Première vague en CHSLD: une plainte déposée pour négligence criminelle

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cgelinas
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Le PDG du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, a porté plainte à la Sûreté du Québec pour négligence criminelle envers des personnes âgées décédées dans des conditions «atroces» en CHSLD lors de la première vague de la COVID-19.

Au quatrième jour des audiences du volet national de la gestion de la crise de COVID-19 dans les milieux d’hébergement pour aînés, M. Brunet a indiqué qu’il tenait responsable le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, ainsi que la ministre de la Santé de l’époque, Danielle McCann, pour les «milliers de morts au Québec».

Selon lui, ces décès auraient pu être évités, si les autorités avaient commencé à «dépister, isoler et traiter les personnes hébergées âgées plus tôt». «Ils avaient l’autorité, le pouvoir et le devoir d’agir», a-t-il mentionné à la coroner Géhane Kamel, au palais de justice de Québec.

M. Brunet n’y est pas allé de main morte dans ses critiques envers le gouvernement, pour son «inaction» dans les CHSLD au début de la crise. En citant plusieurs articles médiatiques internationaux, il a notamment affirmé qu’il était connu, dès le 10 février, que les personnes âgées étaient plus sévèrement atteintes par la maladie.

«Ignorées et sacrifiées»

«Ces personnes ont été ignorées, abandonnées, sacrifiées, par les autorités. Comme si on avait voulu protéger la population bien portante et qu’on avait fait payer le prix aux vieux», a-t-il témoigné, la voix nouée par l’émotion.

«On ne saura jamais qui est mort de quoi en CHSLD et en RPA, du moins pendant la première vague. Des milliers de familles ne sauront jamais comment ni de quoi leurs proches sont décédés», a-t-il poursuivi.

En point de presse pour la première pelletée de terre du nouveau pavillon de l'Hôtel-Dieu, à Lévis, l’ancienne ministre de la Santé, Danielle McCann, a admis qu’elle n’avait pas été informée du dépôt d’une plainte la visant à la Sûreté du Québec.

«C'est un événement crève-cœur de notre société au Québec, on peut le dire, il y a des enquêtes qui se font actuellement. Il y a l'enquête de la coroner, il y a l'enquête de la commissaire à la santé et au bien-être. Je pense qu'il faut laisser ces deux instances faire leur travail et évidemment les résultats seront certainement publics», a-t-elle ensuite répondu.

Au Journal, la porte-parole de la Sûreté du Québec, Hélène Nepton, a confirmé qu’une plainte avait bel et bien été déposée par M. Brunet et qu’elle était présentement «en analyse».

Plaintes

Par ailleurs, M. Brunet a confié avoir reçu une centaine de plaintes au Conseil pour la protection des malades de la part de familles de résidents lors de la première vague de COVID-19, notamment pour «le manque de nouvelles» sur l’état de santé de leur proche, «les mauvais soins ou aucun soin» et «l’annonce cavalière» de leur décès.

«Les personnes âgées ont été abandonnées durant la première vague à tout le moins», a-t-il soutenu, en parlant d’un «gâchis» et d’une «hécatombe» en centre d’hébergement.

Au total, une quarantaine d’experts et de témoins seront appelés à témoigner lors des audiences, qui se tiendront jusqu’au 3 décembre prochain.

Le directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda, ainsi que la ministre responsable des ainés, Marguerite Blais, si elle est revenue de son congé de maladie, doivent témoigner respectivement les 11 et 16 novembre prochains.



Source: TVA



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Claude Gélinas, Éditeur
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