« On a un véhicule de livraison inédit et on pense qu’il va faire le travail au bout de la ligne », dit Denis Archambault, professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et chercheur principal du projet. Le professeur du département de chimie de l’UQAM Steve Bourgault et deux chercheurs de Winnipeg y participent aussi.
Le groupe vient d’obtenir une subvention d’un peu plus de 620 000 $ des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour une « intervention de recherche rapide contre la COVID-19 ».
La particularité de ce nouveau vaccin en développement est qu’il est formé de deux parties. D’abord une nanoparticule, qui sert de « squelette » au vaccin. « C’est une plateforme, un véhicule de livraison », illustre le professeur Archambault.
Sur ce squelette, les chercheurs veulent ensuite attacher la fameuse protéine « S » du virus de la COVID-19, celle en forme de pic qui permet au virus d’infiltrer les cellules humaines. L’idée est de présenter cette protéine aux cellules du système immunitaire afin qu’elles développent des défenses contre le véritable virus SARS-CoV-2 qui cause la COVID-19.
Une double action
Ce n’est pas la première fois que des chercheurs utilisent des nanoparticules comme véhicules pour présenter des protéines au système immunitaire. Mais selon Denis Archambault, ce qui est unique dans ce cas est que les nanoparticules ne se contentent pas de jouer un rôle passif. Elles servent aussi d’« adjuvants », soit des ingrédients d’un vaccin qui améliorent sa performance.
« On sait que notre nanoparticule, en plus de livrer la marchandise, stimule des éléments associés à la réponse immunitaire. On a donc une double action, dit le professeur Archambault. En plus, on va travailler sur l’ingénierie de la protéine S pour la rendre encore plus immunogène. » Il précise que certains aspects du vaccin feront l’objet d’un brevet et ne peuvent être discutés.
Immunogène = Capable de provoquer la formation d'anticorps
Le professeur Archambault était loin de partir de zéro pour ce projet. « J’ai travaillé sur ce genre de virus pendant plus de 25 ans du côté animal », dit-il. Il développait déjà les nanoparticules pour concevoir un vaccin contre l’influenza aviaire, une maladie qui touche notamment les poulets. L’efficacité de ce vaccin a déjà été vérifiée sur des souris.
Au lieu de mettre quelque chose qui provient de l’influenza aviaire sur notre nanoparticule, on va mettre quelque chose qui provient de la COVID-19.
Denis Archambault, professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et chercheur principal du projet
L’échéancier fixé par les IRSC est serré : le groupe doit démontrer la validité du nouveau vaccin sur les animaux d’ici 12 mois. Denis Archambault se réjouit de compter sur des collaborateurs de Winnipeg, où est situé le Laboratoire national de microbiologie de l’Agence de la santé publique du Canada. Ce laboratoire de niveau 4, soit le niveau de biosécurité le plus élevé, servira à effectuer les tests sur les animaux.
Le projet de vaccin de Denis Archambault s’ajoute à plusieurs autres projets de vaccins contre la COVID-19 élaborés dans la province.
Le Dr Denis Leclerc, du CHU Québec – Université Laval, développe également un vaccin à base de nanoparticules. Toujours à Québec, le Dr Gary Kobinger travaille avec l’entreprise Medicago sur un vaccin qu’on ferait pousser dans les plantes. Les entreprises québécoises Biotechnologies Ulysse et Glycovax Pharma ont aussi annoncé qu’elles développaient leur propre vaccin contre la COVID-19.
Notons également que le Conseil national de la recherche du Canada a signé un partenariat avec une entreprise chinoise pour tester ici un candidat vaccin appelé Ad5-nCoV. Développé à partir d’une technologie canadienne, ce vaccin sera testé sur l’armée chinoise, a-t-on appris cette semaine.
Petite note à propos du HEK293 (lié à l'Ad5-nCoV): Analyse cytogénétique: il s'agit d'une lignée cellulaire humaine hypotriploïde. Morphologie: épithélium. Tissu: rein embryonnaire. Âge: fœtus.
Sur la planète, pas moins de 150 candidats vaccins sont en développement contre la COVID-19, dont 26 ont commencé les tests sur les humains.
« On aimerait évidemment développer notre vaccin de A à Z, dit Denis Archambault. Mais si on contribue de quelque façon que ce soit, de façon si minime soit-elle, et que d’autres se servent de nos idées pour aller plus loin, personnellement, je serai très content. »
Source: La Presse
À propos des adjuvants dans les vaccins...
L’adjuvant le plus fréquemment utilisé est le sel d’aluminium, en général sous forme de phosphate ou d’hydroxyde d’aluminium. Les autres adjuvants utilisés sont :
- Émulsion huile-eau MF59.
- AS01B (Fraction de Quillaja saponaria Molina et 3-O-désacyl-4’— monophosphoryl lipide A).
- Adjuvant AS03 (Polysorbate 80, tocophérol et squalène).
- Adjuvant AS04 (hydroxyde d’aluminium et 3‑O‑désacyl‑4’— monophosphoryl lipide A).
Source: MSSS
À propos de l'adjuvant AS03
Des programmes de vaccination contre la nouvelle grippe A / H1N1 ciblant plusieurs centaines de millions de citoyens en Europe et aux États-Unis devraient être lancés à l'automne de cette année. Les États-Unis prévoient d'utiliser un vaccin sans adjuvant, tandis que les pays européens optent pour l'inclusion de MF59, l'adjuvant contenu dans un autre vaccin contre la grippe saisonnière, ou l'adjuvant associé AS03 contenu dans un vaccin H5N1 récemment développé.
Nous attirons l'attention sur les dangers non appréciés de l'utilisation du vaccin avec adjuvant en Europe.
Les preuves provenant d'expériences sur des animaux en conjonction avec des données épidémiologiques cliniques indiquent que, indépendamment de la cause, la stimulation du système immunitaire peut accélérer l'athérogenèse.
-- --
L'application de vaccins antigrippaux adjuvés à des personnes à risque peut donc aggraver l'évolution de la maladie sous-jacente des vaisseaux athérosclérotiques avec toutes les conséquences cliniques.
Il en va de même pour d'autres maladies répandues qui sont propulsées par des mécanismes immunitaires déréglementés.
Les essais d'innocuité menés à ce jour n'ont pas spécifiquement pris en compte ces effets secondaires possibles, et des effets indésirables graves inattendus peuvent donc survenir dans le sillage d'un programme de vaccination général.
Source: Springer
Athérogenèse
L'athérogenèse est une réponse tissulaire à une blessure impliquant une inflammation chronique et une réparation de l'endothélium de la paroi vasculaire et des cellules musculaires lisses, ce qui entraîne un épaississement des parois vasculaires avec une ouverture rétrécie (lumen).
De: Femmes et santé, 2000, ScienceDirect
À lire: l'article sur les thromboembolies veineuses suite aux autopsies de morts COVID-19, en Allemagne.
Maladie thromboembolique
La maladie thromboembolique veineuse (MTE ou MTEV) est causée par la formation d'un caillot, ou thrombus, dans la circulation sanguine. Ses deux formes principales sont la thrombose veineuse profonde (TVP) ou phlébite et sa complication majeure, l'embolie pulmonaire (EP).
Plus de 70 % des embolies pulmonaires surviennent dans les suites d'une thrombose veineuse profonde, les caillots sanguins obstruant les veines des membres inférieurs migrant vers la circulation pulmonaire.
Source: Wikipedia