Le Canada réussira-t-il à rembourser la dette historique que la pandémie laissera?

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6 décembre 2020


Ottawa devra faire un arbitrage difficile entre ses priorités pour ne pas endetter les générations futures, disent les économistes.

Le déficit du Canada devrait atteindre 381,6 milliards de dollars en 2020-2021 à cause de la pandémie de COVID-19. A-t-on trop dépensé? Et réussira-t-on à tout rembourser?

Les deux économistes à qui nous avons parlé sont formels : il était nécessaire d’agir à grande échelle. Aussi, bonne nouvelle, ils estiment que le pays a les reins assez solides pour ne pas faire payer les prochaines générations pour cette crise.

Le choc économique causé par la COVID-19 est différent de toutes les crises économiques survenues auparavant, rappelait le gouvernement, lundi, dans son énoncé économique. Il découle d’une urgence de santé publique qui a changé nos vies du jour au lendemain.

En l'espace de seulement quelques mois, le Canada a augmenté le rapport entre sa dette et le produit intérieur brut (PIB) de 20 %. Le rapport entre la dette fédérale et le PIB devrait s’établir à 49 % en 2020-2021.

En fait, selon le Fonds monétaire international (FMI), le Canada est l’un des pays qui a accordé le plus de soutien financier depuis le début de cette crise.

Personne n'aurait imaginé un déficit de 382 milliards pour le Canada, insiste Luc Godbout, professeur titulaire au Département de fiscalité de l'Université de Sherbrooke et chercheur principal à la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de cette même université.

Les répercussions de cette pandémie pourraient être encore plus grandes que le choc économique vécu lors de la Grande Dépression, fait pour sa part remarquer Christopher Ragan, directeur de l'École de politiques publiques Max Bell de l'Université McGill et président de la Commission de l'écofiscalité du Canada.

Or, si cette situation est sans précédent, les deux économistes ne pensent pas que le Canada soit nécessairement dans le pétrin.

Une récession pas comme les autres

Selon eux, le gouvernement fédéral a adopté la bonne stratégie et a bien réagi à cette soudaine crise sanitaire et économique.

Il y a plusieurs choses qui n’ont pas fonctionné, mais le gouvernement a quand même beaucoup de mérite, affirme M. Ragan. Il a été confronté à un choc inattendu et inconnu, mais il a instauré rapidement des programmes de soutien. Tout n’a pas bien fonctionné, mais il a été flexible et a fait des changements.

Normalement, lorsqu’il y a une récession, le gouvernement dépense pour stimuler l’économie, faire travailler les gens et les faire dépenser. Néanmoins, cette fois-ci, la réalité était très différente.

On voulait que les gens restent chez eux. Donc, la réponse du gouvernement se devait d’être complètement différente, fait remarquer Christopher Ragan.

Au pic du confinement, au printemps dernier, plus de 5,5 millions de Canadiens avaient été mis à pied ou travaillaient considérablement moins d’heures. Selon le gouvernement, environ 80 % des emplois perdus au début de la crise ont depuis été récupérés.
C’était facile de jouer au gérant d’estrade et de dire que ça aurait pu être fait différemment. Mais il y avait une énorme anxiété financière... On ne voulait pas que les gens se demandent comment payer le loyer ou leur épicerie. C’était correct de dépenser pour aider les Canadiens.

Luc Godbout, de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke
M. Godbout rappelle que ces actions sont ponctuelles et que ces dépenses ne seront pas là à tout jamais.



Voici quelques-unes des initiatives liées à la pandémie qui ont coûté le plus cher:
  • 81,64 milliards de dollars pour la Prestation canadienne d'urgence (PCU)
  • 2,94 milliards de dollars pour la PCU pour les étudiants
  • 49,27 milliards de dollars pour la Subvention salariale d'urgence
  • 31,55 milliards de dollars pour le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC)
  • 2 milliards de dollars pour l'Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC)


Malgré tout, des ratés

En fait, selon MM. Ragan et Godbout, s’il y a une chose à reprocher au gouvernement, c’est d’avoir été peut-être un peu trop généreux.

Selon Statistique Canada, le revenu des ménages a augmenté de 11 % lors du deuxième trimestre; du jamais vu, surtout en période de crise.
Ceci montre que le gouvernement a peut-être été un peu trop loin. Mais c’était mieux d’être plus prudent et généreux que de ne pas en donner assez.

