Économie: le Québec colonisé et vendu par ses élus

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Source: Journal de Québec

LÉO-PAUL LAUZON
Jeudi, 4 mai 2017 06:00

Les libéraux, des affranchis: the Laurentian Bank

«La Banque Laurentienne se tourne vers l’Ontario. Le fleuron québécois transfère peu à peu son centre décisionnel» (Le Journal de Montréal, 5 avril 2017). Et voilà que, comme à son habitude, le ministre libéral des Finances Carlos Leitão se garde bien d’agir et fait le mort : «L’inaction du ministre Leitão vivement critiquée à Québec» (Le Journal de Montréal, 6 avril 2017). Pourtant, il a été économiste en chef à cette institution, il devait donc être au courant depuis longtemps et pourrait faire quelque chose.

Les pharmacies québécoises Uniprix: Leitão récidive

La multinationale américaine McKesson est proche d’acquérir les pharmacies québécoises Uniprix (Le Devoir, 13 avril 2017) et Carlos Leitão, encore lui, toujours plus au service des intérêts supérieurs de la classe dominante, demeure de marbre. Il a dit : : «Québec ne bloquera pas la vente d’Uniprix à McKesson» (Le Journal de Montréal, 13 avril 2017). «C’est une décision d’affaires, et je ne vois pas dans quoi le gouvernement devrait intervenir dans cette transaction-là», qu’il a mentionné, toujours avec suffisance. Puis-je dire à Monsieur Leitão que c’est tout le contraire de ce que recommandent des organismes internationaux comme l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation internationale du travail (OIT). Ces derniers disent plutôt que l’État doit intervenir, encore plus dans des pays émergents et petits. Je vais y revenir ultérieurement.

L’ignorance économique de Couillard

Mais Philippe Couillard entonne ceci dans sa grande ignorance économique : «Couillard critique l’intervention de l’État dans l’économie. Les méthodes du Parti québécois sont celles du siècle dernier, dit le chef libéral» (Le Devoir, 7 mars 2014). Faux. L’approche du Parti québécois est très actuelle en ces temps de mondialisation et c’est ce que suggèrent l’ONU, l’OMC, l’OIT ainsi que la Banque mondiale. Pour un petit endroit comme le Québec, déjà colonisé à l’os, l’attitude du laissez-faire adoptée par Couillard en est une propre aux dirigeants affranchis de républiques de bananes qui maintiennent leur population dans la pauvreté au profit de l’élite nationale et étrangère. Ça fait vraiment dur.

Rona vendue à l’américaine Lowe’s avec enthousiasme

Le fleuron Rona, tellement important pour les fournisseurs québécois, passe, en 2016, à l’américaine Lowe’s. Toujours égaux à eux-mêmes en termes de petitesse, le représentant du patronat qu’est le premier ministre libéral du Québec s’écrie, tout content : «La vente de Rona, signe d’une économie ouverte, selon Couillard» (Radio-Canada, 4 février 2016). Il est heureux de nous appauvrir collectivement au bénéfice de la secte économique supérieure en bradant tout aux étrangers, même des services publics comme l’éolien, les autoroutes, le transfert, etc. Je vais dire comme Gilles Vigneault, dont le titre d’une autre de ses magnifiques chansons est : «Qu’il est difficile d’aimer».

La vente de Rona: bénéfique pour le Québec?

Et Dominique Anglade, transfuge de la Coalition avenir Québec (CAQ) devenue ministre libérale de l’Économie (avec Sébastien Proulx, actuel ministre libéral de l’Éducation, un autre vivre-capot provenant de la CAQ) qui clame dans toute son innocence : «Vente de Rona. Une transaction bénéfique pour le Québec, selon la ministre Anglade» (Le Journal de Montréal, 3 février 2016). Et voilà-tu pas qu’un an après la vente de Rona à l’américaine Lowe’s : «La vente de Rona fait mal aux fournisseurs québécois» (Le Journal de Montréal, 13 avril 2017). Ce fut pareil dans le cas Provigo.

