Virus SRAS-CoV: Un potentiel inhibiteur naturel, la lactoferrine

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cgelinas
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Une toute nouvelle étude intitulée "Virus SRAS-CoV: Un potentiel inhibiteur naturel, la lactoferrine" vient d'être publiée et vous pouvez la télécharger via le lien, sous cette publication.



Résumé

Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV) a provoqué des maladies respiratoires.

En décembre 2019, une nouvelle maladie respiratoire infectieuse est apparue, appelée coronavirus disease-19 (COVID-19). Provoquée par un nouveau SRAS-coronavirus pathogène-2 (SRAS-CoV-2), sa rapide propagation internationale pose une urgence sanitaire mondiale.

La première étape d’initiation de l’infection virale est l’entrée en contact du virus et de la cellule hôte.

Cette liaison se réaliserait entre la glycoprotéine de spicule S du SRAS-CoV-2, et du SRAS-CoV, et deux récepteurs qui agiraient de concert : d’abord avec l’héparane sulfate via des protéoglycanes à sulfate d’héparane (HSPG), puis avec un récepteur bien identifié l’enzyme de conversion de l’angiotensine-2 (ACE2).

Les HSPG, qui sont des sites d’ancrage abondants, permettraient la concentration des virus à la surface des cellules et faciliteraient la liaison avec l’ACE2, récepteur spécifique qui favorise l’entrée dans la cellule hôte.

Afin d’empêcher l’infection et ses conséquences pathologiques, il faut enrayer les liaisons entre le SRAS-CoV-2 et ses récepteurs le plus tôt possible, afin d’inhiber la réplication virale et les conséquences pathologiques d’un blocage des fonctions physiologiques de l’ACE2, via son substrat l’angiotensine II.

La lactoferrine, qui est une protéine polyvalente pour la défense de l’hôte, se lie aux HSPG, sans perturber l’ACE2.

Elle bloquerait l’interaction entre les SRAS-CoV et les cellules hôtes.

Cette inhibition dose-dépendante correspondrait à une saturation des sites HSPG à proximité du récepteur spécifique ACE2.

Ainsi, cette glycoprotéine non-toxique pourrait jouer un rôle protecteur dans la défense de l’hôte contre l’infection par le SRAS-CoV-2.

Selon l’hypothèse médicale qui est présentée par cet article de synthèse, la lactoferrine pourrait avoir des applications thérapeutiques potentielles comme médicament candidat pour la prévention dans le cas de personnes à risques et le traitement des maladies provoquées par le SRAS-CoV-2 comme le COVID-19.

Il serait tout à fait intéressant de tester cette molécule naturelle non-toxique dans des essais cliniques par administration orale.



Mots Clés

Coronavirus ; SRAS-CoV-2 ; Covid-19 ; Héparane sulfate ; lactoferrine ; antiviral ; inhibition



Introduction

Depuis plus de 60 ans, plusieurs pandémies virales ont touché différents continents avec une mortalité élevée.

Les deux premières concernent le genre Alphainfluenzavirus de la famille des Orthomyxoviridae.

Fin 1956, le sous-type H2N2 du virus de la grippe A frappa plusieurs provinces chinoises du Yunnan et du Guizhou, puis Singapour et Hong Kong, avant d’atteindre le continent américain et l’Europe en quelques mois.

La grippe de Hong Kong avec comme virus A / H3N2, serait d’abord apparue en Chine en 1968 avant de se diffuser à grande échelle à Hong Kong, puis se répandre sur tout le globe, dont l’Europe jusqu’en 1970.

Et la grippe A / H1N1, qui dura de 2009 à 2010, fut importante.

Plusieurs membres de la famille des Coronaviridae circulent constamment dans la population humaine et provoquent généralement une maladie respiratoire bénigne.

En revanche, le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV) et le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) ont provoqué des maladies respiratoires graves chez les individus atteints, le SRAS et le MERS.

Le SRAS est apparu fin 2002 dans la province du Guangdong, en Chine (Song Z et al., 2019). En décembre 2019, une nouvelle maladie respiratoire infectieuse est apparue à Wuhan, dans la province du Hubei, en Chine, désormais appelée coronavirus disease-19 (COVID-19).

Provoquée par un nouveau SRAS-coronavirus pathogène-2 (SRAS-CoV-2), sa rapide propagation internationale pose une urgence sanitaire mondiale.