Christopher Ragan, de l'École de politiques publiques Max Bell (Université McGill)
Par exemple, la Prestation canadienne d’urgence (PCU) – versée à plus de 8,9 millions de Canadiens – coûtera en fin de compte plus de 82 milliards de dollars, alors que cette initiative devait en coûter initialement 24 milliards.

Luc Godbout affirme qu’il aurait été plus souhaitable d’aider les travailleurs par l'entremise du programme d’assurance-emploi, comme l’ont fait plusieurs pays, dont l’Allemagne, qui a élargi l'accès à son programme existant.

Cependant, le Canada a été confronté aux limites de sa bureaucratie en temps de crise.
Au Canada, c’était une incapacité administrative à le faire; la machine n’était pas capable d'absorber [la quantité de demandes], mais ils ont depuis amélioré la machine.

Luc Godbout, de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke
L'économiste pense aussi que le gouvernement aurait dû mettre en place la Subvention salariale d’urgence et la PCU en même temps.

Quand on a annoncé la PCU, on a dit qu’il y aurait une subvention salariale pour les employeurs, mais on n’a pas donné les mêmes niveaux de détail aussi rapidement, déplore-t-il. Si bien que la PCU a été plus populaire que nécessaire.

À terme, pour assurer une reprise économique encore plus rapide, il aurait été préférable qu'un plus grand nombre de Canadiens soient soutenus grâce à la subvention salariale plutôt que par la PCU, déclare M. Godbout.

Parce qu’avec la subvention salariale, souligne-t-il, tu gardes un lien d’emploi. Comme ça, dès que l’employeur a un besoin, tu es déjà là.

Par ailleurs, et contrairement à l’assurance-emploi, la PCU ne demandait pas aux travailleurs d'être prêts à travailler et d'être à la recherche d'un emploi.

Si, dans un contexte de confinement, obliger un travailleur à chercher un emploi était un non-sens, reconnaît Luc Godbout, le gouvernement a bien fait de changer les règles au fur et à mesure que l’économie rouvrait.

Selon M. Godbout, la PCU a été un frein à l’emploi, particulièrement du côté des employés qui travaillent au salaire minimum et des étudiants.
Certains jeunes faisaient 100 $ par semaine en travaillant à temps partiel pendant leurs études, et là, on leur offrait 500 $. Donc, c’est normal que lorsque leur employeur les ont rappelés pour reprendre leurs heures, ils n’avaient pas le goût de retourner à 100 $ par semaine…

Luc Godbout, de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke
Au cours des prochains mois, le gouvernement devra s’assurer que les personnes et les entreprises qui ont réclamé des montants auxquels elles n’étaient pas admissibles remboursent cet argent, estime l'économiste.

Il faut envoyer un signal pour montrer que les prochaines fois, si vous n’y avez pas droit, on va vous courir après, dit-il.

Selon lui, de nombreux Canadiens auront certainement la surprise de devoir faire un chèque de remboursement lorsqu’ils feront leur déclaration de revenus au printemps prochain.

L’Agence du revenu du Canada (ARC) a d’ailleurs envoyé une lettre à environ 213 000 Canadiens qui auraient potentiellement reçu le double du montant auquel ils avaient droit à travers la PCU.

A-t-on trop dépensé?

Si on a dépensé peut-être un peu trop, selon ces deux économistes, le Canada a pu le faire parce qu’il était en bonne posture, financièrement parlant, au moment où la crise a éclaté.

Si on avait été sous le regard du FMI, à la veille d’être décoté, et qu'on était dans une situation budgétaire insoutenable, on aurait eu moins de moyens d’agir, rappelle Luc Godbout, selon qui cette crise a démontré la pertinence d'assainir les finances publiques lorsque l’économie va bien.

Les deux économistes affirment par ailleurs que, s’il est normal de dépenser beaucoup en temps de crise, le gouvernement ne doit pas utiliser l’excuse des bas taux d’intérêt pour justifier encore plus de dépenses.
Avoir de bas taux d’intérêt veut dire que les frais d’intérêt sont moins élevés; ce n’est pas de l’argent gratuit. Et les taux d’intérêt ne seront pas bas éternellement.

