Informatisation en santé: l’opposition veut voir le plan de match

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cgelinas
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L’opposition appelle le gouvernement Legault à faire preuve de transparence dans le déploiement de son colossal projet d’informatisation du réseau de la santé, dont le coût pourrait atteindre 3 G$.

Interpellé au sujet des révélations de notre Bureau d’enquête à ce sujet, lundi, le député solidaire et membre de la Commission des finances publiques, Vincent Marissal, exige que soit présenté un plan précis sur la façon dont Québec compte procéder dans ce dossier.

«Il revient au ministère de la Santé de déposer un plan, chiffré, avec des échéances, parce que ça permet d’avoir des marques dans le temps», a-t-il expliqué en entrevue.

Québec va entamer le déploiement du Dossier santé numérique (DSN), le plus gros projet informatique de l’histoire du ministère de la Santé, a rapporté notre Bureau d’enquête lundi. Ce projet fait partie du plan de transformation numérique du gouvernement de la CAQ et doit permettre de rassembler les données de santé des Québécois au même endroit. Jusqu’à 3 milliards $ pourraient y être investis.

Mais le gouvernement a des antécédents de ratés dans le déploiement de ses projets informatiques, particulièrement dans le réseau de la santé. Depuis 20 ans, environ 2 milliards $ ont d’ailleurs été engloutis dans des initiatives dont les résultats sont mitigés. Parmi elles, le Dossier santé Québec, un projet de 1,8 milliard $ entamé en 2006 et dont les données sont jugées aujourd’hui incomplètes.

En effet, les dossiers «papiers» sont encore utilisés dans certains centres de santé, d’où l’utilisation encore répandue du fax.

«Il n’y a pas de certitudes que le passé ne sera pas garant de l’avenir», a affirmé à ce titre le député de René-Lévesque et porte-parole du Parti québécois en matière de stratégie numérique, Martin Ouellet.

Ce dernier a aussi plaidé pour qu’une partie des contrats octroyés pour le déploiement de ce projet d’informatisation soit réservée à des entreprises québécoises.

«Malheureusement, par le passé, on s’attachait les ficelles avec des grandes corporations, on achetait des licences dont on n’avait finalement pas besoin. Donc, j’espère qu’il y ait de l’espace pour des entreprises québécoises, quitte à faire un concours pour mettre de l’avant les meilleures pratiques.»

Au Parti libéral du Québec, on dit partager «l’objectif du gouvernement d’améliorer l’informatisation de l’État» tout en tempérant les attentes en faisant valoir que «c’est aussi quelque chose qui prend du temps».

«Le gouvernement semble annoncer un retour à la table à dessin. Il est sûr que nous aurons des questions sur ce choix, mais aussi sur d’autres aspects du projet, notamment les coûts, les échéanciers, le mode qui sera choisi pour l’octroi des contrats», a indiqué l’ancien responsable du déploiement informatique dans le réseau de la santé, le député de La Pinière, Gaétan Barrette.




Source: Journal de Québec




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cgelinas
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Québec se lance dans son plus grand projet informatique de l’histoire du ministère de la Santé

Après avoir englouti sans succès plus de deux milliards $ durant 20 ans pour éliminer le papier et informatiser le réseau de la santé, Québec repart à zéro en misant tout sur un projet colossal qui pourrait coûter jusqu’à trois milliards $.

D’ici quelques années, le gouvernement promet que les Québécois auront accès à leur dossier médical complet, en temps réel, peu importe l’endroit dans le réseau de la santé.

Tous les dossiers ainsi que les données de santé seront au même endroit, accessibles en un simple clic.

Baptisé Dossier santé numérique (DSN), il s’agit du plus gros projet informatique de l’histoire du ministère de la Santé. Il fait partie du plan de transformation numérique du gouvernement de la CAQ. Fini le papier, les fax et les 700 systèmes informatiques différents branchés partout dans les multiples établissements du réseau de la santé, avance le ministère.

Ce rêve, il ne date toutefois pas d’hier. Depuis la fin des années 1990, le ministère promet cette révolution technologique. Il a d’ailleurs essayé de le réaliser depuis plus de 20 ans en injectant près de deux milliards dans un bordel informatique.

Pour cette raison, les classiques « dossiers papier » sont toujours présents, parfois numérisés, parfois non. Le fax pour communiquer est donc encore nécessaire, regrette le ministère.

Mauvaise technologie

La technologie n’était pas la bonne, admet en entrevue le sous-ministre associé à la Direction générale des technologies de l’information, Luc Bouchard.

«Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné? Un manque de vision commune», mentionne-t-il. «C’est un peu dû aux technologies qui existaient à l’époque. Il y a dix ans, on n’était pas dans l’infonuagique.»

Depuis, le réseau est aussi passé de 927 à 34 établissements sans jamais adapter les systèmes informatiques en fonction des fusions. «C’est resté des systèmes qu’on essaie de faire fonctionner ensemble», affirme M. Bouchard.

