1,3MM$ dans Bombardier: les libéraux sont fous

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Par: Léo-Paul Lauzon

Dilapidation des fonds publics

Après avoir dilapidé, et non investi, des milliards de dollars en fonds publics dans l’aventure Bombardier, le PLQ du « rigoureux » Philippe Couillard annonce une nouvelle dépense de 1,3 milliard $ dans Bombardier.

Le pire, c’est que le gouvernement libéral met de notre fric pas dans Bombardier, mais dans une co-entreprise qui contrôlera uniquement le canard boiteux de la CSeries dans laquelle aucune firme étrangère n’a voulu investir en raison des immenses risques de ce projet débile, dont la dernière en liste est la transnationale franco-allemande Airbus : « La firme Airbus a rompu les négociations avec Bombardier.

La société québécoise avait approché son concurrent » (Le Journal de Montréal, 7 octobre 2015). Prétendre que Bombardier est un « concurrent » d’Airbus est risible. Un est dans une ligue de garage et l’autre dans les majeures. Avant, il y a eu des sociétés chinoises et russes qui ont décliné « l’invitation » de la famille Beaudoin, qui contrôle majoritairement la compagnie même si elle y investit peu de son argent. Cherchez l’erreur!

La CSeries est tellement un flop monumental que personne de sérieux ne veut s’associer à Bombardier sauf les libéraux avec notre argent. Au diable la dette publique. Pour atteindre le déficit zéro, on aura qu’à couper davantage dans nos services publics. Afin de s’adonner à cette tâche infecte, vous pouvez faire confiance aux libéraux du Québec.

L’incompétence de la famille Beaudoin

Regardez l’évolution de la compagnie depuis vingt ans et vous vous rendrez rapidement et facilement compte que c’est un fiasco intégral.

Bombardier est artificiellement maintenue en vie grâce à l’argent des contribuables. Pas plus tard qu’en 2013, Pauline Marois avait débloqué un autre milliard, par le biais encore une fois d’Investissement Québec, pour aider Bombardier : « Coup de pouce à la CSeries » (La Presse, 4 avril 2013).

Un milliard de dollars, on appelle ça un méchant coup de pouce. Encore le mois dernier, un autre petit cadeau à Bombardier : « Bouffée d’oxygène de 40 M$ à Bombardier » (Le Journal de Montréal, 9 octobre 2015).

40 millions d’aide gouvernementale représentent pour Bombardier du petit change. Recevoir seulement 40 millions en fonds publics c’est presque insultant pour les dirigeants de Bombardier.

Même que la famille Beaudoin de Bombardier pousse le ridicule jusqu’à demander à Québec de les subventionner pour ses délocalisations d’usines et pour sa création d’emplois à l’étranger : « Pierre Beaudoin demande à l’État d’ouvrir les programmes d’aide aux firmes étrangères » (Le Devoir, 10 avril 2013).

Décodé, ça veut dire aider les firmes québécoises comme Bombardier qui investissent à l’étranger et qui créent de milliers d’emplois au Mexique ou ailleurs, des jobs qui auparavant étaient au Québec. Rien n’est à leur épreuve pour se servir quand bon leur semble au buffet des fonds publics tendus par leurs politiciens attitrés. Faut absolument que les membres de la famille Beaudoin quittent l’entreprise afin d’assurer sa survie.

En 2015, toutes les grandes firmes de notation de crédit ont décoté Bombardier, soit Moody’s, Standard and Poor’s, Fitch et Dominion Bond Rating Service : « La cote de Bombardier revue à la baisse » (Le Devoir, 1er septembre 2015) et : « Une autre agence abaisse la note de Bombardier » (Le Devoir, 14 août 2015). L’incompétence des Beaudoin à gérer Bombardier ne semble plus à être démontrée..

Pas seulement la Cseries

Il n’y a pas seulement que la CSeries qui relève de la catastrophe chez Bombardier. La compagnie vient d’annoncer l’abandon dans son programme d’investissement du Learjet 85 dans lequel elle a investi plus d’un milliard de dollars.

Puis, elle nous informe que le lancement de son avion Global 7000 est reporté d’au moins deux ans.

Pas grave, c’est pas leur argent.

C’est juste l’argent de la population.

La division ferroviaire a aussi plusieurs ratés : « Autre retard pour Bombardier. La livraison de 300 voitures du métro de New York ne respectera pas l’échéancier » (La Presse, 20 août 2015). Et il y a aussi l’Ontario, entre autres, qui n’est pas content du « service » offert par notre « fleuron » et notre « joyau » québécois : « Transport Toronto menace d’exclure Bombardier » (La Presse, 30 juillet 2015). Et aussi : « Menace de poursuite contre Bombardier » (Le Journal de Montréal, 17 octobre 2015).

De la folie furieuse que je vous dis d’injecter 1,3 milliard de dollars en fonds publics additionnels dans Bombardier. Le PLQ est devenu un danger public.

Les « pushers » de Bombardier

L’ex-ministre libéral des finances, le grandiose Raymond Bachand, celui-là même qui demandait aux Québécois d’être solidaires en période de pseudo-crise des finances publiques inventée de toutes pièces afin de nous farcir la cervelle et de nous soumettre, est, depuis sa sortie officielle de la politique, lobbyiste pour Bombardier. La politique mène vraiment tout surtout chez ceux envers qui on s’est montré généreux du temps où l’on était en politique. On appelle ça le retour d’ascenseur.