Christopher Ragan, de l'École de politiques publiques Max Bell (Université McGill)
Ottawa ne doit pas non plus pelleter cette dette dans la cour des prochaines générations, disent-ils.

Nous n’avons pas besoin de transmettre cette dette aux générations futures; nous avons la capacité de payer, insiste M. Ragan. Ça veut peut-être dire d’augmenter les impôts ou de couper certaines choses, et ça ne fera pas l’affaire de tous. Mais nous avons emprunté pour passer au travers des jours pluvieux. Le gouvernement nous a aidés; maintenant, nous avons le devoir, en tant que payeurs de taxes, d’aider à payer cette dette.

Christopher Ragan ajoute qu’il faut aussi faire attention de ne pas utiliser la pandémie comme excuse pour engendrer davantage de dépenses et de bien faire la distinction entre les actions liées à la COVID-19 et celles que le gouvernement libéral souhaite introduire.

Il y a un peu d’opportunisme cynique en ce moment, note-t-il. Par exemple, on ne peut pas faire un lien entre la lutte contre les changements climatiques et la pandémie. C’était un enjeu bien présent avant la pandémie.
Dans la mesure où l’on ne fait pas de déficits inutiles par la suite, ça va être gérable pour les générations futures.

Luc Godbout, de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke
Selon ces deux économistes, des décisions difficiles devront être prises dès les prochains mois par le gouvernement et par les Canadiens.

D’abord, le gouvernement devra déterminer quand et comment l’aide sera réduite, pour ne pas faire gonfler encore plus le déficit.

Ça ne sera pas facile, parce que les gens se sont habitués à recevoir cet argent, souligne M. Ragan. Plus longtemps un programme est mis en place, plus il devient difficile de le retirer.

Puis, lorsque la crise sanitaire prendra fin, le gouvernement devra ensuite penser à comment cette dette énorme sera remboursée.

Nous devons avoir une discussion en tant que société. Le gouvernement ne peut pas tout faire. Quelles doivent être les priorités du gouvernement? se demande le directeur de l'École de politiques publiques Max Bell de l'Université McGill.

Cette discussion ne sera certainement pas facile, mais elle est absolument nécessaire, disent-ils d'une même voix.

Lundi, la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a mentionné qu’il y a tout de même une limite à toute cette aide, mais elle n’a pas donné de détails sur les prochaines étapes.

Peut-être que le gouvernement ne veut pas avoir cette discussion avant les prochaines élections, avance Christopher Ragan.

La mise à jour économique a toutefois laissé entrevoir un déficit budgétaire inférieur à ce qu’il était en 2019 à compter de 2024-2025.

Luc Godbout ne sait pas encore comment les Canadiens voteront lors de la prochaine élection, qui pourrait survenir dès le printemps prochain. Il estime toutefois que la pandémie a mis au jour des problèmes d’inégalité importants au pays.

Les priorités des Canadiens ont-elles changé à cause de la COVID-19? Que voudront-ils qu’Ottawa fasse pour gérer la dette du pays?
Ça va être un choc de valeur. Est-ce qu'on veut un État qui va intervenir plus? Les deux principaux partis vont jouer sur ça.

Luc Godbout, de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke



Source: Radio-Canada




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Voici des commentaires qui pourraient vous intéresser.


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Jack Millnine

Au Canada, la dette est remboursée par ses propres citoyens à hauteur de 66% environ, avec l'émission de bons du trésor, d'obligations et de débentures, etc.

On ne fait que traduire, de façon légale, ce que la "Pyramide de Ponzi" fait de façon illégale; on paie (le gouvernement) les intérêts et les retraits avec l'argent de ceux qui rachètent d'autres obligations...

Le gouvernement ne doit s’inquiéter que du reste qui est emprunté sur les marchés.

Pour l'impression des billets, c'est la masse monétaire et le contrôle de cette masse auprès des banques à chartes, par l'obligation de celles-ci de conserver un dépôt de 6,25% de leur avoir à la banque centrale, qui justifie une telle activité.

Michel Theberge

Dette, déficit, emprunt tous des mots qui font peur. Avez vous entendus parler de "Modern monetary theory" "Investopedia".

C'est simple: le gouvernement imprime de l'argent suffisamment pour maintenir l'emploi et contrôler l inflation.

Alors il injecte dans l'économie.