Dans la compréhension des mécanismes de contamination, les interactions virus-récepteur jouent un rôle régulateur clé dans la gamme d’hôtes viraux, le tropisme tissulaire et la pathogenèse virale.

Les virus utilisent des stratégies insidieuses pour se fixer à un ou plusieurs récepteurs, surmonter la barrière de la membrane plasmique, entrer et accéder à la machinerie des cellules hôtes pour sa réplication.

La protéine de fixation virale peut être considérée comme la « clé » qui déverrouille les cellules hôtes en interagissant avec le « verrou » - le récepteur - à la surface des cellules (Maginnis, 2018).

L’inhibition de ces interactions est essentielle pour que les virus n’envahissent pas les cellules hôtes.

Dans cet article de synthèse, nous mettrons en évidence la double conséquence de la fixation du SRAS-CoV-2 sur ses récepteurs, l’ACE2 et l’héparane sulfate, dans la réplication du virus et dans le développement des symptômes, ainsi que l’hypothèse médicale relative au rôle de la lactoferrine pour inhiber ce processus délétère.



Suite de l'étude, ici!



J'aimerais remercier Silvano Trotta pour son vidéo sur le sujet:


Dans ma recherche sur la lactoferrine, j'ai trouvé cet article de Science Direct fort utile:


La lactoferrine comme traitement préventif et auxiliaire potentiel pour COVIDE-19

https://doi.org/10.1016/j.ijantimicag.2020.106118

Faits saillants
  • La lactoferrine (Lf) est une glycoprotéine non toxique d’origine naturelle.
  • Lf a des effets antiviraux, immunomodulatoires et anti-inflammatoires à large spectre.
  • Lf montre l’activité antivirale in vitro contre le SRAS-CoV, qui est probablement similaire contre le SRAS-CoV-2 via le même mécanisme.
  • L’effet immunomodulateur et anti-inflammatoire de Lf peut être particulièrement pertinent comme complément potentiel pour le COVIDE-19 grave.


Lactoferrine

Lf est une glycoprotéine très conservée, pléiotrope et liant le fer de la famille des transferrines qui est exprimée et sécrétée par les cellules glandulaires et se trouve dans la plupart des fluides corporels [7]. Il apparaît à des concentrations particulièrement élevées dans le lait de mammifères et a d’abord été identifié dans le lait de bovins [8] et a ensuite été isolé du lait humain [9]. Il s’agit d’une glycoprotéine de 80 kDa contenant 703 résidus d’acides aminés dont la structure primaire a été bien caractérisée.

Depuis sa découverte, Lf et ses peptides connexes sont principalement considérés comme d’importantes molécules de défense de l’hôte non spécifiques contre une variété d’agents pathogènes, y compris une gamme de virus [5]. Plus récemment, les rôles anti-inflammatoires et immunomodulateurs de Lf ont gagné un intérêt scientifique croissant car il semble être en mesure de modérer la réponse de l’hôte aux infections et a la double capacité de stimuler le système immunitaire pour contrer l’invasion pathogène tout en empêchant simultanément les réponses immunitaires et inflammatoires nocives de l’hôte.



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Aussi, j'ai consulté doctonat pour connaître les effets secondaires de la lactoferrine et je n'en ai trouvé aucun:


Précautions d’emploi et effets secondaires

Conserver soigneusement fermé dans un endroit frais et à l'abri de l'humidité.

Les compléments alimentaires ne se substituent pas à une alimentation variée et équilibrée et à un mode de vie sain. Si vous êtes enceinte, allaitez ou si vous avez un problème de santé, consultez un médecin avant de consommer de la lactoferrine.

En cas d’allergie aux protéines de lait, ne pas consommer de la lactoferrine et prenez conseil auprès de votre médecin.

Sources alimentaires

Si vous souhaitez profiter des bienfaits de la lactoferrine, vous pouvez en retrouver notamment dans le lait (150 mg/l).




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J'ai reçu des demandes pour savoir s'il était possible d'acheter de la lactoferrine et la réponse est oui.

Voici une liste de produits que vous pouvez commander directement dans Amazon (avec mon lien d'affilié, si vous voulez m'encourager, dans mon travail):


Personnellement, j'aime le Colostrum Gold d'Herba:


Voici les principales caractéristiques du produit:
  • Aide à soutenir la fonction immunitaire dans les voies respiratoires supérieures.
  • Aide à soutenir le système immunitaire
  • Aide à lutter contre les troubles digestifs et les infections digestives
  • Aide à la croissance et à la guérison de tout le corps ; peut augmenter la masse osseuse et musculaire maigre.
  • Riche en lactoferrine, haut niveau de 30% d'antibiotiques igG, immunoglobulines, facteurs de croissance - IGF-1 et IGF-2.

