Peter Simons craint un tsunami dans le commerce de détail

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cgelinas
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À défaut de changements rapides dans les façons de faire des gouvernements, l’homme d’affaires Peter Simons prévient que rien de moins qu’un «tsunami» guette l’industrie du détail du Québec, comme du Canada.

«Réveillez-vous!», a-t-il lancé mardi matin dans une critique à peine voilée à l’attention des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux. De son point de vue, les autorités gouvernementales ne réalisent pas, ou trop peu, l’urgence de s’ajuster aux changements importants qu’impose dans la société l’actuelle révolution numérique.

«Je pense que le gouvernement traîne derrière, et pas à peu près», a déclaré le président et chef de la direction de la Maison Simons, au cours de la conférence d’ouverture du colloque annuel du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Cet événement de deux jours, regroupe cet année 1 200 participants, tous issus de cette industrie qui fait vivre près de 300 000 travailleurs au Québec.

La sortie de M. Simons suivait le passage de Dominique Anglade, ministre québécoise de l’Économie et du commerce. Au cours de son allocution, cette dernière a tenté de rassurer les commerçants en leur promettant que le gouvernement de Philippe Couillard saurait les accompagner pour faire face aux transformations qui ont cours actuellement dans l’industrie.

«L’industrie du détail traverse un période difficile, a insisté M. Simons, au cours d'une sortie qu’il a lui même qualifié de «cri du cœur». Et nous ne sommes pas les seuls; les hôteliers ont connu le même sort, les médias aussi. Les banques aussi connaîtront de gros changements; vous allez voir, au moins 50% des succursales auront fermé d’ici cinq ans.»

Se défendant de vouloir se substituer aux politiciens, ou même de détenir les solutions aux problèmes qui se posent actuellement, l’homme d’affaires n’a pu cacher son étonnement devant les difficultés du gouvernement du Québec à régler le problème que pose Uber dans l'industrie du taxi du Québec.

«Quand je vois toute la difficulté que le gouvernement a à gérer cette question et qu’il se voit obligé de créer une commission (parlementaire) sur le sujet, je me dis qu’il n’a pas fini. (…) Avec tous les changements technologiques qui viennent, ça va nous prendre des milliers de commissions!»

Un appel à l'équité

Ce dernier en a en particulier contre le manque d’équité qui a cours actuellement et la lenteur avec laquelle les gouvernements semblent disposés à agir pour assurer une concurrence loyale entre entreprises. «Lorsque nos concurrents ne chargent pas de taxes de vente (15%), évitent les frais de douanes (18%) et se voient en plus imposer aucune taxe foncière (1M$ par établissement Simons en moyenne annuellement) étant donné que leurs serveurs, entrepôts et magasins sont à l’étranger, ça devient très difficile, avoue M. Simons. (…) À ce rythme, préparez-vous; des magasins vont fermer!»

La milliardaire américaine Facebook n’a payé que 4 000 livres sterling d'impôts à la Grande-Bretagne l’an passé, s’insurge l'homme d'affaires de Québec, qui travaille depuis des années à étendre ses activités à l'extérieur de la province. «Il faut se réveiller, dit-il, il faut que ça arrête. La technologie doit améliorer la qualité de vie de tout le monde (pas seulement des entreprises)».

Peter Simons soutient que le gouvernement doit rapidement se pencher sur la question, sans quoi le prix à payer sera énorme, tant pour les entreprises que la société. Dans notre système, rappelle-t-il, le gouvernement finance les services aux citoyens grâce à l'impôt et les taxes qu'il percoit des contribuables et des entreprises. Si on laisse de ces acteurs échapper à leurs obligations, c'est l'ensemble de la société et la qualité de vie qu'elle procure, qui est mise en péril.

«Tu ne peux pas constamment briser les règles sans subir de conséquences», fait valoir M. Simons tout en citant en exemple les sanctions récemment appliquées contre la multinationale Alibaba par Taïwan. De son point de vue, toute entreprise désirant faire affaires au Canada devrait se voir forcer de se conformer au lois fiscales du pays.

Autrement, réfléchit-il à haute voix, si toutes ces nouvelles entreprises issues du numérique refusent de payer et de percevoir des taxes, «qui paiera pour réparer les routes à Montréal?, comment pourrons-nous payer pour le maintien des soins dans les hôpitaux pour nos parents?, comment arrivera-t-on offrir une éducation de qualité pour nos enfants?»

«Moi, je suis fier de vivre ici (au Québec). Et je suis aussi fier de pouvoir dire que je fais ma part (en se conformant aux règles fiscales en vigueur). Ça fait partie des règles de vie normales dans un pays civilisé (comme le nôtre).»

Les élus, croit-il, devraient le réaliser et vite apporter les changements nécessaires afin que chacun contribue équitablement à cette société. C'est le travail du gouvernement de faire appliquer ses lois, ou encore de les abroger lorsque nécessaire.

Attendre 50 ans de plus pour apporter ces changements nécessaires maintenant causerait des «dommages énormes», prévient-il. Aussi, à défaut d'actions rapides des gouvernements, Peter Simons envisage mêmeque les citoyens en viennent à se soulever d'eux-mêmes, entraînant une «révolution sociale» que nul ne saurait ignorer.

En attendant, le détaillant dit demeurer néanmoins optimiste quant à l'avenir et se concentrer sur le développement de son entreprise, née en 1840 à Québec. Cette dernière compte actuellement 12 magasins, et travaille à la construction de cinq autres magasins dans différentes provinces du pays. Quelque 3 000 personnes y travaillent.


Source: Les Affaires
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Claude Gélinas, Éditeur
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