Le domaine de Sagard

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cgelinas
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Cette bicoque appartient à Paul Desmarais !
« Votre intérêt n’est pas le nôtre. Et sachez bien que nous savons »

Mardi 23 novembre 2010

Source: Vigile

Une histoire à vous faire rêver, rédigée par un journaliste de La MalBaie.

George Bush père, Bill Clinton, Jean Chrétien, Lucien Bouchard, Paul Martin, Sarah Fergusson, Martin Cauchon, Paul Martin et Juan Carlos sont invités au domaine de Paul Desmarais de Sagard, dans Charlevoix. L’accès est interdit aux journalistes ; alors on se rend voir les autochtones maires et hommes d’affaires relatant les bienfaits de la présence de Paul Desmarais dans la région.

Vraiment indigeste. Bien sûr, pas d’enquête de Michel Morin ou d’autres journalistes de Radio Canada sur les dessous de cette propriété. Il ne faut pas déranger Paul Desmarais, le maître de Power Corporation, si l’on veut garder son emploi. Mais, question combien peut bien coûter un domaine de 21 000 acres ? Très cher, sans doute. Pourtant...

L’histoire est simple et on peut en trouver le détail dans les archives publiques et les journaux

• La Canada Steamship Lines achète le domaine de Sagard, le 8 janvier 1974 en échange de « considérations ».

• La Canada Steamship Lines cède à son tour la propriété à Power Corporation le 10 novembre 1976 au coût de 1 $. - évidemment la CSL appartient alors à Power Corporation depuis 1966 et son président est Paul Martin (un invité !) depuis 1974 .

• Puis, le 18 juillet 1988, Power Corporation en cède la propriété à Paul Desmarais au coût, encore une fois, de 1 $.

• Mais, en 1990, Paul Desmarais vend à son tour la propriété à une obscure société, Polprim Inc., cette fois au coût de 1 028 000 $. Les membres du conseil d’administration ne sont nuls autres que Paul Desmarais (président), André Desmarais (trésorier), Paul Desmarais Jr. (secrétaire) et Jacqueline Desmarais (administratrice).

En somme, un territoire de 21 000 acres qui n’aura rien coûté.

Les habitants de Montréal se plaignent de la hausse des taxes municipales avec le nouveau rôle d’évaluation. Faites comme Paul Desmarais achetez pour un 1 $ un domaine de 21 000 acres érigé sur un territoire non organisé (TNO), exempt de toutes les taxes municipales. En 1998, avant les « rénovations », la valeur de la propriété était estimée à 7 746 000$. Aujourd’hui on parle de près de 40 millions de dollar. Des revenus de taxes non perçus et que la MRC de Charlevoix-Est ne cherche même pas à percevoir qui seraient bienvenus au petit village limitrophe de Saint Siméon où le taux de chômage en période hivernale atteint 40%. Bravo pour l’égalité et l’équité ! Et le maire de Saint Siméon est tout heureux de la situation !

Autre élément intéressant, l’aéroport de Saint Irénée communément appelé « aéroport Paul Desmarais ». Alors qu’un aéroport comme celui de Saint-Hubert a toutes les difficultés du monde à obtenir des fonds, le petit aéroport de rien du tout de Saint Irénée obtient des subventions du gouvernement fédéral, du ministre Martin Cauchon (un invité !), alors ministre du Développement régional, afin de se revamper au coût de 5 millions de dollars. Il faut bien un aéroport pour les invités ! Bien sûr, la fille de Jean Chrétien (un invité !) est mariée au fils de Paul Desmarais.

Il n’y a évidemment aucun rapport entre les deux éléments. De plus, notons que des avions gouvernementaux ont été réquisitionnés pour la circonstance afin de transporter les invités de Paul Desmarais et, il va de soi, aux frais des contribuables.

À tous ces gens, je dirais les mots de Sylvain Lelièvre :

« Votre intérêt n’est pas le nôtre. Et sachez bien que nous savons »

***

CHRISTIAN HARVEY (journal Le Couac).

***

Voici ce qu’on trouve sur le Net, par Paul Gadoury :

Paul Desmarais a fondé Power Corporation en achetant l’entreprise familiale de transport pour 1 $. Au premier trimestre de 2010, Power a déclaré des revenus de 8,99 milliards$ et un bénéfice net de 224 millions$.

* Il y a quelques années, la famille Desmarais a fait un impressionnant don de deux millions de dollars à la Fondation du Centre hospitalier Saint- Joseph de La Malbaie, le plus important de l’histoire de cet hôpital.

Ne perdez pas de vue que son domaine fut exempté de taxes à la municipalité de St Siméon ; aujourd’hui, y a-t-il eu des amendements, je l’ignore.


