont le dernier moins de 72 heures avant de quitter Montréal.

Trois fois par jour, quelqu’un dépose un repas à sa porte.

Le deuxième test de sa collègue s’est avéré négatif. Cette dernière a pu commencer à vaquer à ses occupations mais, dès le lendemain, les autorités chinoises lui ont annoncé que son plus récent résultat était non concluant ». On l’a alors soumise à un protocole sévère de 14 jours interdisant tout contact rapproché avec qui que ce soit, ainsi que l’obligation de manger seule et d’emprunter un corridor différent pour se rendre dans les locaux de Radio-Canada au Centre international de diffusion.

Mardi, 24 heures plus tard, on lui a annoncé qu’elle avait produit un test positif et elle a aussitôt été placée en isolement.

Lundi dernier, deux jours après son arrivée, Chantal Léveillé a produit un test négatif. Elle était certaine que sa mésaventure tirait à sa fin. Mais le lendemain, les autorités chinoises l’ont prévenue qu’elle avait recommencé à tester positive…

Effectivement, les Chinois poussent la sensibilité de leurs tests à des niveaux extrêmes.

Le docteur Wilkinson a expliqué que le seuil de cycle (souvent identifié comme la valeur CT sur les résultats de tests) utilisé par les Chinois est de 40. Plus le seuil de cycle est élevé, moins la personne testée est contagieuse. Au Canada, le seuil de cycle déterminant qu’une personne n’est plus contagieuse s’élève à 35. Le seuil établi par la LNH et la NBA est de 30, écrivaient nos collègues de la CBC.

[Éditeur: donc, 40 cycles d'amplification seraient... mauvais? Parce que susceptible de produire des faux-positifs?]

Si la sensibilité d’un test est grimpée dans le tapis, le test devient très susceptible de produire des faux positifs. Ça devient en quelque sorte une loterie. On vous déclarera positif même si on capte des débris de virus qui sont morts », m’a expliqué le PDG d’une grande entreprise spécialisée dans les tests et les analyses de laboratoire. Pour des raisons commerciales, il a toutefois demandé à ne pas être identifié.

Le docteur Michel Roger abonde dans le même sens. Ce dernier est médecin, microbiologiste et infectiologue au CHUM. Jusqu’en septembre dernier, il était le directeur du laboratoire de santé publique du Québec. Ce laboratoire est responsable des tests PCR effectués au Québec.

« En partant, peu importe le pays, on peut en rater des tests. Il arrive qu’on obtienne le mauvais résultat. Mais la situation que vous décrivez (des deux collègues de Radio-Canada) je trouve que c’est un peu fort. De voir une même personne passer du négatif au positif de jour en jour après avoir produit cinq tests négatifs, ça fait bric à brac. »

Le fait de voir passer les résultats du négatif au positif comme un yoyo, ça veut dire que la quantité de virus qui se trouve dans le nasopharynx est tellement faible que, parfois, le test va l’accrocher et parfois non. Quand la présence est aussi faible, on ne peut même pas faire pousser le virus parce qu’il est mort », a-t-il expliqué.

Cette situation sème le chaos au sein des équipes de Radio-Canada et du Comité olympique canadien. Selon mes supérieurs, plusieurs autres diffuseurs internationaux sont aux prises avec le même genre de situation.

Aujourd’hui, la Première directrice Sports & Production olympique de Radio-Canada, Catherine Dupont, a annoncé aux employés qui ont récemment été frappés par la COVID-19 qu’ils ne couvriraient pas les Jeux de Pékin. Je fais partie du lot. En comptant les collègues de la CBC, nous sommes une douzaine en tout à voir notre assignation annulée.

Cette décision est tout à fait justifiée. À un certain moment, il faut cesser de jouer aux fous.

Cela dit, notre sort est tout à fait insignifiant dans cette histoire. Ce qui compte par contre, ce sont les athlètes. Et ce qui est important, c’est que quelqu’un allume au Canada, et vite. Il faut rapidement tirer une leçon de cette expérience.

Au cours des dernières semaines, des dizaines et des dizaines d’athlètes canadiens ont contracté la COVID-19. À titre d’exemple, la quasi-totalité des membres des équipes de bobsleigh et de patinage de vitesse sur courte piste ont eu la COVID-19, ainsi qu’un fort pourcentage de l’équipe féminine de hockey.

Si les normes en place sont maintenues, un grand nombre d’athlètes verront assurément leurs Jeux prendre fin avant qu’ils ne commencent. Ou encore, ils se retrouveront en isolement juste assez longtemps pour gâcher des performances qu’ils ont mis des années à préparer.

Les Chinois voulaient présenter des Jeux en temps de COVID. Qu’ils l’assument, maintenant. Il n’est pas question qu’ils enferment nos athlètes.

[Éditeur: des gros mots quand il est question des "athlètes" mais qu'en est-il de la population du Québec encore frappée par un odieux couvre-feu, de 22h à 5h, jusqu'au 13 janvier 2022? Ils peuvent être enfermés, eux?]

NOTE: Au moment de publier, nous apprenions que les autorités chinoises, suite à des pressions exercées par le CIO, ont décidé de fermer le centre d’isolement où étaient enfermées nos collègues. Elles seront isolées ailleurs. Mais elles ne sont toujours pas sorties du bois.



Source: MSN / Radio-Canada



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© Kevin Frayer/Getty Images La manière dont les autorités chinoises effectuent leurs tests de COVID-19 laisse présager de sérieux problèmes pour les athlètes canadiens lorsqu'ils arriveront à Pékin.
© Kevin Frayer/Getty Images La manière dont les autorités chinoises effectuent leurs tests de COVID-19 laisse présager de sérieux problèmes pour les athlètes canadiens lorsqu'ils arriveront à Pékin.
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Le chroniqueur sportif Martin Leclerc de Radio-Canada qui se trouve à Pékin pour les jeux olympicovidiens déclare:

"Les Chinois voulaient présenter des Jeux en temps de COVID. Qu’ils l’assument, maintenant. Il n’est pas question qu’ils enferment nos athlètes."

https://forum.chaudiere.ca/viewtopic.php?t=3245

Donc, il ne faut pas... enfermer... "nos athlètes".

Intéressant...

Ne faudrait-il pas --plutôt-- dire qu'il ne faut pas enfermer qui que ce soit, incluant... "nos athlètes"? Pourquoi une telle sélectivité?

Dans le fond, pas question de défendre les Québécois qui se font enfermer chez-eux, par exemple (et par voie de "directive d'isolement" de la Santé publique, en cas de test-COVID positif.

https://www.quebec.ca/sante/problemes-d ... e-covid-19

Ben non...

Il semble que les "gros mots" de Radio-Canada soient réservés pour défendre "nos athlètes", dans le sens --peut-être-- de "nos excuses sur-deux-pattes pour voyager sur-le-bras à l'autre bout du monde" et qui ne doivent surtout pas être enfermés parce que ça pourrait ronger une partie du semblant de légitimité de notre présence à Pékin?

Enfin bref, ça ressemble à une autre occasion manquée (mais prévisible) pour Radio-Canada de démolir les enfermements et les isolements d'humains, en général, pour des prétextes "sanitaires" douteux.

S'il n'est pas question, pour Radio-Canada, d'enfermer "nos athlètes", ça devrait être la même chose pour "nos Québécois" aussi, non?




Source: Ma publication, dans Facebook




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