Des mesures caquistes contre les aînés, les étudiants et les clients d’Hydro

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cgelinas
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9 avril 2023


Mauvaise nouvelle pour les aînés de 70 ans et plus qui ont une dette envers le gouvernement du Québec ou l’un de ses organismes.

En guise de compensation financière de cette dette, Revenu Québec, dont le ministre responsable est le ministre des Finances, Eric Girard, va malheureusement utiliser le nouveau crédit d’impôt remboursable de 2000 $ pour soutien des aînés.

Ainsi, contrairement à ce que m’avait affirmé l’automne dernier [2022] le bureau du premier ministre au sujet de cette promesse phare de François Legault, le gouvernement caquiste permet ainsi à Revenu Québec de puiser dans cette cruciale aide aux aînés à faible revenu pour « se » rembourser quelconque dette gouvernementale.

Pourtant, avec cette promesse phare d’augmenter à 2000 $ le soutien aux aînés, François Legault voulait avant tout venir en aide aux plus démunis d’entre eux.

À preuve, dixit le Bulletin d’information confirmant ladite aide : « Or, l’année 2022 a été marquée par une hausse persistante du niveau des prix à la consommation, fragilisant ainsi la situation financière de nombreux aînés. Dans ces circonstances, le gouvernement annonce que le crédit d’impôt remboursable pour le soutien aux aînés sera de nouveau bonifié, de façon à améliorer notablement l’aide financière apportée aux aînés âgés de 70 ans ou plus. »

Pour toucher le montant de 2000 $, le revenu de l’aîné vivant seul doit être inférieur à 24 195 $. Un taux de réduction de 5 % s’applique pour tout revenu additionnel.

Pour les couples de 70 ans et plus, chaque aîné obtiendra 2000 $ dans la mesure où leur revenu familial est inférieur à 39 350 $. Par la suite, un taux de réduction de 5 % est appliqué sur le revenu additionnel.

Que les contribuables ayant une dette envers le gouvernement soient obligés de la rembourser, cela va de soi.

Mais que le gouvernement permette à Revenu Québec de se rembourser une dette gouvernementale avec une mesure fiscale qu’il met lui-même en place en vue d’aider financièrement les plus démunis, cela n’a pas de bon sens.

Pourquoi François Legault offre-t-il une aide fiscale à une personne au revenu précaire si, au bout du compte, il le lui enlève dans le dessein de rembourser le gouvernement ?

La question est d’autant plus pertinente que le gouvernement caquiste avait justement renoncé à se rembourser des dettes gouvernementales à même le « montant ponctuel pour le coût de la vie » de 400 à 600 $ par personne qu’il a versé l’automne dernier.

Voici ce que « Votre gouvernement » disait à ce propos dans sa mise à jour économique et financière de l’automne dernier : « Revenu Québec n’utilisera pas le nouveau montant ponctuel pour rembourser une dette envers le gouvernement. Cela permettra aux personnes ayant une dette gouvernementale de profiter de la totalité du nouveau montant et donc de l’utiliser pour pallier la hausse de leurs dépenses essentielles. »

Où est la logique du gouvernement Legault de permettre à Revenu Québec de rembourser une dette envers le gouvernement avec le « Montant pour le soutien aux aînés » alors qu’il trouvait pertinent de ne pas le faire avec le « Montant ponctuel pour le coût de la vie » ?

LES PRÊTS ÉTUDIANTS

Le gouvernement de Justin Trudeau a éliminé en permanence les frais d’intérêt sur tous les prêts d’études canadiens et les prêts canadiens aux apprentis, y compris ceux actuellement remboursés. La mesure est entrée en vigueur samedi dernier, 1er avril.

La ministre des Finances Chrystia Freeland évalue à 410 $ par année le montant qu’un emprunteur étudiant moyen économisera en frais d’intérêt sur son prêt sans intérêt.

Les prêts octroyés aux étudiants du Québec ne sont pas couverts par le fédéral, le gouvernement québécois faisant bande à part avec son propre système d’aide aux études.

J’ai demandé au bureau de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, si le gouvernement Legault allait imiter le gouvernement Trudeau et ainsi éliminer les frais d’intérêt sur les prêts étudiants consentis aux étudiants québécois par l’entremise de l’Aide financière aux études (AFE).

Réponse : NON.

Voici les raisons invoquées par le bureau de la ministre Déry : « Durant la pandémie de la COVID-19, le gouvernement du Québec a annoncé la suspension des intérêts sur le programme d’Aide financière aux études (AFE) afin de soutenir les jeunes diplômés durant cette période difficile. Cette mesure prenait fin le 31 mars 2023. À la demande des associations étudiantes, le gouvernement a préféré reconduire de manière permanente des mesures de bonifications à l’AFE mises en place durant la pandémie plutôt que la suspension des intérêts. »

Tant pis pour les 380 000 emprunteurs québécois qui remboursent leurs prêts étudiants. À combien s’élève le volume des prêts étudiants en circulation qui ont été consentis par l’AFE ? À 4,4 milliards de dollars.

LES TROP-PERÇUS D’HYDRO

Les caquistes de François Legault ont rejeté cette semaine la motion présentée par le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, demandant « que l’Assemblée nationale exige du gouvernement qu’il respecte son engagement électoral et qu’il rembourse, en totalité, la somme de 1,5 milliard de dollars facturée en trop, entre 2005 et 2017, aux abonnés d’Hydro-Québec ».

À titre de compensation financière pour les trop-perçus, le gouvernement Legault avait gelé les tarifs d’Hydro en 2020. Il avait calculé que ce gel (basé sur une prévision d’inflation de 1,7 %) valait sur cinq ans la somme de 1 milliard de dollars d’économie à la clientèle.

Suivant cette « créative logique financière » du gouvernement Legault, cela signifie qu’Hydro-Québec viendra chercher dans nos poches quelque 4 milliards de dollars de plus avec les trois hausses de tarifs qu’on a subies depuis 2021 :

  • La hausse des tarifs de 1,3 % en avril 2021 rapportera sur 5 ans la somme additionnelle de 765 millions $ ;
  • L’augmentation de 2,6 % en avril 2022 représente un gain supplémentaire de 1,53 milliard sur 5 ans ;
  • Et la hausse de tarifs d’avril 2023 de 3,0 % équivaut à un supplément de revenu de 1,77 milliard sur 5 ans.

Vu sous cet angle, c’est très payant pour Hydro d’augmenter les tarifs en fonction de l’inflation et non plus au gré des savants calculs de la Régie de l’énergie, qui, bon an mal an, accordait généralement des hausses inférieures à l’inflation.



Source; Journal de Montréal



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PHOTO D'ARCHIVES, STEVENS LEBLANC -- Le ministre des Finances, Eric Girard, avant la lecture du budget provincial le 20 mars 2023, à Québec.
PHOTO D'ARCHIVES, STEVENS LEBLANC -- Le ministre des Finances, Eric Girard, avant la lecture du budget provincial le 20 mars 2023, à Québec.
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Claude Gélinas, Éditeur
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