L'idée est de retirer l'argent (et la bruler) quand tous va virer comme sur des roulettes (On s'entend, cela n'arriveras pas). Dans cette théorie, les déficits et les surplus, ca n'existe pas.

Comment ça se fait qu'on parle de rembourser? Rembourser a qui?

Il n'y a eu aucun emprunt a Toronto, New York, Londres ou Tokyo.

L'argent est sorti d'Ottawa, nul besoin de rembourser ça.

Erick martin

C'est facile d'emprunter de l'argent en ayant aucun compte à rendre pour un premier ministre opportuniste.

C'est une campagne électoral gratuite.

Le gouvernement nous donne de l argent que l'on va devoir rembourser avec intérêt et il a tous les bénéfices de la générosité sans rien avoir payé.

Diane Bellefeuille

Déjà que le Canada est celui qui s’est le plus endetté pour cette pandémie comme le montre l’article, cela n’inclut même pas 100 milliards que le gouvernement compte investir pour une éventuelle reprise.

C’est bête de s’endetter autant, surtout quand les autres font aussi bien que nous, mais en dépensant beaucoup moins.

Francis Boulanger

Les gens semblent vraiment trouver cela banal une dette publique...

Pourtant, les intérêts sur les dettes publiques que les états paient année après année à des sociétés privées (banques, compagnies d’investissements, compagnies d’assurances, etc) et à des sociétés institutionnelles (fonds de pensions d’organismes publics, etc.) sont bien réels.

Le plus comique est que les listes complètes et détaillées des créanciers des états ne sont jamais accessibles/publiques.

Le merveilleux monde caché de la haute finance.

Pendant ce temps les populations débattent sur des enjeux de surface comme par exemple : ça aurait été mieux si on avaient voté pour X au lieu de Y.

Il y a juste une raison pour laquelle depuis 100 c’est bien perçu qu’un état ait une dette, c’est que les créanciers veulent que ce soit bien perçu pour continuer à en profiter.

Finalement, les créanciers ne devraient pas avoir le droit de commenter publiquement l’état de la dette publique d’un état puisqu’ils ont un parti pris évident. Mais comme la liste des créanciers n’est même pas publique... Et gageons que les universitaires comme les analystes dans l’article basent entre autres leur avis sur les avis du monde de la finance (exemple les prévisions dans le futur que les banques, les fonds de pensions et autres entités publient sur leur site internet). Bref même les universitaires basent probablement leur avis sur l’avis des créanciers de nos dettes publiques...

Diane Bellefeuille

Bien sûr qu’on a trop dépensé! Déjà de le lire, c’est que le discours change tranquillement.

Et il va encore plus changer quand on aura les conséquences à subir.

Le service de la dette va exploser, l’inflation va galoper.... les riches vont bien s’en sortir mais ceux qui n’ont pas de biens immobiliers, qui vont devoir payer tout pas mal plus cher, eux vont ils vont la sentir la dette de Justin.

On ne peut pas pratiquement doubler la dette d’un pays en une année et s’imaginer que tout est beau.

Y a des limites à la naïveté.

Mario Nicol

Le contexte d'un gouvernement minoritaire en temps de pandémie nous aura coûté cher.

D'une part un gouvernement qui envoi des chèques à profusion pour se faire un capital politique, d'autre part une opposition qui laisse le gouvernement dépenser sans compter de peur d'être perçu comme sans coeur et austère et de voir sa popularité diminuer davantage.

Pierre Latraverse

Cet article doit être étudié dans toutes les écoles de journalisme du monde et dans toutes les formations en relations publiques et en communications. C'est une pièce d'anthologie.

Remplacer «dette fédérale» et «gouvernement canadien» par n'importe quel autre sujet sensible - goulag soviétique, déforestation de l'Amazonie, enferment des Ouïghours, déportation des acadiens -, et ça absout de tout.

Essayez, ça marche : «La déforestations de l'Amazonie devrait atteindre 381,6 milliards d'hectares en 2020-2021 à cause de la culture du soja. A-t-on trop coupé? Et réussira-t-on à tout reboiser?

Les deux économistes à qui nous avons parlé sont formels: il était nécessaire d’agir à grande échelle.

