Fitzgibbon quitte ses fonctions de ministre, mais reste député

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cgelinas
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2 juin 2021


« D’un commun accord » avec le premier ministre François Legault, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a décidé de quitter ses fonctions ministérielles. Cette démission survient à la suite du dépôt d’un nouveau rapport de la commissaire à l’éthique, Ariane Mignolet, qui recommandait de le suspendre de l’Assemblée nationale.

C'était la bonne décision pour tout le monde, a expliqué le principal intéressé à ICI RDI mercredi après-midi.

M. Fitzgibbon demeurera député de Terrebonne. J'ai été élu par 15 000 citoyens, alors je pense qu'ils méritent que je finisse mon mandat, a-t-il indiqué en entrevue.

Songerait-il à ne pas se représenter aux prochaines élections? Non, je ne dis pas ça, a répondu l'ex-ministre à Patrice Roy mercredi. Mais pour l'instant, son implication politique se limitera à son rôle de député.

Je ne veux pas nuire, a simplement dit M. Fitzgibbon, qui a expliqué qu'il devait perdre une bonne partie de son patrimoine s'il se conformait à la lettre aux règles d'éthique de l'Assemblée nationale.

M. Fitzgibbon sera remplacé à l'Économie par l'actuel ministre des Finances Eric Girard, qui cumulera dorénavant les deux fonctions.

En conférence de presse, François Legault s’est dit vraiment déçu de voir la situation tourner ainsi, arguant qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts, mais une apparence de conflit d'intérêts.
C’est malheureux d’en arriver à cette situation-là, car si vous faites un sondage dans le monde des affaires, c’est unanime : tout le monde respecte Pierre Fitzgibbon.

Une citation de: Le premier ministre du Québec, François Legault
À titre de ministre, Pierre Fitzgibbon devait en effet se départir de ses intérêts dans deux entreprises qui participent à un marché avec le gouvernement, ImmerVision et White Star Capital.

Selon le premier ministre, M. Fitzgibbon désirait effectivement les vendre, mais il n’a jamais réussi à obtenir un prix de vente raisonnable. S'en départir malgré tout lui aurait fait perdre plus d'un million de dollars, a fait savoir M. Legault.

M. Legault espère maintenant que Pierre Fitzgibbon réussira à trouver un acheteur valable dans les prochains mois pour les parts de ses entreprises, ce qui lui permettrait de le réintégrer dans ses fonctions de ministre.

Modifier le code d'éthique

François Legault estime par ailleurs que le code d'éthique de l'Assemblée nationale devrait être modifié pour permettre à des ministres dans la même situation que Pierre Fitzgibbon de rester en poste tout en s'assurant qu'il n'y ait aucun conflit d'intérêts. Mais les partis d'opposition ne semblent pas vouloir aller dans cette direction.

Pour ce qui est de la révision du code, nous n’accepterons pas de l’ouvrir pour permettre de diminuer les règles d’éthique des élus, a déclaré mercredi la cheffe libérale Dominique Anglade, pour qui il s'agit d'un devoir d'exemplarité.

Ce n’est pas parce que M. Fitzgibbon veut vendre ses actions plus cher qu’on peut contourner les règles, a pour sa part affirmé son homologue péquiste Paul St-Pierre Plamondon.

Enfin, le porte-parole en matière d’économie de Québec solidaire Vincent Marissal a déploré qu’il ait fallu tant de temps au gouvernement pour se décider à respecter le code d’éthique de l'Assemblée nationale.
Je ne comprends pas pourquoi M. Legault, tout d’un coup, semble avoir vu la lumière, alors que cette situation était intenable depuis [longtemps], a-t-il critiqué.

La commissaire à l'éthique recommandait sa suspension
Dans son plus récent rapport portant sur les intérêts financiers détenus par le ministre, la commissaire Ariane Mignolet affirmait mercredi matin que le ministre de l'Économie se trouvait toujours en contravention du code d'éthique et de déontologie des parlementaires et qu'il devait être suspendu de l'Assemblée nationale.

Aucun fait nouveau n'avait conduit Mme Mignolet à réexaminer la situation de Pierre Fitzgibbon, mais une demande formelle de Québec solidaire l'avait poussée à le faire.

Dans son rapport, la commissaire suggérait de sanctionner le ministre par la suspension du droit du député de siéger à l’Assemblée nationale, accompagnée d’une suspension de toute indemnité et de toute allocation tant et aussi longtemps que le ministre conserverait des intérêts dans ImmerVision et White Star Capital.

https://www.ced-qc.ca/fr/contenu/DetailsNouvelle/86

Si M. Fitzgibbon désirait tout de même les garder, il faudrait alors l'obliger à renoncer à son statut de ministre, écrivait-elle, un simple député pouvant toujours placer ses parts d'entreprises dans un mandat ou une fiducie sans droit de regard.

Un troisième rapport en moins d'un an

Dans son rapport déposé mercredi, la commissaire Mignolet soulignait que c’était la deuxième fois qu’elle produisait un rapport concernant le refus du ministre de se conformer à une disposition de la loi, qu’il considère injuste.
Il s’agit d’une situation où le membre de l’Assemblée nationale refuse sciemment de se conformer à une disposition législative lui étant applicable.

