Dans le garde-robe de Pauline Marois

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cgelinas
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Le 3 avril 2014, François Bourque a signé un article dans Le Soleil intitulé "Des diables dans l'eau bénite" où il parle de ce que Pauline Marois aimerais mieux qu'on ne sache pas, d'elle.

Maintenant que Pauline Marois a perdu ses élections et dirigé le parti à son creux le plus bas de son histoire, c'est intéressant de lire cet article qui nous lève le voile sur des thèmes où tout n'a pas encore été dit.

Vous allez voir, c'est intéressant...

Les éléphants de Mme Marois? Vous avez été nombreux à les réclamer. Comme s'il fallait toujours un contrepoids lorsqu'un texte égratigne un candidat.

Le mien de samedi n'a pas ménagé Philippe Couillard. J'ai pris connaissance de vos plaisirs et de vos mauvaises humeurs à me lire. Entendu vos questions sur Mme Marois et les bruits que vous m'avez relayés à son sujet. J'ai passé en revue ce qu'on en avait déjà dit sur la place publique.

Deux choses m'ont frappé :

1 - Je n'ai pas trouvé pour Mme Marois tant de comportements qui posaient des questions d'éthique.

Le plus souvent c'est son mari, Claude Blanchet, qui semble susciter la suspicion et les critiques. Faire fortune au Québec est souvent encore suspect. Sans doute davantage lorsque sa conjointe fait partie du gouvernement.

Rappelons que M. Blanchet a aussi occupé des fonctions publiques, notamment à la présidence de la Société générale de financement.

2 - J'ai été frappé par la vigueur des démentis et des ripostes lorsque le couple Marois-Blanchet se sent attaqué. Des diables dans l'eau bénite.

C'était différent avec M. Couillard où il n'y avait pas de débat sur les faits, mais sur la valeur «morale» et l'acceptabilité sociale de certains de ses choix.

Lorsque The Gazette a publié en 2007 une histoire sur le domaine des Blanchet-Marois à L'Île-Bizard, le couple a poursuivi pour 2 millions $. L'affaire a été réglée en 2011 par une entente à l'amiable.

Lorsqu'a éclaté l'histoire du «deal» avec son mari à la commission Charbonneau, Mme Marois a nié. Ce qu'elle a fait encore au débat de jeudi soir.

«Si la FTQ avait voulu faire des pressions sur moi, M. [Michel] Arsenault l'a dit sous serment : "Quand je rencontrais Mme Marois, je rencontrais un mur de béton." Pas de deal, Monsieur [Pierre] Bruneau, et je n'accepte pas qu'on ramène ça encore sur le tapis parce qu'il n'y en a pas eu.»

Lorsque Radio-Canada «révèle» cette semaine que M. Blanchet a sollicité des bureaux d'ingénieurs pour financer (avec des prête-noms) le Parti québécois (PQ) et la course à la chefferie de sa femme, ils ont nié et menacé de poursuivre.

Les lignes de défense et les lignes de presse de Mme Marois sont étanches. Comme si le PQ était au-dessus de tout soupçon sur le financement. La réalité est plus nuancée.

***

Vrai qu'il n'y a pas eu de perquisition au PQ comme au Parti libéral. Vrai qu'aucun ministre du PQ n'a troqué des permis de garderie contre du financement politique. Vrai que le PQ ne récolte pas systématiquement plus d'argent lorsqu'il est au pouvoir, comme ce fut constaté au Parti libéral.

Mais le PQ n'a pas été à l'abri des prête-noms. Cela a été évoqué dans le rapport Moisan, à la commission Charbonneau et depuis des années dans les médias.

Le gouvernement PQ a depuis resserré les règles de financement et d'octroi de contrats. Comme avant lui les libéraux.

Reste que pendant des décennies, le recours aux prête-noms, au PQ comme ailleurs, s'est poursuivi dans la complaisance, l'hypocrisie et l'aveuglement volontaire. On faisait semblant de ne pas savoir. On respectait la loi, mais pas toujours l'esprit de la loi.

Comment en juger sur le plan éthique? Je reviens aux «tests» évoqués dans l'édition de samedi :

1 - Dans les mêmes circonstances, que faisaient d'autres partis?

Souvent la même chose.

2 - Qu'en penserait un tribunal de personnes raisonnables et indépendantes?

Il penserait qu'il est peu probable que des chefs de parti aient ignoré qu'une partie de leurs contributions venaient d'entreprises qui utilisaient des prête-noms. Cela fait au moins 15 ans que les médias décrivent cette mécanique.

3 - Un parti irait-il défendre ses choix sur la place publique et les proposer en exemple à suivre?

Peu de partis pourraient répondre oui.

***

Après les éléphants de M. Couillard, voici donc ceux de Mme Marois. Moins lourds et avec plus de défenses? Peut-être. Je vous laisse juger.
Claude Gélinas, Éditeur
chaudiere.ca

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