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Pourquoi est-ce qu'il y a autant d'intérêt pour la lactoferrine, en lien avec le COVID-19?
L'intérêt pour la lactoferrine et ses peptides connexes est vraisemblablement dû à ses rôles anti-inflammatoires et immunomodulateurs.

La lactoferrine a gagné en intérêt car il semble être en mesure de modérer la réponse de l’hôte aux infections et a la double capacité de stimuler le système immunitaire pour contrer l’invasion pathogène tout en empêchant simultanément les réponses immunitaires et inflammatoires nocives de l’hôte.

Et l'hôte, c'est VOUS alors ça vaut la peine de s'y intéresser!

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Voici les principaux bénéfices de la lactoferrine (Lf):
  1. La lactoferrine (Lf) est une glycoprotéine non toxique d’origine naturelle.
  2. La Lf a des effets antiviraux, immunomodulatoires et anti-inflammatoires à large spectre.
  3. La Lf montre l’activité antivirale in vitro contre le SRAS-CoV, qui est probablement similaire contre le SRAS-CoV-2 via le même mécanisme.
  4. L’effet immunomodulateur et anti-inflammatoire de la Lf peut être particulièrement pertinent comme complément potentiel pour le COVIDE-19 grave.
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Vous trouvez de la lactoferrine dans le lait mais si vous n'en consommez pas, il existe des suppléments.

Dans tous les cas, la #lactoferrine dont vient de parler l'International Journal of Antimicrobial Agents de juillet 2020 devrait vous intéresser, au plus haut point:
Qui plus est, comment se fait-il que le Dr Horacio Arruda n'en ait JAMAIS parlé et que la ministre de la santé, au gouvernement fédéral, la Dr Theresa Tam, n'en ait jamais parlé, elle non-plus?

N'est-ce pas leur travail de voir à notre santé publique?

La lactoferrine est la deuxième protéine la plus abondante dans le lait maternel et pour une bonne raison compte tenu de son rôle multiforme dans l'immunité d'un nourrisson. Il prévient les infections, joue un rôle dans le métabolisme du fer, a des propriétés anti-inflammatoires et est un antioxydant.

Si la lactoferrine est aussi bonne pour les nourrissons, pourquoi ne pas s'y intéresser pour nous, aussi?


#LaitMaternel #AntiInflammatoire #Immunité



Source: Mon intro pour ma publication, dans Facebook


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Dans mes recherches sur la lactoferrine (Lf), j'ai trouvé les informations suivantes qui pourraient vous aider, aussi.


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La lactoferrine régule l’assimilation du fer

2012

La lactoferrine est une substance parfaitement naturelle que 
l’on trouve dans les différents fluides de l’organisme tels que
 les larmes, le mucus, le sang ou la salive. C’est aussi un des constituants du colostrum (le lait de la jeune maman avant et juste après l’accouchement).

Cette glycoprotéine est essentielle à la construction de l’immunité du bébé en raison de son étonnante capacité à se lier avec le fer. Le fer est en effet utilisé par un vaste éventail d’organismes pathogènes et de tumeurs pour croître et se reproduire. En se liant au fer, la lactoferrine les prive de cette ressource tout en facilitant l’absorption de ce minéral 
par la muqueuse intestinale. Le fer absorbé grâce aux aliments n’est ainsi plus détourné de sa destination originelle.

En outre, certaines sections des molécules de la lactoferrine sont en outre directement toxiques pour les bactéries, levures et moisissures. La lactoferrine est ainsi un régulateur de l’assimilation du fer
 qui sera extrêmement utile aux personnes anémiées ou chez
 les grands sportifs qui, en consommant des aliments riches en
fer (foie, abats, lentilles), pourront retrouver très rapidement un taux de fer ou de ferritine normal.

La lactoferrine doit être extraite par microfiltration du lait bovin cru car elle ne résiste pas à une température supérieure à 60 °C (ce qui explique que l’on n’en trouve pas dans les laits UHT). On peut prendre ce complément alimentaire en complément des médicaments de type Tardyferon, afin de rétablir plus rapidement l’équilibre en fer de l’organisme et d’éviter les effets secondaires dus à l’utilisation de ces médicaments.