Québec assure cette fois que la technologie est mûre et qu’il faut tout miser sur le Dossier santé numérique. «Là, on veut trouver un cœur, une machine, sur lesquels on va pouvoir connecter moins de systèmes, mais qui vont tous se parler ensemble», indique-t-il.

Ce programme a été enclenché durant la pandémie. «On est rendu là. Avec la technologie, la pensée, les façons de faire à l’international», dit-il, refusant de préciser les possibles coûts en raison des futurs appels d’offres. Un document de travail obtenu par notre Bureau d’enquête l’évalue entre 1,5 milliard $ et trois milliards $.

Sur pause

Le ministère a déjà mis sur pause tous les projets informatiques du réseau. Le projet de Dossier clinique informatisé (DCI) unique de l’ex-ministre libéral Gaétan Barrette est mis au placard. La technologue choisie était désuète.

Aucun investissement pour l’améliorer ne sera approuvé. Seules des mises à niveau afin de le protéger des failles pourront être réalisées.

«Le système québécois s’est mis sur pause volontairement pour mieux repartir», indique le sous-ministre. «À terme, il y a beaucoup de systèmes qui vont disparaître et qui ne seront plus nécessaires».



DES MILLIARDS GASPILLÉS

Depuis 20 ans, les intervenants du réseau de la santé utilisent plusieurs outils informatiques incompatibles entre eux partout sur le territoire, ce qui est loin d’être optimal. Québec a pourtant injecté un peu plus de 2 milliards dans ces projets qui ont déjà atteint pour la plupart leur fin de vie utile. Pourtant, plusieurs ne sont toujours pas déployés complètement dans les réseaux. Voici les principaux :

Dossier santé Québec (DSQ)

Début : 2006 et toujours incomplet
Coût jusqu’en 2021 : 1,8 G$
Ce que dit le MSSS : Les informations dans le DSQ sont incomplètes et il doit être considéré seulement comme une référence complémentaire à des informations médicales. En conséquence, dans un établissement, il n’est pas possible pour l’instant d’accéder à des informations consolidées sur le patient.


Dossier clinique informatisé (DCI)

Début : 2012 (toujours incomplet et suspendu)
Coût au 31 décembre 2019 : 238 M$
Ce que dit le MSSS : 24 établissements sur 34 ont des composantes DCI. Cependant, le niveau de fonctionnalité est inégal et plus souvent assez bas. La solution provinciale choisie, Cristal-Net, n’est pas idéale et sécuritaire. Cette solution ne constitue pas un outil permettant d’atteindre les objectifs de la transformation numérique.


Dossier médical électronique (DMÉ)

Début : 2011
Coût pour Québec : 60 M$
Il est utilisé dans les cabinets privés et pour leur appariement au Dossier santé Québec (DSQ). Il en existe plusieurs autres, selon les groupes de médecine de famille.


*Les systèmes informatiques pour la clientèle jeunesse et celle en perte d’autonomie ont également été des échecs qui ont coûté des dizaines de millions depuis 20 ans. D’autres, comme le Carnet santé Québec et le système de rendez-vous en ligne, ont des éléments qui fonctionnent bien. «Ce ne sont pas des investissements perdus», plaide le sous-ministre Luc Bouchard.



LES DONNÉES VALORISÉES

Grâce au nouveau Dossier santé numérique, Québec créera un gigantesque lac de données accessible à tout le réseau et aux chercheurs afin d’aider la science.

Le ministère de la Santé souhaite valoriser les données qui se trouveront dans le Dossier santé numérique.

Tous les centres hospitaliers universitaires ainsi que les organismes publics et parapublics qui font de la recherche pourront utiliser ces données.

Oubliez toutefois la vente de ces données, assure le sous-ministre Luc Bouchard. Contrairement au ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon qui souhaite vendre les données médicales des Québécois comme celles de la Régie de l’assurance maladie aux pharmaceutiques, le ministère plaide qu’il n’en est pas question. «On ne veut pas vendre les données», promet M. Bouchard.

Sécuritaire

La Loi sur l’accès à l’information devra être modifiée radicalement pour que le projet fonctionne. Des rencontres avec le ministre de la Santé Christian Dubé ont déjà eu lieu et des propositions sont déjà sur la table.

«Oui, on veut amener la loi dans une étape moderne, qui donne l’accès aux informations de façon structurée, protégée et sécurisée», signale le sous-ministre. «On s’assure de la sécuriser, c’est notre première préoccupation.»

Des investissements majeurs seront d’ailleurs alloués à la cybersécurité.

Le ministère assure également que les entreprises qui décrocheront les contrats du Dossier santé numérique ne pourront pas utiliser les données des Québécois.




Source: Journal de Québec




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Claude Gélinas, Éditeur
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