Médecins: une «pilule» de 3 milliards difficile à avaler

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cgelinas
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À la lumière des documents déposés par le Conseil du trésor, c’est finalement une juteuse cagnotte supplémentaire de 3 milliards de dollars que le gouvernement Couillard versera à l’ensemble des médecins (spécialistes et omnipraticiens) dans le cadre de la nouvelle entente de 2015-2023.

Cela représente une augmentation d’environ 46 % par rapport à la rémunération versée aux médecins en 2014. On dépasse d’au moins trois fois l’inflation qui s’accumulera au fil de ces huit années. L’écart avec l’inflation représente le « supplément » que le gouvernement Couillard consent à payer aux médecins pour leur permettre de devenir... les mieux payés au pays !

Les médecins spécialistes (11 161 actuellement inscrits à la RAMQ) se partageront deux milliards de dollars, soit 511 millions à titre d’augmentation récurrente de leur rémunération et un montant non récurrent de 1,5 milliard.

Par tête de médecin spécialiste, on parle d’une augmentation moyenne de 22 400 $ par année, soit 179 200 $ en huit ans. Le spécialiste devrait toucher une rémunération moyenne de 435 000 $ cette année.

Pour leur part, les médecins omnipraticiens (au nombre de 10 064 inscrits à la RAMQ) se diviseront un supplément d’un milliard de dollars, dont environ 350 millions comme rémunération récurrente et un magot non récurrent de 650 millions.

Par tête de médecin omnipraticien, la hausse de la rémunération représente un supplément annuel de 12 420 $, ou de 99 364 $ sur les huit années de l’entente. La rémunération moyenne de l’omnipraticien s’élèvera à 289 150 $ cette année.

Confusion

Ce n’est pas sur l’augmentation de la rémunération des médecins de 3 milliards de dollars que le gouvernement Couillard insistait hier lors de la divulgation des chiffres sur les ententes de principes conclues avec les médecins.

Présidé par le ministre responsable de l’Administration gouvernementale, Pierre Arcand, le Conseil du trésor misait énormément hier sur les « économies » que le gouvernement Couillard avait réalisées grâce à l’entente conclue avec les médecins. Des économies de l’ordre de 3,6 milliards.

Il se vantait d’avoir réussi à économiser 3 milliards de dollars sur le dos des médecins spécialistes, et ce, en abrogeant une clause qui avait été consentie en 2014. Et dans le cadre de son entente avec les médecins omnipraticiens, le gouvernement aurait réduit de 585 millions la facture de l’entente initiale !

Donc...

En ce lendemain des ententes avec les médecins, le gouvernement Couillard s’auto... félicite d’avoir économisé 3,6 milliards sur le « dos » des médecins !

Par le fait même, il tente de minimiser la perception hautement négative (au sein de la population) des 3 milliards supplémentaires qu’il a accepté de verser aux médecins.

Mais ce ne sera pas facile de nous faire avaler cette coûteuse pilule !


Source: Journal de Montréal, Michel Girard
Fichiers joints
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Cette expression québécoise me semble mieux cerner la réalité quand il s’agit d’analyser la manière dont les politiciens québécois nous vendent leurs salades que les mots « escroc », ou « voleur », qu’on lance à tort ou à raison à ceux qui nous gouvernent.

Prenons le cas des chiffres qu’on nous balance à tout propos. L’entente avec les médecins spécialistes qui leur permettra de toucher désormais des revenus supérieurs à ceux de leurs collègues de l’Ontario, par exemple, fera économiser trois milliards de dollars à l’État d’ici 2023. La démonstration sur papier de cette promesse exige des connaissances en comptabilité que seuls les spécialistes en la matière peuvent posséder. Le commun des mortels, même les plus informés, doit donc faire un acte de foi.

La complexité administrative d’aujourd’hui nous plonge tous dans la perplexité. Désormais, les partis d’opposition qui n’ont pas d’accès à tous les documents ministériels sont de facto limités dans leur efficacité comme critiques officiels. Une partie des faits leur échappe.

