Forcés par la garderie à médicamenter leur enfant turbulent

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cgelinas
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La pression pour médicamenter des enfants turbulents n’existe pas seulement dans le réseau scolaire, mais aussi dans les garderies, a constaté Le Journal. Le phénomène est décrié par des médecins et intervenants, puisque la médication pour les jeunes enfants n’est pas recommandée.

Le père d’un enfant de quatre ans, qui a demandé à ne pas être identifié, raconte s’être senti « mis au pied du mur » lorsque la directrice du CPE fréquenté par son garçon lui a demandé de le médicamenter « parce qu’il bougeait trop».

« Elle nous a dit “ça va lui prendre des médicaments sinon on va devoir le mettre à la porte” », affirme-t-il. Malgré de fortes réticences, les parents ont décidé d’obtempérer. « Des garderies, il n’y en a pas à tous les coins de rue », laisse tomber le père.

Après un rendez-vous avec un médecin de famille, ils sont repartis avec un « rapide diagnostic » et une prescription, sans être convaincus d’avoir fait la bonne chose. « Il me semble qu’il doit y avoir d’autres solutions pour un petit garçon qui a besoin de bouger », dit le père.

Les parents ont appris par la suite que d’autres enfants du même âge dans ce CPE prennent aussi de la médication, à la suite d’une recommandation de la direction.

Une situation dénoncée par le pédiatre Guy Falardeau. « Ça n’a pas de bon sens, lance-t-il. Chez les tout-petits, on ne devrait pas faire ces diagnostics-là, encore moins les médicamenter. »

Le Journal s’est entretenu avec une autre mère qui a vécu le même genre de pression, mais qui a toutefois changé son garçon de garderie pour éviter le recours à la pilule.

Un phénomène « fréquent »

La pression pour médicamenter des enfants turbulents en garderie est un phénomène plutôt « fréquent », selon Nancy Larocque, intervenante chez PANDA Capitale-Nationale, une association qui vient en aide aux parents d’enfants avec un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Depuis septembre, au moins cinq parents qui ont contacté l’organisation ont rapporté avoir vécu cette situation en garderie.

« Des parents nous appellent parce que leur garderie les oblige à donner de la médication à leur enfant, sinon ils vont l’expulser. Mais certains parents n’arrivent pas à trouver de médecin qui veut donner de la médication parce que leur enfant est trop jeune », raconte Mme Larocque.

Cette pression existe aussi dans d’autres régions de la province, selon d’autres intervenants d’associations PANDA avec qui Le Journal s’est entretenu.

À Montréal, le pédiatre Gilles Julien confirme que ce phénomène est bien réel : « La pression vient d’un peu partout dans le système, de l’école, mais aussi des services de garde », dit-il.

Le phénomène est plus fréquent dans les garderies en milieu familial que dans les CPE, qui sont généralement « mieux équipés » pour venir en aide aux enfants agités ou avec des troubles de comportements, précise le Dr Julien.

« Ce n’est pas que la garderie ou l’école n’est pas bonne, c’est qu’il y a très peu de services de soutien et d’intervention », affirme le pédiatre, qui ne veut pas jeter le blâme sur les intervenants.

Tous les experts consultés s’entendent pour dire que la médication avant l’âge de cinq ou six ans n’est pas recommandée, sauf en cas d’exception.

Les solutions proposées par les pédiatres
  • Mettre sur pied un comité pour analyser la situation
  • Améliorer l’accès à des services psychosociaux
  • Valider les questionnaires d’évaluation utilisés
  • Faire des lignes directrices sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité
  • Offrir plus d’activités physiques
  • Diminuer l’utilisation des jeux vidéo
  • Trois fois plus d’enfants de moins de cinq ans sous médication au Québec
  • Taux de prévalence pour l’usage de médicaments en lien avec le TDAH chez les enfants de moins de 5 ans
  • Québec : 0,17 %
  • Canada (sans le Québec) : 0,05 %
Source : Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESS)


Source: TVA Nouvelles
Claude Gélinas, Éditeur
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