Il n’y a pas de liberté d’infecter

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Évidemment, la phrase de François Legault avait quelque chose de paradoxal : «porter un masque, c’est la liberté».

Le premier ministre venait d’annoncer une mesure contraignante obligatoire. Bref, limitant une «liberté», entendue de manière littérale.

Du reste, je ne connais personne qui aime avoir un bout de tissu devant la bouche. Vous en avez (à peu près) tous ressenti les désagréments récemment : respiration, communication, etc.

Disons-le, c’est vraiment détestable. Mais nécessaire.

On a tardé

Il aurait même fallu que le gouvernement rende bien avant le masque obligatoire en lieux publics fermés.

Bien sûr, c’est très facile à dire maintenant. Oui, pendant des mois, l’Organisation mondiale de la santé répétait que ce n’était pas nécessaire.

En plus, au départ, notre directeur de la santé publique, Horacio Arruda, a poussé cette position très loin.

Le 30 janvier, lors du célèbre point de presse où il proclama que la «peur fait faire des affaires qui n’ont pas de criss de bon sens», il avait aussi glissé : «si le masque était un instrument salvateur, j’en porterais un aujourd’hui».

La position du docteur et du gouvernement a évolué, puis changé du tout au tout.

Heureusement. Une étude scientifique récente (signée Leffler, Ing, Lykins et Hogan) indique que les pays ayant recommandé ou rendu obligatoire le port du masque très tôt ont eu un nombre de morts «significativement plus bas que ceux ayant attendu», selon le résumé de notre Bureau d’enquête publié samedi.

Erreur

Comme François Legault l’a mentionné lundi, malgré ce type d’argument fort, certains crieront à la «dictature», dénonceront la «violation des libertés fondamentales».

L’ennui est que lui-même et M. Arruda ont inutilement nourri cette peur, en conférence de presse, le 12 mai. À une question sur l’opportunité de rendre le masque obligatoire, M. Arruda souleva «des enjeux avec la charte des droits et libertés». Relancé par une journaliste souhaitant savoir de quels articles il était question, le médecin ne sut répondre.

Pourtant, comme l’écrivait lundi un constitutionnaliste sur Facebook, «je ne suis pas libre de conduire sans ceinture de sécurité ni en état d’ivresse. Je ne suis pas libre de t’infecter. Tu n’es pas libre de m’infecter non plus».

Voilà qui pourrait résumer la réaction du tribunal à une requête déposée en mai par l’avocat Jean-Félix Racicot, par laquelle il souhaitait faire annuler les décrets sur le confinement au motif qu’ils violaient ses droits fondamentaux. Il invoquait la règle de « l’habeas corpus » contre les détentions excessives.

Débouté une première fois par la Cour supérieure, Me Racicot porta sa cause devant la Cour d’appel. Celle-ci concéda que «les mesures de santé publique [actuelles] sont indéniablement fort sévères», mais qu’elles ne sauraient être assimilées à une détention excessive. M. Racicot peut «exercer beaucoup de ses activités usuelles», notaient les juges.

Comme l’a souligné François Legault, ceux qui refuseront de porter un masque au nom des «libertés» pourraient amener l’État, dans quelques semaines, à revenir à des contraintes pires.

Le virus avance masqué. Combattons-le de la même manière.


Source: Journal de Québec
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Texte par: NICOLE LÉVESQUE, Québec

Le Soleil


POINT DE VUE / En mars dernier, la Direction de la santé publique affirmait «l’inutilité de porter un masque pour se protéger du coronavirus, puisqu’il s’agit là d’un faux sentiment de sécurité».

Même son de cloche du côté de l’Organisation mondiale de la santé publique, selon laquelle : «Il n’existe aucune preuve que le port du masque par des personnes en bonne santé puisse les empêcher d’être infectées par des virus respiratoires», c’est-à-dire, qu’il n’est pas recommandé pour l’ensemble du public.

Mais depuis, le vent a tourné! «Quand vous sortez de chez vous, lavez-vous les mains souvent, respectez la distanciation physique minimale de deux mètres, et portez un masque nous répète quotidiennement le trio Legault, McCann et Arruda, sans pour autant le rendre obligatoire. Pour des raisons juridiques d’abord, invoquant que la Charte des droits et libertés pourrait empêcher l’État d’aller plus loin, contrainte «surévaluée et exagérée» selon Patrick Taillon, professeur de droit de l’Université Laval. Cela étant, face aux contradictions apparentes des études scientifiques en cours, le premier ministre Legault fait judicieusement appel au sens civique de tout un chacun, en recommandant vivement de porter un masque pour protéger les autres, misant du coup sur la pression sociale exercée par les tenants du cache-visage pour convaincre les réfractaires. Et ce, tout en considérant «les inégalités sociales en santé dans la mesure où les riches y auraient accès et non les plus démunis, puisque ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de s’en procurer, ce qui peut discriminer». Conséquemment, force est d’admettre les inconvénients qu’engendre le port du masque pour plusieurs : difficulté respiratoire, manipulation manuelle constante, buée dans les lunettes, obstruction de la vue, etc. Néanmoins, «les lois et les habits gênent, mais ils protègent », dixit le proverbe.

