Bloquistes et conservateurs critiquent Trudeau pour la manifestation antiracisme

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Des partis d’opposition critiquent le premier ministre Justin Trudeau pour avoir pris part à une manifestation antiracisme à Ottawa et avoir fait le geste symbolique de poser un genou par terre.

«Ce premier ministre vit de symboles, se nourrit de symboles, les distribue et les partage. Mais quand vient le temps de mettre en œuvre les recommandations d’un rapport [...] contre la discrimination, il est aux abonnés absents», a pesté le chef bloquiste Yves-François Blanchet lundi.

Il reproche notamment à M. Trudeau un manque d’action à la suite du rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, présenté il y a un peu plus d’un an.

De son côté, le chef conservateur Andrew Scheer accuse surtout M. Trudeau d’être allé à l’encontre des directives de santé publique en se présentant à un rassemblement.

À cela, le premier ministre rétorque qu’il a pris toutes les mesures possibles pour limiter les risques de propagation, comme en portant un masque, et qu’il est prêt à se soumettre à un test de dépistage si la santé publique le lui recommande.

«Je pense qu’on est dans une situation où on est constamment appelés à devoir faire des choix difficiles, a-t-il dit. [...] Mais je pense aussi que c’était très important que le premier ministre soit là pour écouter, pour entendre les voix des milliers de Canadiens qui veulent qu’on agisse plus rapidement, plus fermement pour contrer la discrimination systémique qui existe dans ce pays.»

Vendredi, M. Trudeau a fait une apparition à une marche antiracisme qui avait lieu sur la colline parlementaire dans la foulée de la mort de George Floyd, cet homme noir asphyxié par un policier blanc à Minneapolis, au Minnesota. Il a écouté les discours et a aussi posé un genou au sol comme les autres participants à l’événement.

L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Dre Theresa Tam, a de son côté reconnu que les grands rassemblements posent des risques tout en faisant valoir qu’il serait irréaliste de limiter le droit de manifester.

«Tout le monde qui a participé, je pense et j’espère, a fait une auto-évaluation de leurs propres risques et pris toutes les mesures possibles pour être le plus sécuritaire possible, a renchéri son adjoint, Dr Howard Njoo. On verra ce qui va se passer dans les prochaines semaines.»


Source: Journal de Montréal