Justin Trudeau: 518 millions à la FCI pour des projets scientifiques

[cgelinas]

Le 3 mars 2021, Justin Trudeau a annoncé financer plus de 518 millions de dollars pour soutenir l’infrastructure de recherche, par l’entremise de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI).

Oui, plus d'un demi-milliard via une "fondation".

Le saviez-vous?

--

L’investissement total de 518,101,899$ comprend 118,111,261$ pour les coûts d’exploitation associés, par l’entremise du Fonds d’exploitation des infrastructures.

https://www.innovation.ca/fr/propos/com ... au-service

https://www.youtube.com/watch?v=xGSDdl7_dqY&t=926s

--

Seront donc financés par des fonds publics quelques 102 projets répartis dans 35 établissements postsecondaires et hôpitaux de recherche au pays.

Au menu, une variété de projets allant de l'accélération de la production des vaccins, au Canada à l'étude de la médicamentation des femmes enceintes et son incidence sur les enfants en passant aussi par le sacro-saint climat, avec des capteurs océaniques pour surveiller les effets des changements climatiques.

Et oui, il y a même un projet pour les villes intelligentes de demain pour mettre au point des méthodes de construction durables, en parfaite conformité avec les 17 objectifs du développement durable de l'ONU.

--

En soi, l'idée de canaliser autant de fonds publics fédéraux entre les mains d'une "fondation" peut se défendre si cette fondation devait faire preuve d'une pleine transparence.

Mais ce n'est pas le cas, dans une large mesure, puisque le public apprend après-coup comment le trésor public a été alloué, souvent à la suite de concours où des initiés peuvent voir des projets prometteurs de manière très privilégiée.

Et tout le monde sait à quel point un investissement dans une start-up prometteuse peut s'avérer risqué... mais parfois très, très payant.

À la Fondation, on trouve des membres du CA comme la coprésidente Louise Proulx (Therillia) et Élizabeth Douville (AmorChem) qui ont un pied dans le privé, dans le financement du domaine des "sciences de la santé" ainsi que de projets de nature pharmaceutiques. Combien de Canadiens approuveraient que ces membres du CA aient un pouvoir sur autant de fonds publics, année après année?

https://www.innovation.ca/fr/propos/gou ... istrateurs

Ces fonds publics ne devraient-ils pas être directement versés par le gouvernement du Canada, lui-même?

--

Ce mouvement de centaines de millions de dollars, années après années, oriente de nombreux projets de recherche vers les objectifs "durables" de l'ONU, d'une manière ou d'une autre et à la vue de la liste des projets, il est permis de se demander si le Canada finance des projets pour son propre développement ou pour éviter des frais à d'immenses trans-nationales, souvent étrangères, qui viennent acheter les projets qui fonctionnent, après que le public ait pris l'essentiel des "risques" initiaux.

Parce qu'il y a de beaux projets, dans le lot, regardez cette liste:

https://www.innovation.ca/fr/propos/com ... ice#Aurora

Mais année après année, les contribuables paient mais ne s'enrichissent pas autant qu'ils le pourraient avec ces projets.

C'est comme si l'argent servait à éviter des frais à corporato-oligarchie mondialiste pour qu'elle n'ait pas à utiliser ses fonds pour des projets trop risqués mais plutôt les concentrer pour acquérir, rapidement, les meilleurs projets pendant qu'ils représentent encore une proverbiale aubaine.

Il faut se poser la question parce que nos laboratoires de recherche reçoivent ce genre de financement depuis des décennies et pourtant, on remarque une inexorable fuite de ces "outils d'enrichissement collectif" vers des propriétaires privée, souvent étrangers, dès qu'il est question de monétiser le génie canadien.

--

La recherche universitaire demeure un monde méconnu du public, pour l'essentiel.

Ceci dit, il faut en parler parce que la raison pour laquelle ces projets reçoivent des fonds publics est pour enrichir les Canadiens en devenant des mini-filières de développement, avec des recours à un grand nombre de professionnels de tous les domaines pour les développement et en faire des compagnies d'ici qui desservent nos besoins et ceux du monde.

Mais qu'est-ce qui arrive quand ce sont souvent "les autres" qui profitent, au final de centaines de millions de dollars d'argent public risqué sur ces recherches?

--

À mon sens, il existe un IMMENSE VIDE dans la CONTINUITÉ de ces centaines de millions de dollars accordés à des chercheurs qui gagnent des concours.

Pour que ce financement soit pris au sérieux par les payeurs publics canadiens, il faudrait qu'il y ait une sorte d'assurance que ces projets vont RÉELLEMENT être développés ici, dans l'intérêt des Canadiens qui ont mis l'argent sonnant sur la table, pour ainsi dire.

Mais comme cette continuité n'existe pas, ça ouvre toute grande la porte aux financiers qui peuvent faire leur magasinage de bonnes affaires pour lesquels le financement de départ ne leur a RIEN coûté.

Ça fonctionne comme ça depuis des décennies et bien qu'il existe des exemples de succès émanant de la recherche universitaire qui est presqu'exclusivement financée par le trésor public, on se retrouve trop souvent à payer pour défricher "la recherche", au sens large, pour des investisseurs privés qui se servent dans les meilleurs projets et qui privatisent les profits, dès lors.

Socialiser les pertes et privatiser les profits.

On dirait que c'est ce qui se passe avec ce demi-milliard de Justin Trudeau, cette année encore.

Et tout ça se passe sous le radar des "grands médias" qui restent discrets sur ces sommes colossales qui sortent des poches des contribuables.

--

Autant on veut que notre avancement scientifique ait lieu, autant on peut se demander si notre modèle est le bon.

En ce moment, il semble y avoir un contexte fabuleusement favorable aux investisseurs alors qu'en réalité, ça devrait être favorable pour les Canadiens qui paient les factures les plus risquées.

Et les projets devraient être choisis par le public canadien, pas juste par une poignée d'individus alignés sur des objectifs qui ne sont pas forcément les nôtres (en fait, qui sont rarement les nôtres).




Source: Ma publication, dans Facebook




-- -- --