Une citation de: La commissaire à l'éthique, Ariane Mignolet
Son rapport précédent, en décembre, recommandait déjà à l'Assemblée nationale de réprimander le ministre, mais cette fois, un tel avis aurait été inapproprié face au caractère continu et grave du manquement, selon la commissaire.

En novembre, Pierre Fitzgibbon avait été blâmé par l’Assemblée nationale pour son manque d'éthique. Lors d'un vote unanime au Salon bleu, tous les députés, y compris le premier ministre Legault, avaient entériné officiellement cette recommandation d’Ariane Mignolet, formulée dans un premier rapport, déposé en octobre.

Disant vouloir éviter tout conflit d’intérêts lié à M. Fitzgibbon, le conseil des ministres avait décidé en février dernier que toute demande d'aide financière présentée au gouvernement par ImmerVision et White Star Capital serait redirigée vers le Conseil du Trésor pour un examen supplémentaire et une décision finale.




Source: Radio-Canada

L'image qui dénonce le 4e blâme de Pierre Fitzgibbon provient de cette publication de Québec Nouvelles.




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Pierre Fitzgibbon n'est plus ministre de l'Économie, mais il demeure député de Terrebonne.<br /><br />PHOTO : RADIO-CANADA / SYLVAIN ROY ROUSSEL
Pierre Fitzgibbon n'est plus ministre de l'Économie, mais il demeure député de Terrebonne.

PHOTO : RADIO-CANADA / SYLVAIN ROY ROUSSEL
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Le gouvernement de François Legault rejette le rapport de la commissaire à l’éthique, qui recommandait de suspendre le député Pierre Fitzgibbon sans salaire jusqu’à ce qu’il régularise sa situation.

Visé par un quatrième rapport de la commissaire Ariane Migolet, le député de Terrebonne a quitté ses fonctions ministérielles en début de semaine. S’il veut réintégrer le Saint des saints, M. Fitzgibbon doit se départir de ses participations dans deux entreprises, White Star Capital et ImmerVision.

Mais la gardienne des règles éthiques des parlementaires exige aussi qu’il place ses actions dans une fiducie sans droit de regard, ce que refuse le principal intéressé. L’homme d’affaires souhaite prendre le temps de vendre à bon prix.

La CAQ estime que ces recommandations sont «contradictoires», le député ne pouvant faire des démarches pour vendre s’il doit confier ses avoirs à un mandataire. C’est pour cette raison que le gouvernement s’est opposé aux conclusions du rapport de Me Mignolet lors d’un vote vendredi au Salon bleu. Puisque les élus du gouvernement sont majoritaires en chambre, les sanctions à l’égard de Pierre Fitzgibbon ne s’appliqueront pas. Le député de de Terrebonne peut donc continuer de siéger.

Et il y a fort à parier qu’il reprenne ses fonctions de ministre à court terme, si on en croit son collègue, le ministre Éric Caire. «Le député de Terrebonne est la meilleure personne pour relancer l'économie du Québec. Il va régulariser sa situation et il va revenir servir les Québécois pour les meilleurs intérêts du Québec», a-t-il lancé aux partis d’opposition à l’Assemblée nationale.

La vice-première ministre, Geneviève Guilbault, soutient que «l’esprit du rapport» est tout de même respecté puisque Pierre Fitzgibbon n’est plus ministre. Le gouvernement souhaite maintenant que le code d’éthique soit modifié, pour ne pas décourager les gens provenant du monde des affaires à se lancer en politique.

Anglade repentante

Selon la ministre Guilbault, le geste du gouvernement caquiste ne peut être comparé à celui du Parti libéral qui, en 2018, s’était prononcé contre un rapport de la commissaire à l’éthique blâmant l’ex-ministre Pierre Paradis.

D’ailleurs, repentante, la cheffe libérale Dominique Anglade s’est engagée vendredi à appuyer à l’avenir tous les rapports du chien de garde du code d’éthique des élus. Elle admet avoir «envoyé le mauvais message» en s'opposant à celui qui portait sur son ancien collègue.

«Je pense que voter contre un rapport du Commissaire à l'éthique, ça envoie un très mauvais message par rapport aux institutions, et j'en suis consciente», a-t-elle déclaré.

Elle a néanmoins dénoncé le «double discours» et l’«arrogance inouïe» du premier ministre François Legault au sujet de Pierre Fitzgibbon.

Selon de nouvelles révélations de notre Bureau d’enquête, le député de Terrebonne a confié ses autres actifs à un ancien collègue administrateur, Michel Ringuet. Pierre Fitzgibbon a même soupé avec son mandataire lors d’une soirée privée, malgré des directives éthiques restreignant leurs liens et leurs contacts.

La ministre Guilbault s’est portée à la défense de son collègue. La commissaire à l’éthique a approuvé le choix du mandataire, a-t-elle assuré aux journalistes.



Source: Journal de Québec



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