oDesk.com: Un paradis pour les employeurs-exploiteurs

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cgelinas
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Les employeurs du Québec qui ne veulent pas payer le salaire minimum à leurs employés peuvent désormais se tourner vers oDesk.com, un site web où les employeurs offrent des mandats, à des salaires ridiculement bas.

Sur oDesk, il n'existe pas de salaire minimum.

Si un travailleur est assez désespéré pour travailler à 1$ de l'heure, rien ne l'empêche. Et l'employeur a tout le pouvoir du monde de retenir son maigre paiement tant que le travail n'est pas fait à son entière satisfaction, dans des délais pré-déterminés ou selon des spécifications précises.

Autrement dit, c'est carrément l'enfer, pour les travailleurs.

Évidemment, il y a des milliers d'opportunités d'emploi pour les pigistes du web mais à part de rares mandats plus payants que les autres, la majorité des mandats ne rapporteront jamais l'ombre du salaire minimum à celui (ou celle) qui aura été choisi pour les réaliser.

Certains Québécois croient encore, à tort, que leur emploi est assuré, pour toujours.

Erreur!

Les emplois de "service à la clientèle" ont été délocalisés en Inde mais ce n'est que le début parce qu'avec l'avancée des technologies, tout ce qui pourra être fait ailleurs le sera. Infographistes, développeurs web, comptables, analystes et tout ce qui comporte des interventions ordinées sont susceptibles d'être offerts aux travailleurs les moins coûteux.

Sur oDesk, pas de syndicats et aucun droit (formel) pour les travailleurs. Tout fonctionne par réputation mais bon, ça vaut ce que ça vaut.

L'idée pourrait avoir du mérite si les salaires offerts garantissaient un niveau minimum de rétribution mais il n'en est rien — c'est le libéralisme économique à l'état pur... et c'est un véritable échec, pour les travailleurs.

À part quelques exceptions ponctuelles, il est impossible de faire assez d'argent pour se nourrir, se loger, se vêter ou se déplacer, via les emplois offerts dans oDesk tant ils sont lourds de responsabilités et ultra-légers, côté salaires.

À mon sens, oDesk est un échec pour les travailleurs mais un succès montre pour les employeurs car ils ont enfin trouvé un petit coin sombre du net où ils peuvent embaucher n'importe quel âme désespérée et la torturer avec des mandats plus compliqués les uns que les autres sans avoir à payer de salaire "correct" ou encore, de verser de redevances gouvernementales.

oDesk, c'est une sorte de paradis fiscal pour le recrutement de talent à vil prix.

Socialement parlant, oDesk n'amène que misère et rêves brisés. Un emploi de McDo paye au moins cinq (5) fois plus que la moyenne des mandats "sérieux", dans oDesk, c'est dire!

Peut-être qu'un site comme oDesk ne s'adresse pas aux Québécois et que seuls les "cerveaux" des pays pauvres y trouvent leur compte mais dans l'ensemble, cette cyber-expérience n'annonce rien de bon car les employeurs, cantonnés dans leur tour d'ivoire, pourraient y prendre goût.

Ne soyez pas complaisants et dénoncez oDesk pour ce que c'est: un portail d'exploitation des travailleurs!
Claude Gélinas, Éditeur
chaudiere.ca

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