Un plus p’tit Québec moins franco

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cgelinas
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Est-ce que le Québec perd du poids démographique dans le Canada?

La question mérite d’être posée en cette période où bien des Québécois s’interrogent sur la pertinence d’augmenter, de maintenir ou de réduire le seuil annuel d’accueil de nouveaux immigrants au Québec.

Le premier ministre Philippe Couillard propose de hausser le seuil d’immigrants de 10 000, pour le porter à 60 000 par année. Pendant ce temps-là, le péquiste Jean-François Lisée se demande pour sa part si l’actuelle cible d’accueillir annuellement 50 000 nouveaux immigrants n’est pas trop élevée par rapport à la capacité d’accueil du Québec.

Voilà, la table est mise pour un nouveau grand débat de la société québécoise... non seulement entre les libéraux, les péquistes, les caquistes, les solidaires, mais également entre les candidats à la direction du PQ, à savoir les Véronique Hivon, Alexandre Cloutier, Martine Ouellet et Jean-François Lisée.

Que révèlent les statistiques démographiques compilées par l’Institut de la statistique du Québec et Statistique Canada?

En 1989, la population du Québec représentait 25,4 % de la population totale du Canada.

Aujourd’hui, le poids démographique du Québec n’est plus que de 23 % de la population canadienne.

Pendant que le Québec perdait 2,4 points de pourcentage, l’Ontario augmentait son poids démographique de 1,5 point de pourcentage, passant de 37 % en 1989 à 38,5 % en 2015.

Voici d’autres chiffres révélateurs. De 1989 à 2015, la population du Québec a augmenté de 19,3 %. La population ontarienne, elle, grimpait de 36,5 %.

En Colombie-Britannique, la croissance s’est avérée encore plus forte, avec une hausse de 46,5 %. L’Alberta? Rien de moins que 68 %, grâce, évidemment, à l’appel de l’exploration pétrolière !

MOUVEMENT INTERPROVINCIAL

Qu’en est-il maintenant du solde migratoire interprovincial, c’est-à-dire la différence entre le nombre de Québécois qui déménagent dans une autre province et le nombre de Canadiens des autres provinces qui «immigrent» au Québec?

De 1998 à 2015, le Québec a perdu 156 150 personnes au profit des autres provinces.

Durant cette même période, l’Ontario, dont la population est nettement plus élevée que le Québec, présente une meilleure fiche que le Québec alors que 71 202 Ontariens ont quitté l’Ontario vers d’autres provinces.

ÉTRANGERS

Concernant le solde migratoire international, soit le nombre net d’étrangers qui immigrent au Canada, sachez qu’au cours des six dernières années le Québec en a accueilli 300 456 (50 076/année) et l’Ontario, plus du double du Québec, avec un nombre de 616 818 immigrants, soit une moyenne annuelle de 102 803.

En 1991, le nombre de Québécois qui avaient pour langue maternelle le français représentait 82 % de la population. En 2011, selon les dernières statistiques disponibles, ce pourcentage est tombé à 78,9 %. Au chapitre de la langue française comme langue le plus souvent parlée à la maison, on est passé de 83 % (1991) à 81,2 % en 2011.

Que nous réservera le prochain recensement?


Source: Journal de Montréal
Claude Gélinas, Éditeur
chaudiere.ca

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