Pour améliorer son absorption, il est recommandé de choisir une lactoferrine présentée en gélules gastrorésistantes. Selon les besoins, on prendra 1 gélule deux à trois fois par jour, 
à avaler avec de l’eau trente minutes avant les repas.


Source: Principes de santé



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La lactoferrine : une protéine multifonctionnelle

2009

Annick Pierce*, Dominique Legrand et Joël Mazurier

Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, CNRS UMR 8576, Université des Sciences et des Technologies de Lille, IFR 147, 59655 Villeneuve d’Ascq Cedex, France



Résumé

La lactoferrine est une molécule énigmatique et fascinante apparue avec les mammifères ; elle appartient à la famille des transferrines, mais contrairement à la transferrine, qui a un rôle clé de transporteur du fer, la lactoferrine n’est pas impliquée dans l’homéostasie martiale.

Les recherches entreprises depuis son isolement en 1960 n’ont pas réussi à complètement élucider sa fonction. Elle a longtemps été considérée comme un simple chélateur de fer protégeant contre les infections bactériennes par sa capacité à priver les bactéries du fer nécessaire à leur croissance.

Depuis ces dix dernières années, de nouvelles fonctions orchestrées par la lactoferrine ont été découvertes : immunomodulation, protection contre le cancer et régulation de la croissance osseuse.

L’objectif de cet article est de faire connaître les multiples facettes de cette molécule et d’en souligner l’implication dans de nombreux mécanismes de défense de l’organisme.


[...]


Activité anti-bactérienne

La Lf est à la fois bactériostatique et bactéricide (pour revues voir [9, 11, 12]). Le principal mécanisme par lequel elle exerce son action bactériostatique est la privation en fer. Sécrétée dans les fluides biologiques sous une forme non saturée (apo-Lf), elle inhibe la croissance des bactéries par compétition avec les sidérophores bactériens pour la séquestration du fer libre. À côté de cette activité bactériostatique, la Lf exerce aussi une activité bactéricide indépendante de sa fonction de chélateur du fer. Par sa capacité à se fixer directement aux LPS, aux acides lipoteichoïques (molécules de la paroi bactérienne) ou aux porines, la Lf déstabilise la membrane des bactéries, provoque leur fragilisation et augmente leur perméabilité. L’activité bactéricide de la Lf passe également par l’inhibition de l’attachement des bactéries aux cellules hôtes. Ainsi, en se fixant aux GAG et intégrines de l’hôte, la Lf neutralise ces pathogènes dès les premiers stades de l’infection. La résistance aux antibiotiques de certaines bactéries peut être due au fait qu’elles sont capables de s’organiser en biofilm. Des études in vitro montrent que l’apo-Lf, en interagissant avec ces différentes molécules de surface, peut prévenir la formation de ces biofilms.

L’activité bactéricide de la Lf est concentrée dans la région aminoterminale fortement basique. Cette portion de la protéine peut être libérée sous l’action de la pepsine lors de la digestion. Le peptide antimicrobien produit est appelé lactoferricine (Lfcine) (Figure 3) [13]. Son activité bactériolytique à spectre large (Tableau I) est supérieure à celle de la Lf native, la Lfcine d’origine bovine (LfcineB) étant la plus active [14]. Ainsi, la Lf, en sacrifiant la majeure partie de sa chaîne polypeptidique, produit une arme antibactérienne beaucoup plus puissante qu’elle-même. L’efficacité des Lfcines fait que de nouveaux peptides antimicrobiens ont été élaborés et testés, notamment la lactoferrampine (Lfampine) [15].

Les données fournies par des études expérimentales et épidémiologiques montrent que les facteurs génétiques jouent un rôle primordial dans la susceptibilité aux infections. L’étude du polymorphisme du gène de la Lf montre effectivement l’existence de variants possédant des propriétés physicochimiques et biologiques spécifiques. Une analyse, réalisée chez des sujets atteints ou non de parodontite juvénile agressive, montre que les sujets non affectés possèdent un résidu lysine en position 29, alors que les sujets atteints possèdent en lieu et place un résidu arginine [16]. Le fait que le mutant LfK29R possède une plus grande activité bactéricide que la protéine native confirme qu’il existe bien une susceptibilité génétique à certains pathogènes.