Les fournisseurs silencieux et la Chambre de commerce approuve

Aie, les fournisseurs québécois de Rona, on ne vous a pas entendu vous objecter ben fort à la transaction, endormis que vous avez été par vos élus et par les dirigeants de l’entreprise. Faudrait à l’avenir allumer un petit peu plus vite. Et votre très chère Chambre de commerce du Québec qui, toujours aussi inféodée aux puissants, a applaudi chaudement la vente de Rona à Lowe’s (TVA Nouvelles, 3 février 2016). Fournisseurs leurrés du Québec, vous devriez de temps en temps parler avec vos syndicats patronaux que sont la Chambre de commerce et le Conseil du patronat afin de les sensibiliser aux nombreux méfaits du délestage de nos instruments collectifs et de nos grandes entreprises privées à des étrangers. Bonne chance, car vos chances sont minces de leur faire comprendre ce genre de chose, bouchés comme ils le sont.

Le Québec inc. à l’étranger

Pour mieux vous endormir et vous mentir, les politiciens et leurs universitaires affranchis vont vous déballer les chiffres des investissements des entreprises québécoises effectués à l’étranger. Ils omettent toutefois de signaler les nombreux milliards de dollars «investis» en dehors de la province du Québec dans des compagnies-bidon situées dans des paradis fiscaux. Et puis, ils mettent dans le lot d’entreprises québécoises des firmes qui n’en sont pas comme le CN, les banques Royale et de Montréal, Rio Tinto Alcan, etc. Mes amis, ça ne prend pas la tête à Papineau pour constater que le Québec est un pays colonisé sur le plan économique.

Le contrôle étranger : une dette permanente

Il n’y a pas meilleure façon de s’appauvrir collectivement que de vendre nos entreprises (encore plus nos sociétés d’État comme le CN, détenue à plus de 75% par des Américains) à des étrangers. Cela constitue une dette permanente : l’argent sortira à perpétuité du Québec. La filiale québécoise devra verser pour toujours des dividendes et des frais de gestion à la compagnie-mère étrangère. Sans compter la perte du siège social, les ventes perdues pour les fournisseurs québécois et les pertes d’emploi.

Vente d’Alcan à Rio Tinto avec des pseudo-garanties

Comme dans les cas de Rona et de Provigo, Alcan fut vendue à la multinationale étrangère Rio Tinto sans aucune garantie quelconque en termes d’emplois, d’investissements et d’achats québécois. Pour nos élus libéraux asservis et embrigadés, des promesses verbales suffisent. Et les Québécois gobent ça en vrais innocents qu’ils sont.

Tiens, tiens : «Couillard se veut rassurant sur Rio Tinto» (Le Journal de Montréal, 27 septembre 2016). Rassurant pour qui? «Bachand défend Rio Tinto Alcan et vante l’entente secrète» (Le Devoir, 22 janvier 2009). Raymond Bachand, ex-ministre libéral des Finances devenu lobbyiste pour Bombardier et administrateur à la Banque Nationale. On appelle ça le retour d’ascenseur du privé aux ministres qui ont fait une bonne job. En religion, on dit souvent : «Remerciements pour faveur obtenue». Pour monsieur Bachand, il est facile de vanter les mérites d’une entente secrète, n’est-ce pas? Et enrégimenté comme il l’est, faudrait le croire sur parole : a-t-on une poignée dans le dos?

Alcan veut des tarifs privilégiés d’électricité et sous-traiter

Parlant d’entente secrète, Rio Tinto en veut toujours plus en termes de sous-traitance, de subventions et de baisses de tarifs d’électricité : «Les fabuleux secrets de Rio Tinto Alcan. La multinationale jouit d’avantages incomparables (sic), mais veut diminuer ses coûts grâce à la sous-traitance» (Le Devoir, 3 mars 2012). Il n’y a pas pire asservissement que la colonisation volontaire.