Duo national

Dans ce cas précis, le couple énigmatique que forment les docteurs Philippe Couillard et Gaétan Barrette ne nous escroque pas, il nous enfirouape. Ministres de la Santé tous les deux, et Gaétan Barrette, ex-président de la puissante Fédération des médecins spécialistes, ces deux-là sont imbattables quand ils confrontent des adversaires­­­, politiciens et critiques journalistes.

En éducation, les dernières décennies nous ont la plupart du temps accablés. Le PLQ, comme le PQ, ont été incapables de contrôler l’éléphant immuable qu’est le ministère de l’Éducation. Idem pour les commissions scolaires.

Notes gonflées

L’on apprenait cette semaine que le taux de diplomation au niveau secondaire subit une légère hausse au Québec. Mais que recouvrent les chiffres si on ne donne pas le contexte dans lequel on les obtient ? À savoir la pratique du gonflement des notes qui permet à des élèves en difficulté d’obtenir la note de passage. C’est bien connu, au Québec certains souhaiteraient abolir les notes. Au nom d’une égalité idéologique, l’on devrait refuser de classer les élèves.

Le Devoir d’hier rapportait qu’une enseignante au primaire a noté ses élèves avant de partir en congé de maladie. À son retour, elle a constaté que les élèves qu’elle avait fait échouer en français et en mathématiques avaient reçu la note de passage grâce à une intervention de la direction de l’école. Le ministre de l’Éducation estime que ce ne sont pas des « notes gonflées », mais un « traitement statistique ». Il s’agirait de corriger d’éventuelles erreurs de mesure qui pénaliseraient injustement des élèves, assure le ministre Sébastien Proulx, lui-même un plus jeune « enfirouapeur ».

L’on pourrait faire 10 chroniques sur les chiffres que nous lancent les ministères, et ce, dans des communiqués illisibles, car écrits dans un charabia technocratique où chaque mot est choisi en fonction de son non-sens pour confondre les malins et pour épuiser les plus zélés à la recherche des faits bruts.

La liberté d’être informé est un vœu pieux. Peu importe le niveau de scolarité des citoyens, la communication maudite de la politique aujourd’hui est une insulte à notre intelligence.


Source: Journal de Montréal, Denise Bombardier
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Le scandale des hausses exagérées de la rémunération des médecins spécialistes colle à la peau de Philippe Couillard comme le tatouage d’un stéthoscope. Car scandale il y a. En voici les raisons.

1- Déjà sous Jean Charest, les libéraux leur ont ouvert le bar des fonds publics. Ils l’ont fait sous le prétexte fumeux d’un « rattrapage » soi-disant urgent du revenu des spécialistes québécois face à leurs collègues du reste du pays. Depuis, c’est à coups de milliards en fonds publics que leur rémunération a bondi d’un prodigieux 117 %.

2- Malgré cet enrichissement spectaculaire, une bonification notable de l’accès aux spécialistes n’a pas suivi. C’est ce qui s’appelle un marché de dupes ou un piège à cons. À vous de choisir. Hormis pour les oncologues, obtenir un rendez-vous avec un spécialiste dans un délai raisonnable frôle la mission impossible.

3- Sur le même sujet du « rattrapage », Radio-Canada rapporte qu’en fait, « les médecins spécialistes du Québec ont gagné en moyenne 403 537 $, soit 36 000 $ de plus que les spécialistes en Ontario ». Les spécialistes québécois sont donc mieux payés que leurs collègues ontariens depuis 2016. Au Québec, la valse des milliards en hausses se poursuivra pourtant jusqu’en 2023.
Le prix de la gloutonnerie

Avec un revenu annuel moyen de 697 642 $, le premier prix de la gloutonnerie va néanmoins aux radiologistes. Comme par hasard, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, est un radiologiste.

4- On apprend maintenant que les hausses faramineuses accordées aux spécialistes par les libéraux découleraient aussi de mauvaises « prévisions » datant de 2006 quant à l’augmentation du revenu des médecins dans le reste du pays. La belle affaire.

5- Se délestant de sa propre responsabilité dans ce scandale qui vampirise aussi le budget de la santé et des services sociaux, M. Couillard a même le culot d’en blâmer François Legault. Ministre de la Santé sous Bernard Landry, il est vrai que M. Legault voulait étudier les écarts de rémunération entre les spécialistes du Québec et du Canada.