Activité antivirale

La Lf exerce cette activité contre des virus à ADN et à ARN, en particulier ceux de l’hépatite, de l’herpès et du VIH (virus de l’immunodéficience humaine) (revues dans [8, 10,11]). Le mécanisme de l’action antivirale de la Lf n’est pas complètement élucidé. Néanmoins, dans la plupart des études réalisées in vitro, la Lf inhibe l’attachement et l’entrée des virus en interagissant avec les GAG et les intégrines utilisés par les virus pour pénétrer leurs cellules hôtes. La Lf semble également pouvoir inhiber la réplication virale du virus VIH-1, du virus de l’hépatite chronique C et des rotavirus in vitro. Les premiers essais cliniques ont montré que l’administration orale de Lf augmentait la réduction de la charge virale chez des patients infectés par le virus de l’Herpès traités par l’acyclovir.


Activités anti-fongique, anti-parasitaire et anti-prion

La prise orale de bLf réduit significativement la candidose buccale [9, 11, 12], allant jusqu’à la guérison totale de certains des animaux affectés. Cette activité antifongique est en relation avec la capacité qu’a la Lf de s’adsorber sur les levures, de déstabiliser leur paroi mais aussi d’induire l’apoptose chez ces organismes. L’activité antiparasitaire semble complexe et fait appel aux différentes stratégies mises en place par la Lf : fixation à la membrane de l’amibe Entamoeba histolytica causant ainsi des dommages importants, inhibition de la croissance de Toxoplasma gondii dans ses cellules hôtes et interaction avec des récepteurs spécifiques présents à la surface de Trichomonas vaginalis et Trypanosoma cruzi [9, 11, 12]. La bLf pourrait également diminuer l’infectiosité par le prion en inhibant l’accumulation de la forme infectieuse dans des cellules infectées [19].


Activité anti-inflammatoire

En interagissant avec les LPS et de nombreux récepteurs à la surface des cellules épithéliales et immunes, la Lf module la production de cytokines et le recrutement de cellules immunes au site de l’inflammation et protège ainsi du choc septique [9, 20, 21]. De nombreuses études chez l’animal montrent qu’une prise orale de bLf protège efficacement contre des doses létales de LPS. Le mécanisme d’action de cette protection est illustré par la Figure 4. La Lf, en diminuant l’environnement proinflammatoire, protège également contre certaines maladies : arthrite rhumatoïde, inflammation chronique de l’intestin, maladies neurodégénératives et allergie cutanée. De nombreuses études utilisant des modèles animaux d’inflammation expérimentale des différents tissus touchés montrent que l’administration orale de bLf réduit l’inflammation. Dans la plupart des cas, cette protection est également due à une diminution de la production de TNF-α (tumor necrosis factor) et l’IL(interleukine)-1β et une augmentation de l’IL-10. Cette modulation du processus inflammatoire passe également par une diminution du recrutement de cellules immunes, notamment des leucocytes.


Activité anti-oxydante

L’activation des monocytes/macrophages par les LPS ou le TNF-α déclenche l’activité phagocytaire et conduit à une production accrue d’espèces oxygénées réactives qui peut être amplifiée en présence de fer libre. La Lf libérée au site de l’inflammation, en piégeant le fer, limite ce processus et le dommage causé aux membranes cellulaires en prévenant la peroxydation des lipides. Récemment, une étude clinique sur une cohorte de 90 patients atteints d’hépatite C chronique montre que les sujets qui ont ingéré de la bLf présentent une amélioration de leur statut oxydant hépatique [22].


Activité pro-inflammatoire

La Lf influence non seulement l’immunité innée, mais aussi l’immunité acquise, en stimulant les réponses de l’hôte [9, 20, 21]. Des expériences réalisées chez l’animal montrent que la bLf stimule la maturation et la différenciation des cellules T, ainsi que l’activité phagocytaire des cellules immunes. La prise orale de bLf augmente en effet le nombre de lymphocytes T CD4+ dans les tissus lymphoïdes, et entraîne l’induction de la production d’IL-18 et la polarisation des lymphocytes en cellules T auxiliaires de type 1 (Th-1). Ces dernières conduisent ensuite à l’élimination du virus de l’hépatite C lors d’une thérapie par l’interféron, favorisent la phagocytose de Staphylococcus aureus et de certains champignons et augmentent l’efficacité d’une vaccination par le BCG. Par ailleurs, l’ingestion de Lf augmente la production de splénocytes, d’IFN (interféron)-γ et d’IL-12 en réponse à une infection par le virus de l’herpès.


