Un tunnel Québec-Lévis techniquement possible

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cgelinas
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(Québec) Un représentant du plus gros fabricant de tunneliers au monde a visité Québec et Lévis pour une évaluation sommaire de la faisabilité d'un tunnel sous-fluvial entre les deux rives du Saint-Laurent. Il conclut qu'il est techniquement possible de construire un tel lien et propose une formule de partenariat public-privé pour y arriver.

«Techniquement, je ne vois pas ça comme trop difficile. Je pense que c'est vraiment une question de financement», a résumé Jack Brockway lors d'un entretien téléphonique avec Le Soleil. L'homme est président d'Herrenknecht USA, branche américaine de la multinationale allemande du même nom, qui conçoit sur mesure d'énormes machines pour creuser des tunnels.

M. Brockway parle en connaissance de cause, puisqu'il est passé par Québec il y a trois semaines, à l'invitation de l'ingénieur Jacques Huot. Ce dernier a travaillé sur de grands projets à la Baie-James et à l'étranger et s'intéresse beaucoup au projet de tunnel Québec-Lévis. Il a d'ailleurs été l'un des premiers à estimer l'éventuel chantier. Selon lui, il en coûterait au moins 3 milliards $.

M. Brockway ne conteste pas cette estimation. Pour la valider, il attend toutefois, comme M. Huot, la réalisation d'une étude de faisabilité, qui inclurait des analyses géologiques et des données sur le trafic potentiel. Aux dernières élections, les libéraux se sont engagés à la réaliser.

Si les sondages confirment que le roc est bien à une trentaine de mètres sous l'eau dans la partie sud, le représentant d'Herrenknecht estime tout à fait réaliste de creuser en dessous. Il fait toutefois remarquer la dénivellation d'environ 6 % entre la route 132 et l'autoroute 20, à Lévis, qui compliquerait le raccordement à la voie rapide.

Pour des questions de sécurité et d'efficacité, il est généralement recommandé de limiter la pente des approches autour de 4 %. Cela facilite le déplacement des camions et limite les accidents en cas de chaussée mouillée ou glacée.

Alors qu'on craignait le manque d'espace pour la sortie sur la rive nord, M. Brockway ne s'en fait pas trop. Son seul souci serait de bien intégrer les véhicules en provenance de Lévis au trafic existant sur les autoroutes Dufferin et Félix-Leclerc.

Pour le reste, il juge réaliste de s'accommoder d'un sol plus mou dans le chenal nord. S'il fallait autrefois un tunnelier par type de sol, les fabricants comme Herrenknecht offrent désormais des machines «multimodes», fait-il valoir.

Ouvrage commun

M. Brockway ne s'inquiète pas plus de la longueur du tunnel à construire. Avec ses sept kilomètres, il s'agit d'un ouvrage tout à fait commun. Pour faire sortir les gaz d'échappement, il croit cependant souhaitable de faire passer le tunnel sous l'île d'Orléans, où un puits de ventilation serait construit.

Aménager une sortie en bonne et due forme au milieu de l'île apparaît difficile et surtout risqué politiquement pour le spécialiste, qui a lui-même constaté la quiétude des lieux. Le remplacement imminent du pont de l'île - «en très mauvaise condition», a-t-il noté en ricanant - pourrait toutefois justifier un raccordement juste avant de toucher terre à Saint-Pierre. De là, les gens pourraient joindre Québec ou continuer sur l'île.

Le défi: le financement

Le plus grand défi demeure le financement d'un tel chantier. Notre interlocuteur croit que seul le secteur privé peut se darder, à l'heure où les gouvernements québécois et canadien peinent à boucler leurs budgets. «Votre seul espoir, c'est une concession», dit-il.

Cette formule de partenariat public-privé (PPP), utilisée pour la construction du pont de l'autoroute 25 à Laval, implique la formation d'un groupe d'investisseurs et d'entrepreneurs, qui construisent, entretiennent et administrent l'infrastructure pendant une période de temps prédéfinie, souvent 25 ou 35 ans.

Les gouvernements locaux sont des partenaires minoritaires, mais supervisent l'opération, et les utilisateurs sont soumis à un péage. Dans cette optique, M. Brockway fait remarquer que le trafic lourd, camions ou autobus, demeure l'idéal pour rentabiliser l'équipement, car les tarifs exigés sont plus élevés.

S'il évalue à «au moins» quatre ans la phase des travaux, le spécialiste prévient que le travail commence bien en amont. «C'est le genre de projet auquel, dans les premiers stades, personne ne porte vraiment attention. Cela prend 5 à 10 ans pour le développement et ça peut être tout un processus», fait-il remarquer.

Source: Le Soleil
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La structure rectangulaire du tunnel sous-fluvial telle que représentée sur le dessin de la Chambre de commerce de Lévis ne risque pas d'être utilisée puisque de nos jours, on utilise une forme voûtée.
La structure rectangulaire du tunnel sous-fluvial telle que représentée sur le dessin de la Chambre de commerce de Lévis ne risque pas d'être utilisée puisque de nos jours, on utilise une forme voûtée.
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Claude Gélinas, Éditeur
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