La vraie nature de SNC-Lavalin

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cgelinas
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SNC-Lavalin n'a de privé que le nom

SNC-Lavalin, ce « fleuron » de l'ingénierie au Québec, vit d’injections de fonds publics par le biais de subventions, de contrats gouvernementaux et de financement public. Des milliards de dollars pris en dernier ressort dans les poches du monde ordinaire qui, lui, se voit inonder de nouvelles tarifications de services publics et de taxes à la consommation. Faut bien que quelqu'un paie quelque part pour enrichir les propriétaires de ces grosses entreprises et leurs dirigeants. Sans aucune consultation publique, on a augmenté la TVQ et les garderies de 30% chacun et l'électricité de plus de 6% l'an, si on tient compte de la TVQ-TPS et des impôts sur le revenu. Par contre, il ne faut pas toucher à l'impôt des riches, à leurs abris fiscaux, aux redevances minières, aux tarifs d’électricité dérisoires des alumineries, sinon gare à vous.

Scandaleuses rémunérations défrayées par la population

Celles et ceux qui croient encore sérieusement à la responsabilité sociale de l'entreprise devraient demander de l'aide. Après des années à finasser au pays et à l'étranger, il est normal qu'en 2013, le profit net de SNC-Lavalin ait chuté de 88% à 36,4 millions$ et son chiffre d'affaires de 2,2% à 7,9 milliards$. C'est grâce à la privatisation de biens publics (autoroutes) et à de lucratifs contrats publics (entretien d'immeuble du gouvernement) que SNC-Lavalin réussit à dégager des profits chaque année, puisque nos élus lui ont cédé des contrats et des biens publics qui sont des machines à générer de l’argent sans se forcer et sans concurrence. Dans ces cas, SNC-Lavalin est un monopole privé.

En 2013, imaginez-vous donc mes amis que SNC-Lavalin a versé 15,3 millions$ en primes de «rétention» à des cadres, la majorité en actions, afin qu'ils paient le minimum d'impôts sur le revenu : « Généreuses primes versées» (Le Journal de Montréal, 9 avril 2013). Je vous le demande qui paie pour ça en bout de ligne?

La farce grotesque ne s'arrête pas là, bien au contraire. Les quatre nouveaux dirigeants de SNC-Lavalin, je dis bien quatre, ont fait inclure dans leur contrat d'embauche blindé des indemnités de «départ» de 30 millions$. Y a rien là! Et même si le bénéfice net de SNC-Lavalin a chuté de 88% en 2013, la firme a consenti des rémunérations de 14,7 millions$ pour cet exercice financier à ses principaux dirigeants en hausse de 1 million par rapport 2012 (8 avril 2014). Donc, si je comprends bien, ces pachas ont des millions en prime s'ils quittent l'entreprise et des millions aussi s'ils restent. Merveilleux monde des affaires avec ses lois «naturelles».

Et ça continue la traite payée aux boss de SNC-Lavalin sur le bras de la collectivité. En 2012, le chef de la direction Pierre Duhaime est congédié par la firme, ce qui ne l’empêche pas de passer «go» et d'empocher 4,9 millions$ en prime de départ. Prime de départ pour quelqu'un contre qui pèse des allégations de fraude au criminel. : « Pierre Duhaime arrêté pour fraude» (Le Journal de Montréal, 29 novembre 2012). Monsieur Duhaime a autorisé, entre autres, grâce à son «petty cash», des commissions irrégulières sécrètes de 56 millions$ à des agents commerciaux pour des projets non précisés (Le Devoir, 27 mars 2012). Mystère et boule de gomme! Ce sont ces mêmes coquins qui se concoctent des parachutes dorés et des contrats de travail blindés avec des pensions de retraite d'un million et plus par année, mais qui s'en prennent aux conditions de travail qu'ils jugent «argentées» des travailleurs syndiqués. Eux sont dans une classe à part. C'est la politique du deux poids, deux mesures. Une pour les patrons avec leurs parachutes dorés et une pour les travailleurs qu'ils voudraient non-syndiqués afin de mieux les sous-traiter et les convertir en travailleurs précaires avec absolument aucun avantage social. Ça donne plus de flexibilité et de souplesse à l'entreprise ainsi délivrée de ses « irritants ».