Et l’ex-ministre libéral de l’Économie, Clément Gignac, maintenant à l’emploi de la financière l’Industrielle-Alliance, était parfaitement d’accord avec Alcan afin de diminuer la paie de ses travailleurs : «Gignac prend parti pour l’employeur. Le ministre fait l’éloge de la sous-traitance, au centre des demandes patronales» (Le Devoir, 2 mars 2012). C’est minable, non?

Et le résultat des promesses d’ivrogne, est ...

«Rio Tinto Alcan veut de nouveaux locaux plus petits» (La Presse, 23 avril 2011). Et aussi : «Alcan. Un poste sur cinq aboli à Montréal» (Radio-Canada, 7 avril 2009). Enfin : «Rio Tinto va licencier 200 cadres au Québec» (Le Devoir, 18 février 2016). Et Carlos Leitão, qui en donne toujours plus que le client en demande, s’exclame : «Ce n’est pas une catastrophe, dit le ministre Carlos Leitão» (Le Devoir, 18 février 2016).

Après que Couillard et sa gang se soient fait rassurants sur les pertes d’emplois et le maintien du siège social au Québec, il y a l’autre prestidigitateur expert, l’ex-ministre des Finances Raymond Bachand (oui, encore lui), qui nous avait rassuré quant au maintien du siège social d’Alcan au Québec : «Québec n’a aucune crainte» (La Presse, 8 mai 2007). Aucune crainte peut-être, mais maintenant, on parle du : «Petit siège social d’Alcan» (La Presse, 14 mai 2015). Petit dans le sens minuscule et pas grand-chose.

Contrairement aux prétentions des libéraux ...

Eh oui, mes amis, je le répète qu’il faut faire tout le contraire de ce que les libéraux de Couillard et de Charest font et ont fait sur le plan économique. Je ne suis pas très original quand je vous dis cela, je ne fais que répéter les recommandations d’organismes internationaux sérieux. Il faut à tout prix, comme cela se fait ailleurs, demander à Investissement Québec et à la Caisse de dépôt de prendre des participations importantes dans des entreprises stratégiques québécoises. Faut ramener la Caisse de dépôt à l’ordre et lui ordonner d’investir ici plutôt que dans des aéroports et des éoliennes à l’étranger ou encore des paradis fiscaux. Après tout, nous sommes les véritables propriétaires de la Caisse de dépôt, pas les libéraux subjugués.

Faut calculer le rendement macro-économique à court terme du maintien du contrôle québécois d’une entreprise (siège social, emplois, fournisseurs, impôts et taxes payés). Pas seulement prendre en compte des dividendes encaissés par la Caisse de dépôt, mais incorporer toutes les retombées économiques reçues par le gouvernement du Québec, les municipalités, les travailleurs, la population, les régions, les fournisseurs d’ici, etc.

L’ONU, l’OMC, l’OIT suggèrent que ...

«L’ONU met en garde les nations contre les risques de recolonisation» (La Presse, 4 octobre 2000). Recolonisation par des multinationales plus grandes que des États. Et encore plus vrai pour les petits pays. Au Québec, faut plutôt parler de colonisation accrue et non de recolonisation parce que nous n’avons jamais cessé de nous enfoncer dans la servitude de la colonisation heureuse et béate.

«Rapport de l’OMC et de l’OIT. Mondialisation : l’État doit intervenir pour limiter les dégâts» (Le Devoir, 21 février 2007). Mais tout le monde sait que les libéraux du Québec ont une haine viscérale de notre solidarité qui s’exprime par notre désir de se payer collectivement des biens et des services publics.
«Le CNUCED vante l’interventionnisme à la chinoise» (Le Devoir, 1er septembre 2006). La conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) est rattachée à l’ONU.

Et enfin: «S’affranchir pour mieux s’enrichir. Les pays émergents [et plus petits] doivent continuer de réduire leur dépendance aux pays riches» (Le Devoir, 16 janvier 2013). Pour le Québec, au lieu de dire «doit continuer de réduire leur dépendance», faudrait plutôt dire «doit commencer à réduire sa dépendance».
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Claude Gélinas, Éditeur
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