Initulée "Route de la soie de la santé: comment la Chine entend profiter de la pandémie pour promouvoir sa diplomatie sanitaire", l'auteur détaille la troublante prise de pouvoir de la Chine dans les questions sanitaires, à travers le monde et notamment, via l'OMS sous la gouverne du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus (le chouchou de la Chine, pour ce poste de grande influence mondiale).
Voici un extrait de la conclusion de cette longue analyse:
La nécessité pour la France et Europe de reprendre la main dans la « bataille des récits »
La promotion par la Chine de sa diplomatie sanitaire au cours de la pandémie de Covid-19 s’inscrit donc dans une stratégie préexistante. Le point marquant est la volonté des autorités chinoises d’utiliser cette pandémie comme une opportunité afin d’atteindre, voire de surpasser, des objectifs définis préalablement. Le risque principal est cependant que, en cherchant à communiquer à tout prix et à suivre avec parfois excès de zèle les directives du Parti, les autorités chinoises ne perdent en crédibilité et qu’in fine, leur offensive diplomatique des dernières semaines ne soit contreproductive.
Dans cette « bataille des récits », telle que mentionnée par Josep Borrell, il est fondamental que les pays européens communiquent au mieux sur les efforts considérables qu’ils fournissent en matière de diplomatie sanitaire, en Europe et dans le monde. Après des premiers jours hésitants, la solidarité européenne se met en œuvre – qu’il s’agisse des régions allemandes frontalières de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat qui accueillent des patients français, ou de l’envoi par la France et l’Allemagne d’équipements de protection à l’Italie dans des volumes désormais supérieurs à ceux de la Chine.
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Le Directeur général à la tête de la délégation de l’OMS participant au Forum pour la coopération sanitaire «Une ceinture, une route»
Le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dirigera la délégation de l’OMS qui participera à la Réunion de haut niveau pour la coopération sanitaire «Une ceinture, une route: vers une route de la soie sanitaire», prévue à Beijing les 18 et 19 août 2017, dans le cadre de sa première visite officielle en République populaire de Chine depuis sa prise de fonction le 1er juillet 2017.
La visite du Dr Tedros a pour but d’adopter une nouvelle vision pour le partenariat stratégique entre l’OMS et la Chine pour les 5 à 7 prochaines années. Le Directeur général rencontrera de hauts dirigeants du Conseil d’État; de la Commission nationale de la santé et de la planification familiale; des ministères des affaires étrangères et du commerce; et du gouvernement de la Chine.
Parmi les sujets qui feront l’objet de discussions lors des réunions, figureront notamment les moyens d’utiliser efficacement l’initiative chinoise «Une ceinture, une route», pour assurer la sécurité des personnes; ainsi que la manière de faire progresser la couverture sanitaire universelle dans les pays participant à l’initiative. Par ailleurs, le rôle de la Chine dans la santé mondiale sera évoqué plus largement.
Le Dr Tedros sera l’orateur principal lors de la séance d’ouverture de la Réunion de haut niveau sur la coopération sanitaire «Une ceinture, une route», le 18 août, puis il prendra la parole devant des responsables de la santé, le corps enseignant et des étudiants à l’Université de Beijing le 19 août lors d’un dialogue sur la collaboration Sud-Sud. Il interviendra en outre devant la jeunesse chinoise dans le cadre d’une rencontre intitulée «Conversation avec le Dr Tedros: la prochaine génération s’exprime» qui aura lieu le 17 août et qui portera sur le pouvoir des futurs dirigeants de la Chine de protéger leur propre santé et de promouvoir le bien-être des autres.
D’autres membres de la délégation de l’OMS interviendront également durant la Réunion de haut niveau pour la coopération sanitaire «Une ceinture, une route», notamment:
- Dr Francesco Branca, Directeur, Nutrition, santé et développement de l'OMS, lors de la session consacrée à la santé de la mère et de l’enfant, et à la nutrition, le 18 août;
- Dr Edward Kelley, Directeur, Prestation de services et sécurité, de l'OMS, durant la session sur la coopération avec les hôpitaux, le 18 août;
- Dr Lance Rodewald, Responsable, Vaccins du bureau de l’OMS en Chine, lors de la table ronde sur les vaccins, le 19 août;
- Dr Michael Ward, Coordonnateur, Renforcement des systèmes de réglementation de l'OMS, lors de la table ronde sur l’accréditation des dispositifs médicaux et des produits pharmaceutiques, le 19 août.