Source: http://www.orandia.com/forum/index.php?id=15440
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cgelinas
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Source: http://grandslabours.blogspot.ca/2010/1 ... aitre.html

« Le Québec demeure la base arrière des Desmarais, pour ne pas dire leur basse cour. Après tout, depuis 1989, quand Power a vendu la Consolidated Bathurst et le Montreal Trust, empochant plus de 2 milliards $, les Desmarais n’ont investi à peu près rien au Québec, sauf dans leurs riches demeures et quelques journaux.

Pour poursuivre leur quête de richesse et de pouvoir de par le monde, ils ont besoin d’un Québec base arrière calme et bien dans le rang. Ils ont besoin d’un pouvoir politique qui mange dans leurs mains. D’où le parachutage de Jean Charest, conservateur, à la tête du Parti libéral du Québec et sa présence à tous les festins à Sagard ou à l’Élysée (avant la défaite de Sarkozy).

Ils ont besoin d’une simili culture, plutôt folklorique, qu’ils peuvent montrer aux VIP internationaux qu’ils reçoivent dans leurs divers châteaux, cette fameuse « joie de vivre canadienne française ».

Et ils ont besoin d’une base arrière qui se conforme dans l’allégresse à leurs exigences économiques et financières et à celles des autres du 1% qui président à l’effondrement économique des 99%. D’où l’acharnement éditorial des médias des Desmarais contre la grève étudiante.

Pour garder cette base arrière calme et dans le rang, ça prend des médias, comme La Presse et Le Soleil, même si ces médias ne sont pas rentables, du moins pas autant que les investissements dans les sables bitumineux ou les gaz de schiste.»...

Voir: http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=3826

J.L. Dion
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Source: Le Poulet Libéré

J'ai écrit un article hier sur le nouveau livre de Richard Le Hir. En voici l'avant-propos ainsi qu'une vidéo tournée par notre équipe lors du lancement.

Lorenzo Sterzi

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AVANT-PROPOS

Je ne suis ni contestataire, ni révolutionnaire. Ce n’est pas dans mon caractère ou mes valeurs. Je ne l’ai jamais été, même en mai 1968 lorsque j’étais étudiant en Europe. Pour que j’en vienne à écrire un livre comme celui-ci, il a donc fallu que je découvre des faits que j’ignorais, et que je les trouve à ce point déterminants que je sente le besoin non seulement de remettre en question ma vision du système dans lequel nous vivons, mais aussi de chercher à mettre en lumière des agissements qui illustrent à mes yeux la face la plus détestable du capitalisme.

REGARDEZ CETTE VIDÉO

J’ai passé la plus grande partie de ma carrière dans les entreprises, autant des très grosses que des toutes petites, des nationales que des multinationales, et de par mes fonctions qui ont souvent consisté à représenter leurs intérêts auprès du public, des médias et des gouvernements, j’ai souvent eu à m’interroger sur la légitimité de leurs activités et de leurs actions. Il est en effet beaucoup plus facile de promouvoir ou de défendre une cause dont on est profondément convaincu des mérites.

Pendant toutes ces années, il m’est rarement arrivé de me sentir en porte à faux avec les intérêts que je représentais, et lorsque cela se produisait, je prenais rapidement mes distances. Ainsi, je me souviens d’avoir dit au président d’une grosse entreprise qui exploitait plusieurs usines au Canada et aux États-Unis, après seulement quelques mois passés à son service en tant que vice-président aux affaires juridiques, que je ne pourrais pas le servir loyalement et qu’il valait mieux que je m’en aille.

C’est pendant les années que j’ai passées à la tête de l’Association des Manufacturiers que j’ai raffiné ma compréhension de l’entrepreneurship et des deux grands modèles qui s’opposent, les bâtisseurs d’une part, et les écumeurs ou prédateurs de l’autre. Autant j’ai du respect pour les premiers, autant j’en ai peu pour les seconds.

Les bâtisseurs, ce sont ceux qui montent leur entreprise et assurent sa croissance et son succès en maîtrisant tous les aspects de la valeur ajoutée. Ils sont amoureux de leur métier et sont constamment en train de raffiner leurs produits et leurs procédés. Ils investissent dans la recherche et le développement, ils connaissent la contribution de leurs employés à leur succès et se comportent en toute chose de manière responsable.

Les écumeurs ou prédateurs, eux, ne s’intéressent qu’à la rentabilité financière de l’entreprise qui n’est pour eux qu’une machine à sous. Leur métier, c’est l’argent, et ils portent la responsabilité de la crise actuelle. Ce sont en effet leurs abus qui risquent désormais de précipiter le capitalisme dans sa chute.

Paul Desmarais n’est pas un bâtisseur. C’est un prédateur, un loup qui a compris qu’il est beaucoup plus facile de convaincre le berger de lui ouvrir toutes grandes les portes de la bergerie que de chercher continuellement à déjouer sa surveillance.