Conclusion

La découverte de la Lf dans le lait maternel il y a soixante ans ne permettait pas d’imaginer qu’elle puisse posséder un tel potentiel thérapeutique.

Ses nombreuses activités biologiques, dont la spécificité a parfois été mise en doute mais dont les effets ont souvent été clairement démontrés in vivo, et le fait qu’elle soit dépourvue de toxicité, font qu’elle suscite un intérêt industriel important dans les domaines agroalimentaire et pharmaceutique, et la classent parmi les alicaments.

Cent tonnes de bLf sont purifiées et mises sur le marché chaque année. La hLf recombinante est produite dans différents micro-organismes et plantes, mais également directement dans le lait d’animaux transgéniques. Les applications sont nombreuses et de plus en plus d’essais cliniques sont réalisés afin de tester in vivo son efficacité en tant qu’agent anti-microbien, immunomodulateur et/ou anti-cancéreux.


Source: Médecine / sciences


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En réponse à la question d'une personne qui parlait de l'allaitement, dans Facebook, je me suis aussi référé à cette page d'information sur la lactoferrine, dans le site web de la Société canadienne de pédiatrie:

POINT DE PRATIQUE

L’allaitement par les mères atteintes d’une COVID-19 présumée ou confirmée

Affichage : le 15 avril 2020 | Mise à jour : le 8 mai 2020

Auteur

Michael Narvey, Société canadienne de pédiatrie, Comité d’étude du foetus et du nouveau-né



L’allaitement par les mères positives à la COVID-19

L’Agence de la santé publique du Canada et l’Organisation mondiale de la Santé recommandent actuellement que les mères atteintes d’une COVID-19 présumée ou confirmée continuent d’allaiter. Les Centers for Disease Control des États-Unis recommandent que les mères discutent avec leurs dispensateurs de soins des avantages et des risques de l’allaitement, compte tenu de l’incertitude entourant la transmission du virus SARS-CoV-2, afin de parvenir à une décision commune.

Les données à jour pour éclairer la prise de décision sont limitées. Une étude de 2003 décrit l’expérience de 12 femmes atteintes du syndrome respiratoire aigu sévère et l’issue de leur nouveau-né [3]. Aucun des nouveau-nés allaités n’a contracté le syndrome respiratoire aigu sévère. De même, dans une récente étude dotée d’un petit échantillon, le lait maternel a fait l’objet d’un test de dépistage direct, et aucun test n’était positif au virus SARS-CoV-2, ce qui porte à croire que le virus n’est pas transmis par le lait maternel [4]. Qui plus est, les anticorps maternels contre le virus SARS-CoV-2 sont probablement transmis au nouveau-né et lui confèrent un effet protecteur, comme on l’a observé à l’égard du syndrome respiratoire aigu sévère [5].

À l’heure actuelle, la principale préoccupation provient du risque que la mère transmette le virus à son nouveau-né par des gouttelettes respiratoires pendant l’allaitement. Les femmes qui décident d’allaiter doivent porter un masque (s’il est disponible) et se laver les mains avant de mettre leur nouveau-né au sein. À titre de précaution supplémentaire, si elles ont toussé récemment, elles devraient se nettoyer les seins à l’eau savonneuse avant le boire. Elles peuvent également décider de pomper leur lait, tout en s’assurant de se laver les mains et de nettoyer tout l’équipement, puis nourrir leur nouveau-né à l’aide du lait maternel exprimé. À la maison, les surfaces les plus touchées doivent également être désinfectées régulièrement. Les personnes symptomatiques ne doivent pas être autorisées à visiter la mère et son nouveau-né.

Si la mère est trop malade pour allaiter en raison de la COVID-19 ou d’autres complications, elle doit être encouragée à exprimer son lait et être soutenue en ce sens. Le nouveau-né peut boire le lait maternel pompé en toute sécurité, pourvu que les directives locales de prévention et de contrôle des infections de l’établissement soient respectées. Si les politiques de prévention et de contrôle des infections de l’établissement interdisent aux mères atteintes d’une COVID-19 présumée ou confirmée de rendre visite à leur nouveau-né à l’unité de soins intensifs néonatale, celles-ci doivent être encouragées à pomper leur lait à la maison et à le remettre au personnel de l’unité. Elles doivent le pomper fréquemment à la maison, afin d’être prêtes à allaiter lorsqu’elles pourront rendre visite à leur nouveau-né.


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Claude Gélinas, Éditeur
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