Le voile: un débat occidental

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cgelinas
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Le voile n’est pas un débat seulement québécois. Dimanche dernier, dans le canton de Genève, une loi sur la laïcité a été adoptée dans un référendum à hauteur de 55 % de oui. Désormais, une fonctionnaire ne pourra plus se présenter au travail voilée. Car l’État et ses représentants n’ont pas à afficher leur appartenance religieuse.

Sur les affiches référendaires, on voyait des juifs portant la kippa et des chrétiens avec des croix au cou. Mais personne n’était dupe de l’enjeu de ce référendum, qui visait avant tout les musulmanes voilées.

Contrairement à ce qui se passe au Québec, les Genevois favorables à la loi ne se sont pas fait accuser, sauf exception, d’être racistes ou islamophobes. Les opposants ont surtout dénoncé une loi, à leurs yeux, liberticide.

Climat explosif

Car si on se penche sur le débat qui s’amorce chez nous, force est de constater que le climat qui présidera aux discussions à l’Assemblée nationale, dans les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels sera plutôt explosif. En effet, pourrons-nous débattre de l’interdiction des signes religieux sans que les outrances actuelles qui envahissent nos antennes et nos journaux soient contrôlées ?


Les accusations de racisme et d’islamophobie sont désormais associées à tous les Québécois qui soutiennent le gouvernement Legault. De plus, le débat suivra de près les retombées des réactions au jugement de la Cour condamnant à 40 ans de prison l’auteur du massacre de la mosquée à Québec.

La réaction virulente de la communauté musulmane, qui souhaitait une peine de prison de 150 ans pour Alexandre Bissonnette, a surpris l’opinion publique. Comme l’a fait remarquer ma consœur Lise Ravary dans sa chronique de lundi, nous sommes face à un clash culturel. Le Canada n’est ni les États-Unis avec la peine de mort et des condamnations de 150 ans de prison ni les pays d’où proviennent plusieurs immigrants musulmans et où on tue et torture les meurtriers et les opposants politiques.

État de choc

Il faut craindre les réactions épidermiques actuelles des membres de la mosquée de Québec toujours en état de choc. La douleur est infinie, elle ne les quittera sans doute jamais, mais la justice de leur pays d’accueil ne peut pas les consoler.

Car le Canada n’entretient guère de sentiment de vengeance. Si bien que justice ne pourra jamais être rendue aux yeux de ceux qui sont favorables à la peine de mort ou à des emprisonnements plus longs qu’un cycle de vie humaine. Les juges sont habités par une conception de la réhabilitation de l’être humain. Dans des cas extrêmes et rares, l’on gardera les assassins en prison jusqu’à leur mort.

La communauté musulmane de Québec peut exprimer sa colère, sa déception, mais si la rancœur s’empare des proches des victimes innocentes, ils risquent de se marginaliser et de devenir allergiques, en quelque sorte, à la culture québécoise, qui n’aura de cesse de les aliéner par ses lois, ses coutumes et sa vision sociale moderne.


Source: Journal de Montréal
Claude Gélinas, Éditeur
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