Enfin, à la mi-mai, «le chat sort du sac». Car au cœur de cette première vague de pandémie, il manquait déjà au moins 10 millions de masques. Et dans la perspective d’un déconfinement progressif, le premier ministre clame alors que «le virus rôde... qu’il faut apprendre à vivre avec... que ce n’est pas le temps de baisser la garde... qu’il faut jouer en équipe...». À l’instar de nombreux autres pays, le gouvernement ne gagnerait-il pas, et par ricochet la population, à faire siennes la volonté de la majorité des Québécois et les recommandations des partis d’opposition à l’Assemblée nationale? Dont celle du chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, selon qui «le gouvernement devrait agir rapidement alors que la situation est critique à Montréal», en décrétant le port du masque dans les lieux publics [espaces clos notamment].

Toutefois, dans cette perspective où le port du masque deviendrait obligatoire, peut-être bien que le gouvernement pourrait gérer la situation à géométrie variable, malgré le niveau de complexité, il va sans dire : en adoptant des plans stratégiques de concert avec les municipalités. «Aux grands maux, les grands remèdes». Par exemple, la région métropolitaine de Montréal plus touchée que le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord, pourrait être obligatoirement astreinte au port du masque, ainsi que toutes autres régions critiques, s’il en est, compte tenu de leurs enjeux, réalités et particularités. C’est d’ailleurs ce qui a été pris en compte lors de la récente visite du premier ministre à Montréal, où un million de masques ont été offerts, ainsi que six millions de dollars aux sociétés de transport en commun pour leurs usagers.

Du coup et globalement, les priorités d’accès aux besoins matériels pourraient varier, voire diminuer, au grand bénéfice des régions les plus vulnérables identifiées, dont la grande région métropolitaine Montréal. Et chacun des représentants des lieux publics considérés à risque (transports publics, commerces, écoles, garderies, cliniques médicales, résidences pour aînés, hôpitaux, cabinets dentaires, salons de coiffure et d’esthétique, endroits de culte, etc.), seraient imputables de rendre disponibles les produits sanitaires requis et de s’assurer du respect par leurs clientèles, des conventions établies sous peine d’interdiction d’accès tout simplement, comme l’oblige la directive fédérale pour les usagers aériens. Enfin, les soutiens financiers et matériels de protection en provenance des gouvernements, entreprises, commerçants, et tout autres contributeurs à cette cause collective, prendraient tout leur sens et mettraient fin aux tergiversations concernant le port du masque obligatoire et au jeu «La carotte ou le bâton», à la grande satisfaction de la population qui saurait à quoi s’en tenir.

De plus, dans l’actuel contexte de déconfinement progressif imminent, où beaucoup de questions demeurent encore sans réponse, et considérant que la sécurité est la première obligation de l’État, combien seront bienvenus, entre autres, les réforme McCann (nationalisation des CHSLD privés...), outils de communication, guides sur les rassemblements, normes sociales de responsabilités et de respect, etc. annoncés et tellement nécessaires pour affronter une éventuelle vague épidémique... et éviter une seconde pause du Québec.


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Se disant conscient qu’un mouvement anti-masques semble prendre de l’ampleur actuellement parmi des personnes qui se disent brimées dans leur liberté individuelle, le gouvernement Legault leur a rappelé aujourd’hui que cela pourrait augmenter la propagation du virus et provoquer un reconfinement.

Interrogés à ce sujet, le conseiller médical stratégique de la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux Richard Massé et le ministre du Travail Jean Boulet n’ont pas évoqué de nouvelles sanctions possibles, mais ont souligné que cela va au-delà des libertés individuelles.

« On est conscient de la situation et c’est un des arguments qu’on a regardés avant de l’imposer, a indiqué Richard Massé. C’est pour ça qu’il y a eu beaucoup de discussions avant de l’imposer, qu’on a longuement recommandé de le porter avant d’en arriver là, qu’on a insisté là-dessus. On est conscient que c’est un volet qui brime les libertés des personnes, mais il faut regarder l’autre côté de la médaille. Quand on met un masque, c’est pour protéger les autres contre le risque de propagation du virus. C’est une façon de protéger la communauté dans des espaces ou la distanciation n’est pas possible. C’est une responsabilité civique de demander à tout le monde de le faire. »

Le conseiller médical stratégique de la Direction générale de la santé publique a précisé que le port du masque était maintenant respecté par environ 80% des utilisateurs des transports en commun, un nombre grandissant.

« Ça évolue positivement et c’est ce qu’on veut, a ajouté M. Massé. C’est toujours un difficile équilibre entre la liberté individuelle et la protection de la collectivité. Dans ce cas-ci, on ajoute un élément qui n’est pas si contraignant pour protéger tout le monde. Si on se retrouve avec une transmission accrue, c’est tout le monde qui va devoir payer avec le reconfinement, une perte d’activités sociales et économiques. C’est ce que personne ne veut revivre. »

Le ministre Boulet a de son côté affirmé que l’impact sur les libertés individuelles est légitimisé par la santé publique.
« La plupart des experts reconnaissent qu’il faut accepter ces motifs-là quand on priorise la santé de la population, a déclaré le ministre du Travail. On fait beaucoup de campagnes de promotion et il faut se préparer à une éventuelle seconde vague et atténuer le mieux possible des incidences humaines, sociales et économiques de cette seconde vague-là. C’est en se disciplinant collectivement qu’on va y arriver. »


Source: Néomédia
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