Aussi, bonne nouvelle, ils estiment que le pays a les reins assez solides pour ne pas faire payer les prochaines générations pour cette crise»

marc alhand

Soit j'ai raté un passage, soit dans cet article nulle part il n'est abordé le fait que la Dette abordée en 2020 se fait alors que les taux d'intérêts sont extrêmement et anormalement bas et qu'il faudra aussi les rembourser quand ils vont tôt ou tard remonter.

Nulle part non plus, je n'ai vu aborder le fait que des crises financières se produisent cycliquement pour une raison X ou Y et que le Canada a partir d'aujourd'hui n'aura que environ 8 a 10 ans avant que la prochaine survienne.

David Chrétien

Il est quand même intéressant de lire autant d'articles et de commentaires sur la capacité de rembourser une dette occasionnée par une "guerre".

Pourtant la dette que le Canada avait accumulée avant la crise, elle provenait d'où au juste?

Le manque d'impôts et de taxes payées notamment par le 1% le plus riche (allez on pousse au 10% le plus riche pour satisfaire les puristes en économie).

David Chrétien

Je l'ai déjà écrit à multiples reprises : vu le niveau de mes revenus, je suis prêt à verser une contribution exceptionnelle en impôts de 10 000$ cette année, à la seule condition que cet argent n'aille d'aucune façon dans les poches des actionnaires ou des PDG d'entreprises ayant plus de 1 million en chiffre d'affaire ou qui emploient des salariés au salaire minimum, qui n'offrent pas plus de 2 semaines de congés payés, qui n'autorisent pas la syndicalisation.

Je favoriserai le financement de nos services publiques, santé, éducation, justice qui en ont fort besoin quand je m'informe sur leurs conditions de travail (à plus forte raison depuis le mois de mars).

Quel gouvernement va oser augmenter exceptionnellement mes impôts pour financer de tels services?

David Chrétien

Le 1% le plus riche de cette planète n'a jamais fait autant d'argent, autant de profit et continue de ne pas payer d'impôts et de taxes.
L'argent est là.

Le fédéral a donné 2000$ par mois à ceux et celles qui ont perdu leur emploi à cause de la Covid (et à quelques centaines de milliers d'autres qui n'y avaient pas droit !).

Cet argent est allé pour l'essentiel chez des propriétaires d'immeubles et des commerces (épiceries, restaurants et achats en ligne).
Le confinement a grandement favorisé le magasinage en ligne.

Quand on achète sur Amazon, pas de taxe pour le Québec de prélevé.

Le taux d'imposition de Amazon : 0% car leur siège social est situé dans un paradis fiscal.

Bref, des milliards perdus aux profits d'actionnaires et de multimilliardaires qui ont tous leurs comptes bancaires dans des iles ensoleillées fiscalement.

Que les pays votent des lois rapidement pour imposer un taux d'imposition à la hauteur des taux imposés aux salariés.

Non seulement la dette sera remboursée la première année, mais les profits permettront de réinvestir dans les écoles, les hôpitaux, les tribunaux et pourquoi pas dans les organismes communautaires... oui je sais quel programme de gauche EXTRÊME !

Je dirais que le néo-libéralisme est à la droite ce que le syndicalisme et les revendications sociales seraient à la gauche (selon certains et certaines ici).


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Le déficit du Canada devrait atteindre 381,6 milliards de dollars en 2020-2021 en raison de la "lutte au COVID" que Justin "Je participe au Forum économique mondial de Klaus Schwab, en Suisse" Trudeau a généré, à l'encontre des Canadiens.

https://www.weforum.org/people/justin-trudeau

Et là, on ne parle même pas des 100 milliards qu'il a évoqué pour l'après-crise-COVID.

Pire encore, il n'existe aucune ventilation digne de ce nom qui expliquerait, de manière claire, comment a été utilisé ces montagnes d'argent qui s'ajoutent maintenant à notre dette nationale.

https://forum.chaudiere.ca/viewtopic.php?f=19&t=2021

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Les Canadiens ont d'ailleurs été consultés ZÉRO FOIS à propos de cette dette délirante, historique et largement honteuse tant elle a favorisé une caste de propriétaires et d'industriels alignés sur le "développement durable" de l'ONU.

Qu'on arrête avec les "avantages de la PCU".

Dans les faits, l'essentiel de ces 2,000$ par mois sont allés pour payer des loyers à des propriétaires d'immeubles, des hypothèques à des banques et de la nourriture aux grandes bannières.