Il y a aussi l’ex-premier ministre Daniel Johnson qui, depuis 1999, est administrateur chez Bombardier, qui le paie généreusement pour retenir ses précieux services même si l’entreprise est au bord du précipice.

Vous commencez à piger et à comprendre le pourquoi des gestes insensés posés par le gouvernement libéral de Philippe Couillard? Dommage que la population n’ait pas de telles entrées directes au gouvernement libéral pour défendre ses services publics.

C’est à rien n’y comprendre.

Nos élus libéraux coupent généreusement et avec fierté dans nos programmes sociaux essentiels et font des cadeaux de milliards de dollars à des affairistes incompétents et jouent au poker avec notre argent afin de venir en aide à des amis.

Tellement opportunistes la famille Beaudoin que pendant que la compagnie Bombardier coule à pic, elle se lance, au même moment, dans la fabrication de ciment, même si elle n’a jamais touché à ça, en Gaspésie avec la cimenterie McInnis dans laquelle encore une fois, le gouvernement fourni près de 500 millions de dollars en fonds publics. Vraiment indécent et même abject. Ils devraient mettre toutes leurs énergies à sauver Bombardier avant de s’aventurer dans le ciment. Du moins, me semble.

La sauvegarde de 17 000 emplois au Québec

Comme il est absurde de prétendre que l’on allonge un autre milliard de dollars à Bombardier afin de préserver les jobs au Québec. Les jobs de Bombardier au Québec reviennent chers comme ceux des alumineries, des multimédias et de l’éolien. Aucun calcul sérieux de nos élus pour savoir si le risque en vaut le coup et de savoir combien à ce jour ses emplois ont coûté à la collectivité.

En termes de coût d’opportunité, il vaudrait probablement mieux investir ces milliards saupoudrés à Bombardier dans l’éducation, la santé et les infrastructures qui créeraient autant de jobs sinon plus, auraient plus de retombés économiques, augmenterait le PIB et constitueraient de véritables investissements à long terme qui bénéficieraient aux générations futures et pas seulement à la famille Beaudoin et à leurs copains parfois même issus de la politique.

A-t-on fait ces calculs en termes de coûts d’opportunité? Ben non et vous le savez bien.

L’idéologie et les dogmes, que les libéraux appellent des principes de la rigueur priment sur les faits. Et puis, les libéraux ne blairent pas tout ce qui s’appelle « publique ». Ils préfèrent s’en remettre aux « forces » du marché subventionné. Dans le cas de Bombardier, on pourrait plutôt parler des « faiblesses » du marché accrochées aux mamelles de l’État.

Pourquoi alors avoir privatisé Canadair?

On a privatisé Canadair, et plein d’autres sociétés d’État, en prétextant que le privé ferait mieux et que l’État n’aurait plus à verser de fonds publics. Au contraire, les firmes privatisées reçoivent plus de subventions que nos instruments collectifs.

Et là, on assiste au retour de l’État dans Bombardier qui a hérité gratos de Canadair même si elle ne connaissait absolument rien dans l’avionnerie. Incroyable, mais vrai.

Oui, les gouvernements français et brésiliens sont actionnaires d’Airbus et d’Embraer. Mais, contrairement à ici chez Bombardier, les représentants de l’État siègent au conseil d’administration de ces entreprises depuis toujours et c’est l’État qui a absolument le dernier mot en matière d’investissements locaux et à l’étranger, de mise à pied, de lancement de nouveaux produits, de délocalisations, etc. Et surtout, il ne serait être question de vendre ces entreprises à des étrangers ou de déménager ailleurs le siège social en raison du droit de veto des gouvernements.

Ici au Canada et au Québec, lorsque nos élus ont privatisé Canadair sans aucune consultation et pour rien, même qu’ils ont aidé financièrement Bombardier à absorber ladite société d’État, ils auraient pu au moins faire comme ailleurs (ce n’est qu’une question de gros bon sens et d’intérêt collectif) et exiger d’être représentés au conseil d’administration, d’interdire le déménagement à l’étranger du siège social et d’obtenir leur accord en cas de vente de l’ex-société publique. Me semble...

Mais non, ils préfèrent se mettre à genoux et supplier les propriétaires de ces anciennes sociétés collectives de conserver leur siège social au pays et de leur verser, à cet effet, des milliards de dollars en fonds publics afin de les convaincre de rester ici.

Faut pas avoir beaucoup de dignité pour agir de la sorte et avoir peu de respect pour la population.

En conclusion

1,3 G$ d’aide public direct additionnel pour environ 1500 jobs, ça fait approximativement 1 millions $ par emploi « sauvegardé ».

Il faut ajouter à l’addition les autres centaines de millions gracieusement versées à Bombardier à titre de garanti de prêts, R&D, tarifs d’électricité, à l’investissement et la tolérance bienveillante des élus à l’usage des paradis fiscaux pour notre fleuron comme le Luxembourg.

En tout et partout ça fait plus d’un million par emploi plus ou moins « sécurisé ».


Source: Journal de Québec
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Claude Gélinas, Éditeur
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