Source: OMS
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L'influence chinoise sur l'Organisation mondiale de la santé ne date pas du Covid-19. Comme le montre Alice Ekman, l'OMS avait, dès 2017, complètement intégré les éléments de langage du pouvoir chinois. Par la voix de son directeur général, le docteur Tedros, l'Organisation se rangeait aux côtés de Pékin dans la promotion d'une « route de la soie sanitaire ».
La lecture de ce discours en pleine crise du Covid-19, deux ans et demi après qu’il fut prononcé par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors d’une réunion publique organisée à Pékin par les autorités chinoises1, est à la fois utile et troublante.
Utile car elle rappelle trois formes d’activisme de la diplomatie chinoise depuis l’arrivée à la Présidence de Xi Jinping en 2013 :
- le renforcement de la participation de la Chine au sein des organisations multilatérales, motivé par une forte volonté politique de restructurer la gouvernance mondiale à son avantage. Cette restructuration se déploie par deux biais – outre le renforcement de sa participation dans les organisations existantes (en premier lieu celles du systèmes des nations unis, dont l’OMS), la Chine en crée en parallèle de nouvelles (telle que la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, lancée en 2014)
- le lobbying actif auprès de l’Organisation mondiale de la santé et d’autres institutions du système onusien dans ce contexte, notamment pour…
- ...promouvoir les « Nouvelles Routes de la Soie » (« Belt & Road Initiative ») le projet phare de la Chine, dont le périmètre géographique et sectoriel n’a cessé de s’étendre depuis son lancement il y a sept ans.
Non seulement le lobbying actif de la Chine ne semble pas avoir aidé l’OMS à prévenir la propagation du Covid-19 au niveau mondial, mais il semble même l’avoir dans un premier temps freiné : l’OMS a reconnu la possibilité que l’« épidémie » observée en Chine devienne une « pandémie » mondiale tardivement, le 24 février 2020, alors que les autorités chinoises étaient réticentes à ce que l’organisation emploie ce terme les semaines précédentes.
Et le concept de « Route de la Soie de la santé », déjà promu activement par la diplomatie chinoise plusieurs années avant la crise, n’y a rien changé.
Source: https://legrandcontinent.eu/fr/2020/04/ ... ronavirus/
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La réponse officielle, du 25 mars 2020, de la Chine est ici:
Voici des extraits:
Au moment critique de la lutte contre l'épidémie de COVID-19, le président Xi Jinping a souligné que "la Route de la soie sanitaire" jouerait un rôle de direction pour renforcer la confiance mondiale dans la lutte contre l'épidémie et promouvoir la coordination et la coopération.
La construction conjointe de la "Route de la soie sanitaire" offre de nouvelles pistes de réflexion sur l'amélioration de la gouvernance de la santé publique mondiale. L'expérience de la lutte contre l'épidémie de COVID-19 a prouvé une fois en plus que la construction des murs ne servirait à rien. Aucun pays ne peut se tenir à l'abri de l'épidémie. C'est seulement avec la solidarité, la coopération, la vision à long terme et par l'amélioration de la gouvernance de la santé publique mondiale, que l'on peut vaincre le virus dans cette bataille.
La Chine soutient les Nations Unies et l'OMS pour qu'elles renforcent la coordination des politiques et les investissements en ressources, et notamment pour aider les pays en développement dont le système de santé publique est faible à prendre des mesures préventives et à se préparer face à l'épidémie.
De la construction de la "Route de la soie sanitaire" à la construction d'une communauté de santé commune pour l'humanité, la Chine est prête à travailler conjointement avec ses partenaires mondiaux pour améliorer la gouvernance de la santé publique mondiale et relever le niveau de protection sanitaire. À l'heure actuelle, l'épidémie se propage, sonnant l'alerte aux pays du monde pour qu'ils fassent le bon choix, renforcent davantage la solidarité et poursuivent plus d'actions, conformément aux principes de consultation commune, de construction conjointe et de bénéfice partagé, de manière à défendre la vie.
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