Mon père, ce grand homme

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cgelinas
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Le lien entre un fils et son père est unique.

Il y a tellement de choses qui peuvent nous séparer, au cours d'une vie et pourtant, ce lien existe toujours. Il ne se passe pas un instant sans que mon père ait une influence, directe ou non, sur ce que je penses et ce que je fais. Je fais partie de ceux qui ont eu la chance d'avoir un père très présent et donc, la plupart de ses valeurs vivront en moi, pour toujours.

Bien sûr, je suis moi et il est lui. C'est bien ainsi. Il m'a transmis ses valeurs et son amour et en retour, j'ai été moi-même, avec mes sourires, mes blagues et mes bons et mauvais coups. J'ai été authentique. Et il savait quand je ne l'étais pas.

Mon père, Denis Gélinas était absolument formidable. Il est mort depuis un peu plus de 24 heures, à 19h14, le 26 février 2011, dans sa chambre du B-7 à l'hôpital St-François-d'Assise, des suites d'un cancer constitué par des lymphomes qui ont épuisé son corps, jusqu'à la mort.

Il était entouré de ma mère, sa femme, de ma sœur Yvette et de son mari, Daniel, quand il a eu des difficultés respiratoires. Dans son état, ces difficultés respiratoires étaient passablement inquiétantes. Ma sœur lui a dit "penses à toi, papa. On va s'occuper de maman" et c'est là qu'il nous a quitté. Son visage, une fois trépassé, était paisible. Ses mains étaient posées sur son ventre, l'une sur l'autre. Un peu grâce à la morphine mais surtout grâce à son incroyable courage devant l'adversité (à savoir, sa dernière année passée à l'hôpital à combattre le cancer), il est passé "en douceur" dans l'Autre monde.

Je suis arrivé à sa chambre environ 30 minutes après son décès et avec ma mère, ma sœur Yvette, son mari, Vivianne et son fils Patrick, nous avons partagé des moments intenses mais somme toute, heureux. Le cancer avait tellement fait de mal à mon père que la perspective de mourir, notamment pour éviter d'autres souffrances probablement inutiles, paraissait salvatrice — c'est assurément surréaliste de penser de la sorte mais mon père a livré tous les combats qu'il pouvait, contre le cancer mais en fin de compte, cette terrible condition a eu raison de lui.

Je ne peux m'empêcher de croire que d'autres traitements, moins invasifs, auraient prolongé sa vie mais mon père fais pleinement confiance à la médecine moderne et je respecte son choix d'y avoir eu recours.

Le personnel du B-7 a fait un travail impeccable, auprès de mon père. Il y a bien eu de petits manques, ça et là mais rien pour faire ombrage aux excellents services, prodigués quotidiennement aussi bien par les infirmières, les aides que les médecins. Il appelait les infirmières ses "anges" tellement elles prenaient bien soin de lui. Bravo aux gens qui ont tout fait pour sauver mon père des griffes du cancer.

Je ne peux m'empêcher d'imaginer mon père en vie et en santé, à 81 ans (et 11 mois, à moins d'un mois de sa fête de 82 ans), en train de préparer son prochain voyage dans l'Ouest canadien, avec ma mère mais bon, il y aura d'autres beaux moments pour ma mère car, comme ma sœur Yvette l'a si bien dit, "on s'occupera bien d'elle", en l'absence de papa.

Tout le monde a un père.

Le mien m'a adopté alors que je n'avais que trois semaines.

Mon père voulait un fils et comme il avait déjà eu trois filles, il avait préféré ne prendre aucune chance et m'adopter. Mon père, ma mère et mes trois sœurs m'ont aimé d'un amour infini. Même s'ils n'étaient pas riches, à l'époque (et qu'ils avaient eu peur que les services sociaux ne reviennent me reprendre, au cours de mes six premiers mois d'adoption), je n'ai jamais manqué de quoique ce soit. Bien au contraire, j'ai été choyé.

Alors voilà, dans ma tête, un nombre incalculable de souvenirs se bousculent. Quand je m'amusais à pelleter la neige dehors, avec lui ou encore quand nous allions à l'aréna, à 6h du matin pour un pratique de hockey. Toutes les visites dans les magasins et les balades en auto. Les sucres (dans notre érablière de 400 arbres) à St-Augustin et les matins et soirs où j'allais au Petit Séminaire de Québec, avec lui. Je n'ai rien oublié. Rien.

Il restera vivant, pour toujours, dans mon cœur et dans celui de ceux qui l'ont aimé. Et ils sont nombreux!

Aujourd'hui, je suis un homme comblé. Marié à ma douce Martine et père de mes deux beaux amours, je sais qu'un jour, mes enfants auront peut-être envie de se remémorer les meilleurs moments que nous aurons vécu, ensemble. Ma femme et mes enfants sont essentiels à ma vie comme mon père l'a été, pour moi. Je vais tout faire pour donner aux miens ce que mes parents m'ont donné, sans compter et avec tout mon amour.

La vie est courte.

Pour moi, une vie doit être vécue intensément, à chaque instant.

À trop regretter le passé ou tenter d'anticiper le futur, on risque de passer outre le présent, ce cadeau de la vie qui nous arrive, à chaque seconde. Tout n'est pas toujours rose mais ce qui est génial, c'est qu'il n'existe pas qu'une seule issue à la plupart des choses qui arrivent et donc, bien souvent, nous avons le plaisir de faire usage de notre libre arbitre pour déterminer, encore plus clairement, qui nous sommes, où nous allons et ce que nous voulons.