Le reste de la PCU pour la plupart des Canadiens qui l'ont reçu est vraisemblablement allé pour assurer des paiements mensuels à Visa ou à MasterCard.

Rares sont ceux qui ont pu s'enrichir avec la PCU. Il y en a peut-être mais ce n'est absolument pas la majorité.

Dans les faits, la PCU était un transfert de richesse vers les riches, en passant par les pauvres. Habile comme manoeuvre politique. Ça pratique les esprits distraits pour le "revenu universel minimum" où le seul mot à retenir est "minimum".

--

À savoir si régime Trudeau a trop dépensé, évidemment que oui mais le pire, c'est que les dépenses ont été principalement canalisées vers les ultra-riches.

Bill Gates s'en est mis PLEIN LES POCHES et il n'est même pas Canadien!

Les Canadiens vont devoir affronter une dette monstrueuse sans en avoir vraiment profité.

C'est honteux.

--

À mon sens, cette dette "nationale" est d'abord une canalisation fabuleusement anti-démocratique du trésor public vers des intérêts privés déjà ultra-riches.

En ce sens, ce sont ces bénéficiaires qui devraient être tenus responsables de rembourser l'essentiel de cet endettement.

Les "grands médias" mettent des gants blancs pour parler de cette dette largement illégitime et sans réelle transparence mais des millions de Canadiens voient dans ce manège un assaut réel contre leur capacité à gagner leur vie.

Les Canadiens doivent prendre position contre cette dette qui a été engendrée dans leur dos.

L'excuse de la "lutte au COVID" est inadmissible en regard de ce qu'on sait et qu'on savait à propos de l'obsession vaccinale pour laquelle ces centaines de millions ont été dilapidés.

--

Nous avons le droit d'exercer une gouverne sur notre vie et il s'agit d'un droit divin, rien de moins.

Si Justin "J'admire le régime communiste chinois" Trudeau veut endetter les Canadiens, il doit aussi assumer ce qu'il a fait, largement derrière des portes closes et sans aucune consultation publique alors que des millions de Canadiens disaient clairement qu'il dénonçaient son approche.

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Nous méritons tellement mieux que cette proverbiale médiocrité politique.

Et ces dettes, si elles n'ont pas été contractées pour notre bénéfice direct, ne devraient pas nous revenir.

Que ceux qui en ont profité paient.

Incluant le multi-milliardaire étranger non-redevable Bill Gates.

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Source: Ma publication, dans Facebook




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1er décembre 2020


Plus de dépenses pour la deuxième vague de COVID-19 et encore plus pour la relance

Le fédéral lance une panoplie de nouvelles mesures d’aide qui feront bondir le déficit à un record de 381,6 milliards $ cette année, soit près de dix fois celui affiché l’an dernier. Et c’est sans compter jusqu’à 100 milliards $ de plus pour stimuler l'économie après la pandémie.

«Nous allons continuer d’appuyer les Canadiens pendant cet hiver difficile (...) Et nous avons aussi, pour le printemps, un plan pour la relance économique post-covid-19», a dit la vice-première ministre Chrystia Freeland, en présentant son énoncé économique de l’automne.

Son gouvernement a annoncé 25,1 G$ en nouvelles mesures de soutien pour lutter contre la pandémie. Cette somme comprend notamment des fonds pour améliorer la ventilation dans les immeubles publics et pour les familles d’enfants de moins de six ans.

Le gouvernement a d’ores et déjà dépensé 322 G$ en mesures d’aide directes pour lutter contre la pandémie, dont 81,6 G$ uniquement pour la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Pas moins de 8,9 millions de personnes en ont bénéficié.

À ce rythme, et si la résurgence de la COVID-19 forçait l’imposition de restrictions plus strictes, le déficit pourrait même gonfler davantage pour atteindre un sommet de 398,7 G$, selon le scénario le plus pessimiste présenté par le ministère des Finances.

Son gouvernement a annoncé 25,1 G$ en nouvelles mesures de soutien pour lutter contre la pandémie. Cette somme comprend notamment des fonds pour améliorer la ventilation dans les immeubles publics et pour les familles d’enfants de moins de six ans.

Le gouvernement a d’ores et déjà dépensé 322 G$ en mesures d’aide directes pour lutter contre la pandémie, dont 81,6 G$ uniquement pour la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Pas moins de 8,9 millions de personnes en ont bénéficié.

