Des commandes de C Series à grosses pertes

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cgelinas
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Les commandes fermes d’une centaine de C Series que vient d’obtenir Bombardier... ce n’est pas le Klondike, loin de là. En raison des rabais accordés aux compagnies aériennes, Bombardier prévoit comptabiliser une «provision pour contrats déficitaires» de 500 millions $ US.

Cette provision équivaut à elle seule à la moitié de l’investissement d’un milliard de dollars US que le gouvernement Couillard a injecté dans le programme C Series de Bombardier.

Les commandes fermes en question sont: 75 CS100 pour Delta Air Lines; 45 CS300 pour Air Canada; et sept CS300 pour Air Baltic Corporation. Les 127 avions C Series devront être livrés d’ici 2020.

Fait à noter: la divulgation de cette provision d’un demi-milliard US n’a pas surpris les analystes financiers. Mais le titre n’en a pas moins subi les contrecoups.

TURBULENCE

Lorsque la commande de Delta Air Lines a été annoncée jeudi dernier (28 avril), le titre de Bombardier a ouvert à 2,28 $. Le lendemain, le titre allait plonger en cours de séance jusqu’à 1,75 $. Ce qui représentait en l’espace d’à peine 24 heures une sévère chute de 23 %. Finalement, l’action de Bombardier a réussi à terminer la semaine à 1,89 $. Depuis, le titre a remonté jusqu’à 2 $, accusant toujours un recul de 12 % sur son haut de jeudi dernier.

Dans le secteur des avions commerciaux, des rabais peuvent atteindre jusqu’à 60 ou même 70 % du prix de détail «suggéré» par les grands constructeurs d’avions. Cela fait partie des stratégies de marketing, surtout lorsqu’un nouvel avion est lancé.

La stratégie des «prix coupés» représente également une arme efficace pour les compétiteurs de Bombardier.

Les géants Boeing et Airbus multiplient les efforts pour contrer le nouvel avion de Bombardier. Ils se sont eux aussi lancé sur le marché des avions de 100 à 150 sièges.

COUILLARD

Le premier ministre Philippe Couillard avait raison de se réjouir, jeudi dernier, à l’annonce de la commande ferme de Delta Air Lines. Il avait raison de dire que c’est grâce à l’investissement d’un milliard US de son gouvernement si Bombardier avait réussi à relancer le programme du C Series.

J’invite toutefois monsieur Couillard et son bras droit dans ce dossier, le ministre Jacques Daoust, à ne pas sabler le champagne trop vite.

Bombardier prévoit que le programme de la C Series devrait atteindre le... déficit zéro vers 2020! C’est sans doute plausible, à la condition toutefois de ne pas sortir trop amoché de la guerre de prix que vont lui livrer Boeing et Airbus.

Comme quoi la rentabilité de «notre» milliard US dans la C Series ce n’est pas pour demain.

En retour de «notre» milliard, il aurait été moins risqué pour le gouvernement d’obtenir une participation dans l’actionnariat de l’ensemble de Bombardier (comme le suggéraient Pierre Karl Péladeau et François Legault) au lieu d’obtenir 49,5 % des parts de la C Series.


Source: Quebecor Media
Claude Gélinas, Éditeur
chaudiere.ca

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