La vraie nature de SNC-Lavalin

Encore une fois, j'ai fouillé dans mes vieux journaux pour vous en sortir quelques bonnes sur l'essence de ce « fleuron » de Québec Inc., qui est suspendu aux fonds publics alimentés par le monde très ordinaire. Voici le titre de quelques articles de journaux :

« SNC-Lavalin bannie par la Banque mondiale. Pendant 10 ans, la firme de génie ne pourra plus obtenir de contrats financés par l'institution » (18 avril 2013);

« L'Agence canadienne du développement international (ACDI) écarte à son tour SNC-Lavalin » (27 avril 2013);

« Pots-de-vin versés par SNC-Lavalin. 22,5 millions$ cachés dans des paradis fiscaux » (30 novembre 2012);

« Pont Jacques-Cartier. 15 millions$ d'extras à SNC-Lavalin » (26 février 2014);

« Libye. Un haut dirigeant aurait touché 26 millions$ Deux ex-cadres de SNC-Lavalin accusés de fraude et de corruption » (1er février 2014);

« Bangladesh. Un autre ex-cadre de SNC-Lavalin est accusé de corruption ».(19 septembre 2013);

« Les autorités algériennes recherchent le facilitateur de SNC-Lavalin » (15 août 2013);

« SNC-Lavalin sur une liste noire en Algérie » (12 juin 2013);

« SNC-Lavalin a versé 200 000$ en liquide à Union Montréal » (15 mars 2013);

« Québec. SNC-Lavalin a versé 1,5 million$ en dons illégaux » (15 mars 2013);

« Centre universitaire de santé McGill (CUSM). 22,5 millions pour influencer des fonctionnaires » (2 mars 2013);

« Libye. 160 millions$ en pots-de-vin au régime Kadhafi » (26 janvier 2013).

Et aussi, « SNC-Lavalin poursuivie en Tunisie ». (12 avril 2012); « SNC-Lavalin accusée de complot en Inde » (12 janvier 2010) et enfin : « Gestion des immeubles fédéraux. Surfacturation et autres irrégularités » (12 octobre 2011).

Conclusion : du bon monde chez SNC-Lavalin qui font honneur au Québec à l'étranger. Attention, les mondains vous ont à l’œil. Faut rester poli et surtout ne pas crier de noms méchants à ces créateurs de richesse.

Pierre Duhaime critique le rapport Duchesneau

Rien à l'épreuve pour l'ex-président de la firme d'ingénierie qui s'est interrogée en 2011 sur la « crédibilité » du rapport Duchesneau, faisant état du gonflement institutionnalisé du coût des travaux routiers au Québec (20 septembre 2011). Ben voyons donc, c'est ben effrayant de s'attaquer à un tel modèle de probité et d'éthique. Ce ne sont que des jaloux qui envient la réussite de ces entrepreneurs visionnaires et intrépides. Faut le faire, quelqu'un qui n'a aucune crédibilité qui se permet de porter un tel jugement de valeur.

Mieux vaut en rire même si c'est minable

Imaginez-vous donc qu'en 2001, le PDG de SNC-Lavalin plaidait alors : « pour une plus grande conscience sociale » (Le Journal de Montréal, 25 octobre 2001). Misère.

Et en 2013, comme si de rien n'était, les grands boss de la firme récidivaient : « Éthique. SNC-Lavalin aspire à devenir une entreprise modèle dans son secteur » (Le Devoir, 10 septembre 2013). Modèle dans quel sens? Faudrait qu'ils précisent. Et vive la philosophie du « moins d'État et plus de privé», du concept des partenariats public-privé (qui sont en fait des privatisations) et en avant toute avec la sous-traitance. Faut pas vous inquiéter outre-mesure. Avec SNC-Lavalin, vous êtes entre bonnes mains. Ils coûtent cher, mais c'est mieux que du bonbon.


Source: =https://www.journaldemontreal.com/2014 ... e Montréal
Claude Gélinas, Éditeur
chaudiere.ca

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