Mais, contrairement à ce qu’en dit M. Couillard, jamais M. Legault n’a mis le bras des contribuables dans le tordeur de ces augmentations pharaoniques. Les responsables en sont les libéraux.

Enquête

6- Le dernier élément du scandale est en fait son premier. On le trouve chez ses vrais géniteurs : Philippe Couillard, Gaétan Barrette, l’ex-ministre de la Santé Yves Bolduc et Juan Robert Iglesias, jusqu’à récemment le puissant secrétaire général et greffier du Conseil exécutif.

Au-delà de l’amour du pouvoir, ces quatre hommes ont en commun d’être médecins. Devant ce qui s’avère être une dilapidation éhontée de fonds publics à hauteur de quelques milliards de dollars payés en trop aux spécialistes, ce trait commun est la définition même d’un conflit d’intérêts.

Bref, à l’incompétence de mauvaises « prévisions » faites en 2006 s’ajoutent surtout des années de favoritisme pratiqué par des médecins spécialistes au pouvoir. Le tout, au profit de leur propre profession et de ceux qui l’exercent.

Considérant les sommes en jeu, ce scandale mérite une enquête indépendante.


Source: Journal de Montréal, Josée Legault
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Le gouvernement Couillard justifie les hausses de rémunération consenties aux médecins spécialistes en disant qu’il est lié par sa signature de 2007.

Indéniablement, s’il reniait sa signature­­­, il serait poursuivi en cour et perdrait sans doute.

La vraie erreur a été commise il y a 11 ans, quand le gouvernement Charest a consenti à une opération de rattrapage dont la société québécoise avait difficilement les moyens.

Philippe Couillard était ministre de la Santé et Gaétan Barrette était le chef syndical des spécialistes.

Les imaginez-vous disant aujour­d’hui que ce qu’ils trouvaient justifié à l’époque est soudainement devenu injustifié ? Franchement...

Pouvoir

Le vrai fond de l’affaire, c’est que le rapport de force favorise outrageusement les spécialistes.

D’abord, on peut bien claironner que les Québécois sont fâchés contre eux.

Mais quel Québécois n’est pas fier de dire que son fils a été admis en médecine ou que sa fille est cardiologue ? Tout le voisinage finira par le savoir.

Quoi que l’on dise, la profession médicale, surtout les spécialistes, jouit d’un immense prestige, même s’il n’est plus ce qu’il était, à un moment où les politiciens n’ont jamais été aussi méprisés.

La deuxième source du pouvoir médical tient au fait que le médecin contrôle les deux étapes clés du processus thérapeutique.
C’est lui seul qui accepte un rendez-vous et pose le diagnostic. Tout part de là et aucun autre professionnel n’a un mot à dire.
Ensuite, c’est lui seul qui décide comment on va vous soigner. Et tout le système va se mettre à sa remorque.

Imaginez les moyens de pression à leur disposition s’ils se fâchent.

La troisième source du pouvoir médical tient au paiement à l’acte.

Dans un système entièrement privé, il y aurait des gens qui voudraient négocier le prix, il y aurait occasionnellement de mauvais payeurs, des comptes en souffrance à relancer, etc.

Dans un système entièrement public, le médecin serait un fonctionnaire : son salaire serait fixe et versé par l’État.

Au Québec, le spécialiste payé à l’acte combine le meilleur des deux systèmes.

S’il veut faire plus d’argent, il n’a qu’à multiplier les actes, dont beaucoup sont d’une utilité douteuse.

Mais il n’a pas à pourchasser le patient avec sa facture. C’est l’État qui garantit le paiement.

Il combine la liberté de l’entrepreneur et la sécurité du fonctionnaire.

Ayoye !

Le vrai débat de fond que le Québec n’a jamais fait, c’est celui des effets pervers du paiement à l’acte.

Depuis 1970, que le gouvernement ait été libéral ou péquiste, il n’a jamais­­­ remporté une épreuve de force face aux médecins. Jamais...

C’est simple : le gouvernement a les bijoux de famille dans une pince et devinez qui tient la pince...


Source: Journal de Montréal, Joseph Facal
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