Même après la mort de mon père —un point tournant de mon existence— ma vie continue.

Il faut continuer à laver la vaisselle, donner les bains aux enfants et répondre aux courriels. Le tout, en ayant à l'idée les arrangements funéraires et tout ce que ça implique. Ça tranche de la routine et pourtant, cette même routine tente, coûte que coûte, de reprendre ses droits. Au fond, nous n'avons pas d'autre choix que de faire le deuil de la perte d'un être cher tout en continuant à célébrer la vie parce qu'au fond, c'est bien ça l'enjeu de notre présence ici, atteindre notre plein potentiel et s'épanouir tout en aidant les autres personnes de bonne volonté qui veulent, elles aussi, s'accomplir pleinement, dans le respect des autres.

Je ne suis pas certain de tout faire comme il se doit et j'aurai probablement un deuil plus long à faire, suite à la mort de mon père. Ceci dit, j'ai bon espoir qu'il ne souffre plus et que son âme, un âme de lumière et d'amour, brille autour de moi et de ceux qu'il a aimé. C'est rassurant de savoir que son père est toujours là, même s'il est un ange!

Papa, je t'aime!

Je t'aime, je t'aime, je t'aime.

Et je t'aimerai toujours — repose en paix.


Claude
Ton fils qui t'aime
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Voici la fiche nécrologique de mon père, telle que publiée dans Le Soleil.

Parution: 2011-03-03 au 2011-05-19 dans Le Soleil - 2496565

Denis Gélinas 1929 - 2011 (81 ans et 11 mois) À l’hôpital St-François d’Assise, le 26 février 2011, à l’âge de 81 ans et 11 mois, est décédé, entouré de l’amour des siens, monsieur Denis Gélinas, époux de dame Marguerite Brochu.

Il était professeur d’anglais au Petit Séminaire de Québec et demeurait à St-Rédempteur, auparavant de St-Augustin-de-Desmaures.

Le service religieux sera célébré le samedi 21 mai 2011 à 11h en l’église St-Augustin, 325, route 138, St-Augustin-de-Desmaures et de là au mausolée du Parc Commémoratif La Souvenance. La famille recevra les condoléances à l’église 1h30 avant la cérémonie.

Il laisse dans le deuil, outre son épouse, ses enfants: Yvette (Daniel Desnoyers), Vivianne (Ted Murray), Jacqueline (José Adam) et Claude (Martine L’Espérance) ; ses petits-enfants: Mélissa (Étienne Parent), Daniel (Geneviève Rousseau), Patrick (Mélissa Riverin), Christian (Kim Kirkwood), Francis, Noémie, Sandrine et Alexandre; ses arrière-petits-enfants: Elyana, Malia, Loïc et Anaïs; ses soeurs: Cécile, Alice, Laurette (feu Pierre Rouillard) et Lucienne (feu Jos Boucher); plusieurs beaux-frères et belles-soeurs; ses cousins-frérots: Laurent Gélinas (Madeleine), André (Micheline) et Irène (Claude), ainsi que plusieurs autres cousins, cousines et ami(e)s, tout particulièrement son grand ami Henri Lacourcière (Anne).

Un remerciement tout particulier au personnel du B-7 de l’hôpital St-François d’Assise, qu’il appelait affectueusement ses anges, ainsi qu’au Dr Luc Tailleur pour les bons soins prodigués.

Vos témoignages de sympathie peuvent se traduire par un don à la Fabrique St-Augustin de-Desmaures, 325, route 138, St-Augustin-de-Desmaures, Québec (Québec), tél.: 418-878-2140.

Parc Commémoratif La Souvenance

Pour renseignements: (418) 871-2372 Télécopieur: (418) 767-2308 Courriel: [email protected] Un registre à sa mémoire est disponible pour signature au www.lepinecloutier.com
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Je prends la liberté de publier le beau témoignage de Mado et de Laurent, à propos de Denis.

Par Mado et Laurent

Ça doit remonter à la fin des années quarante. Votre papa vient s'installer chez nous à Saint-Pierre pour quelques temps. C'est notre nouveau grand frère. Wow!

Je me souviens de lui comme un gars heureux, qui aime rire, qui nous gâte. Ce sera d'ailleurs l'image qui restera gravée dans mon esprit jusqu'à ce jour.

Une dizaine d'années plus tard, au noviciat, à Saint-Norbert, je prenais le canot-automobile pour descendre la rivière Rouge jusqu'au sanatorium afin d'aller visiter votre papa qui soignait une tuberculose. Jamais de plainte, toujours accueillant.

Saviez-vous qu'au mariage d'André, il avait revêtu mon col romain et se promenait d'une chambre d'hôtel à l'autre en bénissant tous les invités?!!! Denis aimait la fête! Je suis convaincu que c'est à une réjouissance éternelle qu'il nous attend tous pour danser avec lui dans la Lumière.

Je vous embrasse et vous serre dans mes bras en n'oubliant pas votre bonne maman Margot. Denis c'est un rayon de soleil qui continue d'éclairer et de réchauffer mes pensées. Je ne l'oublierai jamais.

Madeleine se joint à moi pour vous envoyer notre amour.

Laurent
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