À ce rythme, et si la résurgence de la COVID-19 forçait l’imposition de restrictions plus strictes, le déficit pourrait même gonfler davantage pour atteindre un sommet de 398,7 G$, selon le scénario le plus pessimiste présenté par le ministère des Finances.

Se voulant rassurante, la ministre Freeland a souligné que le Canada peut se permettre de tels investissements, compte tenu des taux d’intérêts très bas. «Les dépenses du Canada sont prudentes et réfléchies», insiste-t-elle.

Mais rien n’est moins sûr selon Robert Asselin, ancien proche collaborateur de Justin Trudeau, maintenant premier vice-président politiques publiques du Conseil canadien des affaires. «Je sens qu’il n’y a pas de contrôle des dépenses et pas de plan pour l’avenir. Il y a un manque de rigueur. C’est décevant», dit celui qui s’attendait un plan beaucoup plus détaillé.

Plan de relance

M.Asselin s’inquiète particulièrement qu’Ottawa s’engage à investir 70 et 100 milliards $, soit 3 à 4% du produit intérieur brut (PIB) en plan de relance une fois la distribution de vaccins engagée, sans expliquer comment.

Les détails de ce stimulus massif seront vraisemblablement présentés lors de ce qui s’annonce être un «budget électoral», d’ici le printemps.

Or, on ne sait pas dans quel état sera l’économie d’ici là, donc cet engagement est complètement «prématuré et probablement mal avisé», croit M. Asselin.

Mais selon Sahir Khan, ancien directeur parlementaire du budget adjoint, maintenant de vice-président exécutif de l'Institut des finances publiques et de la démocratie à l’Université d’Ottawa, le plan de stimulus que promettent les libéraux est «nécessaire pour aider la reprise économique».

M. Khan estime que 10 milliards $ par an devraient aller uniquement en infrastructures afin de doper la productivité. Il souligne que le Canada ne fait pas cavalier seul en proposant un stimulus massif puisque les autres pays du G7 ont fait des annonces similaires. Le gouvernement australien a par exemple annoncé, en octobre, un plan de relance de 3,4% de son PIB, soit 70 G$ sur trois ans.

Tout pour l’emploi

La ministre Freeland a expliqué que nous faisons face au «choc économique le plus grave que nous avons connu depuis la Grande Dépression».

Conséquemment, son gouvernement ne freinera pas les dépenses tant que les Canadiens privés de travail par la pandémie ne seront pas retombés sur leurs pieds.

Ainsi, le plan de relance prendra fin quand le taux d’emploi global, le niveau de chômage et les heures totales travaillées dans l’économie, entre autres indicateurs, seront revenus à leur niveau prépandémie.

«Ça n’a aucun sens de se fier à ça. C’est une admission que le gouvernement n’a pas de cible budgétaire», critique M.Asselin en ajoutant que l’emploi ne dépend pas uniquement des dépenses publiques.

À ce jour, près de 80% des emplois perdus au début de la crise ont été récupérés, mais ce chiffre pourrait encore varier en raison de la sévérité de la deuxième vague de COVID-19.



CE QU’ILS ONT DIT
« Il n’y a rien pour les aînés. [...] Pourquoi cet entêtement à ne rien faire pour les gens qui, dans la société, sont les plus vulnérables en termes de santé, de perte de pouvoir d’achat et d’isolement ? »

– Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois
« Il y a des millions de Canadiens qui sont oubliés par les libéraux. Et tout ce que ce gouvernement trouve à leur dire, c’est plus de dettes, moins de jobs, pas de vaccins, et pas de clarté. »

– Erin O’Toole, chef du Parti conservateur
« Ce gouvernement libéral veut protéger les profits excessifs des grandes entreprises, ils ne sont pas près de taxer les fortunes des ultrariches. L’impact de cela est que monsieur et madame Tout-le-monde vont payer la facture [du plan de] relance. »

– Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique
« Nous avons eu droit à un discours décevant où il y a eu des grands absents. Rien pour les transferts en santé, rien sur l’assurance médicaments et les soins dentaires et rien pour le secteur aéronautique. »

– Alexandre Boulerice, député et chef adjoint du Nouveau parti démocratique


Source: Journal de Montréal



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1er décembre 2020


La dette fédérale, laquelle correspond à l’accumulation des déficits budgétaires, va atteindre le 31 mars prochain les 1107 milliards de dollars, en hausse de 74 % depuis que Justin Trudeau est au pouvoir.