Son modèle d’affaires présente toutefois une faille majeure : il repose essentiellement sur l’opposition systématique entre ses intérêts personnels et l’intérêt collectif. C’est en effet ce que j’ai pu découvrir au fil des deux dernières années, en allant de surprise en surprise.

Le séjour en famille de Michael Sabia, président de la Caisse de dépôt, au somptueux palais de Paul Desmarais à Sagard aura permis à tous les Québécois de découvrir le caractère totalement anormal et inacceptable des pratiques de l’empire Desmarais dans ses rapports avec le Gouvernement du Québec, ses ministères et les entreprises et organismes qu’il contrôle.

Et lorsqu’on voit le vénérable et prudentissime Le Devoir se fendre d’un éditorial comme il l’a fait en février dernier pour mettre sur le même pied l’habitude de Tony Accurso de cultiver ses « affaires » sur son yacht et celle de Paul Desmarais de recevoir ses « invités de marque » à Sagard, on comprend que l’image de ce dernier vient de chuter brutalement de plusieurs crans.

J’ai commencé à m’intéresser aux pratiques des Desmarais et de Power il y a deux ans, dans la foulée de l’annonce par Hydro-Québec de son intention d’acquérir Énergie Nouveau-Brunswick, une décision qui n’avait d’autre justification que de paver la voie à une privatisation éventuelle de notre société d’État que René Lévesque surnommait avec fierté « le navire-amiral de l’économie québécoise ».

Effectivement, l’acquisition d’Énergie NB aurait eu pour effet de faire d’Hydro-Québec une entreprise interprovinciale de compétence fédérale en vertu de la Constitution. Perdant sa compétence, le gouvernement québécois aurait eu beau jeu d’argumenter que Hydro-Québec ne revêtait plus pour le Québec le même intérêt stratégique, et il aurait fait miroiter aux Québécois « l’avantage » de privatiser l’entreprise pour réduire le fardeau de la dette du Québec et dégager d’importantes marges budgétaires pour maintenir à flot nos systèmes d’éducation et de santé, par exemple.

En fouillant ce dossier qui a fini par avorter, j’ai eu la surprise de découvrir à quel point Power Corporation, la société que contrôle Paul Desmarais, était parvenue à s’immiscer aux niveaux les plus élevés de l’appareil décisionnel du Québec, au point même d’être représentée au conseil d’administration d’Hydro-Québec.

Cette présence révèle toute son incongruité lorsqu’on découvre que Pargesa, la filiale européenne de Power, détient une participation importante dans GDF-Suez, le « 1er producteur indépendant d’électricité mondial », aux dires mêmes de cette dernière.

On ne se surprendra donc pas de l’intérêt que porte Power à l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, dont on sait maintenant qu’il ouvrira toutes grandes les portes de la concurrence dans les services publics, et qu’il aboutira éventuellement à la privatisation d’Hydro-Québec.

Cette privatisation, Hydro-Québec ne se gêne d’ailleurs même plus pour l’anticiper ouvertement, comme en fait foi l’apparition d’un volet « Relations avec les investisseurs » sur son site Internet. À ce jour que nous sachions, l’Hydro-Québec n’a toujours qu’un seul actionnaire, et c’est le Gouvernement du Québec. Nous sommes donc devant une tentative de conditionner tranquillement les esprits aux changements qui s’en viennent.

Mes recherches sur Power m’ont permis d’écrire à son sujet une bonne cinquantaine de chroniques sur le site Vigile.net au cours des deux dernières années. Desmarais est partout. On connaît son influence à la Caisse de dépôt, mais on trouve aussi sa trace sur l’Île d’Anticosti où il convoite notre pétrole, dans la Vallée du St-Laurent où il est présent dans les gaz de schiste, à Montréal où il a réussi à s’infiltrer au CHUM et dans le PPP constitué pour construire et exploiter le nouveau centre hospitalier.

Enfin, le Plan Nord est taillé sur mesure pour ses intérêts. Les Québécois ont connu la Révolution tranquille L’Empire Desmarais leur mijote la Dépossession tranquille.

Afin de faire partager aux lecteurs l’évolution de ma pensée au fur et à mesure de mes découvertes, j’ai choisi de reprendre mes chroniques en ordre chronologique, en les regroupant par sujet, et en les agrémentant des commentaires que m’inspirent des développements plus récents ou le recul que seul permet le passage du temps.

Ce recul m’a permis de faire des liens qui m’avaient échappé au fil des jours, et de replacer certains événements et certaines analyses dans un contexte plus large. Le portrait d’ensemble y gagne en pertinence et en précision. La preuve est accablante.

Je m’en voudrais de terminer cet avant-propos sans suggérer aux lecteurs qui peuvent être intéressés par l’historique de Power Corporation de lire l’excellent ouvrage de Robin Philpot, « Derrière l’État Desmarais : Power » .

Richard Le Hir
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Desmarais - La dépossession tranquille
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