Lorsque les taux d’intérêt vont regrimper à un niveau « normal », la dette fédérale va coûter nettement plus cher à financer qu’aujourd’hui.

Et ce sont les générations futures qui vont devoir supporter à même leurs impôts et taxes le coût exorbitant des frais d’intérêt sur la dette fédérale.

CONSÉQUENCES DE LA COVID-19

En raison des « magistrales » mesures d’aide financière mises de l’avant par le gouvernement de Justin Trudeau pour nous aider à combattre la COVID-19, la dette fédérale va bondir de 386 milliards de dollars d’ici la fin de l’actuel exercice financier se terminant le 31 mars prochain.

Pour « apprécier » l’ampleur de cette fabuleuse augmentation de 386 milliards $ de la dette fédérale en une seule année, sachez que cette augmentation dépasse à elle seule la hausse cumulative des déficits au cours des 31 derniers budgets fédéraux, soit depuis l’année financière 1989-90.

CINQ ANS DE DÉFICIT

Depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, en octobre 2015, la dette fédérale aura grimpé de 473 milliards de dollars, soit de 87 milliards $ lors des quatre premiers exercices financiers de Bill Morneau et de 386 milliards $ sous sa remplaçante aux Finances, Chrystia Freeland.

À sa décharge, force est d’admettre que la pandémie de la COVID-19 l’a obligé à mettre de l’avant un ambitieux plan d’intervention financière et économique.

Notez que tous les premiers ministres (et/ou présidents) des pays industrialisés ont eux aussi opté pour des plans d’intervention grandement coûteux.

Maintenant, Justin Trudeau, lui, a-t-il été trop généreux avec ses multiples prestations et subventions d’urgence ? Peut-être. Chose certaine, des millions et des millions de victimes de la COVID-19 ont sans aucun doute apprécié la « générosité » du gouvernement Trudeau.

En cette année de guerre contre la COVID-19, la Banque du Canada a donné un sérieux coup de main au gouvernement Trudeau en baissant son taux directeur à seulement 0,25 %.

Les interventions financières de la Banque du Canada ont eu pour effet de permettre au gouvernement fédéral de financer son énorme dette de 1107 milliards $ à des taux excessivement bas.

Le fédéral a ainsi effectué cette année des émissions de bons du Trésor et d’obligations (de diverses échéances) à des taux d’intérêt très faibles.

LE COÛT DE LA DETTE

Résultat : imaginez-vous qu’en dépit de la forte augmentation de la dette fédérale cette année, il en coûtera au gouvernement 4,2 G$ de moins en frais d’intérêt sur la dette que l’an dernier.

La facture des intérêts sur la dette fédérale (surnommée : service de la dette) s’élèvera cette année à 20,2 milliards $, à comparer à 24,4 milliards $ en 2019-20.

Dans sa mise à jour d’hier, la ministre Freeland prévoit que le fédéral s’en tirera également avec une facture de frais d’intérêt de seulement 20 milliards $ lors du prochain exercice financier, lequel se bouclera avec une dette rendue à 1228 milliards $.

FORTE HAUSSE À VENIR...

Avec la solide reprise économique que l’on devrait connaître au cours des prochaines années, les taux d’intérêt vont forcément augmenter.

Selon les projections économiques et budgétaires présentées dans la mise à jour de la ministre Freeland, le taux d’intérêt sur bons du Trésor devrait atteindre 1,1 % en 2024 et 1,5 % en 2025, à comparer à seulement 0,2 % en 2021.

Pour sa part, le taux des obligations à 10 ans émises par le gouvernement fédéral atteindrait les 2,0 % en 2024 et 2,4 % en 2025. Actuellement, le taux de ces obligations n’est que 0,7 %.

Conséquences de ces hausses de taux d’intérêt sur la dette fédérale ? Les frais d’intérêt sur la dette fédérale grimperont à 30,5 milliards $ en 2024-25 et 34,3 milliards $ en 2025-26, soit respectivement 51 % et 70 % de plus que cette année.

Une vraie bombe à retardement.



Source: Michel Girard, Journal de Montréal



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